Tu seras venue entre hier et toujours. Une trace de tes lèvres au bord de ma tasse gardera le parfum de tes premiers baisers. J'ai entendu demain un souffle de ton voile qui transperçait ma peau dans un dernier frisson.
Jamais le présent ne s'assoit à ma table, il s'égare et se meurt dans ma déraison. Il noircit mes feuilles, il charybde mes syllabes en écueil de mots.
Tu étais venue un jour de futur. Dans la chambre noire, j'ai perdu la tête au milieu d'un naufrage. Plus rien ne concorde, encore moins le noir qui a besoin d'un jour pour se faire un abri. Sur ma feuille blanche brouillonne la neige. Ce n'est plus un temps de saison.
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JOËL GRENIER
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