L’air est doux,
Les arbres prient,
La terre tremble,
L’automne fraie des chemins
Dans nos âmes délaissées.
Les oiseaux sans répit
Nous éveillent et nous gardent.
La joie se fait terreuse,
Enveloppée de songes,
Les branches font une voûte
Aux vitraux dénudés.
J’arpente les courants,
Le silence m’y rejoint,
Je contemple une à une
Les arches de lumière,
J’apprivoise en marchant
Les fables du soleil.
Le corps prépare encore
Ses dernières vendanges,
Chaque pas qui résonne
Annonce un autre pas.
Nous ne sommes pas seuls
Quand le ciel se confie,
Quand les nuages blancs
Consolent les feuillages.
Même à douleur nous sommes
Les bergers de nous-mêmes,
Nous allons vers des cols
Aux nouvelles saisons.
Rien ne saura manquer
Au rythme où nous allons :
Nous sommes à découvert
Mais notre cœur est plein
De promesses enfouies,
De germes incandescents.
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JEAN LAVOUE
Blavet, le 22 novembre 2018
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Oeuvre Célia Anahin