On a replié sa vie
comme une carte lue à l’envers.
On a replié sa vie
comme un livre
où se terrent les dérapages
et les boues.
On est telle une vieille horloge
obstinée dans le recul
taiseuse depuis trop longtemps.
On repousse le sommeil
on se cogne à l’ombre
aux premiers soupirs de la mémoire.
Certains guettent le soleil
ou la place d’un feu.
Quelles bouches diront ton nom ?
Quelles bouches diront
tes gestes dans l’imprudence
et tes méandres inversés par distraction ?
Quelles bouches oseront parler
du fleuve qui courait en toi
lesquelles diront les entassements
dont tu craignais le déséquilibre
et la lumière frêle
que malgré la nuit tu poursuivais ?
Les matins affolés
et tout ce fatras qui t’alourdit
taillent à vif ton liber profond.
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AGNES SCHNELL
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Oeuvre Susan Hall