La cantate des amants
Dans les feuillées du lit
Les prismes de la nuit
À ciel ouvert les amants
Comblent la terre de présents
Leur peau transparente
Flotte au vent des caresses
Ils ont mille bouches fauves à nourrir
Se boivent jusqu’au fond des yeux
Construisent des nids de feu
entre les branches de leurs gestes
Ils s’exaltent dans la tempête
Et se creusent de solitude et d’extase
À travers aubes et forêts
Ils se transforment en oiseaux bleus
S’écoulent infiniment
Sans fatigue s’étirent
Sur des routes de pluies chaudes
Où danse l’ombre nue des mots d’amour
Ils vont viennent en valsant
Dans un labyrinthe de baisers
S’enlacent et se délacent
Épousant les courbes de leurs corps
En éclaireurs émerveillés
Ils poussent loin la reconnaissance
Vers des univers où vie et mort
Sont toujours synonymes de naissance
.
ANDRE CHENET
.
Auguste Rodin