J'accorde à ces moments sans éclats
Tout le silence qu'il faut pour les réconforter
Je laisse agir la lumière
J'apprends ainsi à espérer
Quand la nuit pose sur ma joue son masque de velours
Quand la pluie s'insinue sous les ardoises du ciel
Je tends la flamme entre les mots
D'une lampe tenue dans des celliers d'enfance
Là où l'ombre est la plus tenace
Je n'ai que cette source au bout des doigts
Pour tracer un chemin
Là où n'était que bois mort et ronces enchevêtrés
Je retrouve sève ardente
Et des sentes où passer
Il ne suffit que d'un message
Quelques mots de trois fois rien
Pour que le jour s'achemine sans faux pas vers lui-même
Confiant dans ce soleil
Dans cet autre matin
Alors le Poème à coup sûr est sorti du tombeau
Déjà des bourgeons naissent des bribes de l'automne
Des trouées de lumière des branches apaisées
Dans les travées du cœur ces frémissements de la joie.
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JEAN LAVOUE
29 octobre 2019
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Oeuvre Frits Thaulow