La vigne comme une écriture sur la colline. Difficile d’y creuser tant la terre est caillouteuse. Son rire est loin dans les racines. Il faut creuser longtemps, descendre profond pour recueillir les soubresauts de son souffle.
De cep en cep, de lettre en lettre, je vendange cette vigne creusée dans l’enfance. Les seaux pleins d’un raisin que je ne reconnais pas. Des grains pêle-mêle. Le vin, le sang, la parole proférée, le rire et le vivant, le vivant et la mort.
Je creuse encore. Dionysos est là. La joie, la fête, la jouissance, la jubilation, le sacré.
Le sacré. C’est dans ce lieu là qu’il me fallait arriver.
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JEANNE BASTIDE
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Oeuvre Paul Ranson