En ce flamboiement vert
Nuage de fougères
Aux sèves éblouies
Par les nerfs irradiés de la tige qui plie
Aveuglent mes paupières
Des squelettes dorés de pins levants
Berçant en pendeloques leurs spirales d'écailles
Le miel ruisselle dans la rivière
Pour y tisser sa maille
Sa résille de lumière
Et frissons dans le vent
Des filets transparents
Où l'oeil de l'araignée pensive
Cristallise la rosée vive
Qu'elle enfante
Qu'elle enchante
Le commencement du bleu
Une miette de nuage
Les plumes de feu
Tombées d'une fleur sauvage
La mort d'un flocon
Au travers d'un rayon
Sous le doigt d'un reflet
Frémit la peau de l'air
Je compte les fragments pâles
De ces tessons de vert
Dans l'ombre végétale
Un doux parfum de menthe
S'écoule par la fente
D'une jalousie méridienne
A claire voie me reviennent
Les gouaches, les huiles, les aquarelles
De ces tableaux vivants
Ces battements de feuilles
Et d'ailes
Me font présent
De l'immortelle
.
ANNA MARIA CARULINA CELLI