Ma vulnérabilité est ma couronne.
A chaque éperon une larme étincelante,
recueillie au bord de l'étang noir de ma mélancolie.
Une fleur aux pétales de sang,
arrachée au coeur de l'aigle
qui traque inlassablement sa proie
au flanc des montagnes lointaines.
Une écaille de nacre irisée,
abandonnée sur le sable par l'une de mes soeurs sirènes
en quête de naufragé pour chanter.
Et cet oeil plus profond que l'eau d'un puits,
qui culmine au milieu du front,
serti dans les griffes d'or de la confiance,
cet oeil grand ouvert et transparent,
joyau d'amour et de naïveté,
qui prend la mesure de chacun de mes écarts,
de mes errements
et des débordements de mon âme,
sans jamais, jamais, couper le lien fragile
qui m'unit à ce vaste royaume
qui porte le doux et terrible nom d'humanité.
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SARA OUDIN
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Oeuvre Margarita Sikorskaia