Tu me caches quelque chose…
Quelque chose de bien plus bas que la terre, une entrée dans tes
pieds, une autre dans ta gorge.
Tes pieds, ta gorge s’ouvrent, mais jamais par ces entrées qui
mènent au flamenco…
Quand bien même te couperais les pieds, te trancherais la gorge,
ne trouverais ce chemin que ton dieu seul connaît…
Tu me caches quelque chose…
Quelque chose de bien plus bas que la mer…
J’y enfonce mes genoux, mon poitrail et ma tête à la suite et
tu m’as bâillonné pour que je ne crie pas…
je voudrais te rejoindre quand tu danses tes eaux à m’en pourrir
l’éponge. Mais jamais ne verrai ce fond d’où tu me vois t’aimer
d’amour encloaqué…
Tu me caches quelque chose…
Quelque chose de bien plus bas que le ciel…
N’ai plus rien à te dire…Ton amant est le Vent, que veux-tu que
je fasse ?
D’une brise il remonte ta robe, d’une rafale il l’ôte, il t’emporte
en son souffle vers son bordel abstrait, où l’on change de désir
comme on change de jouir et où les noces sont courtes, le temps
qu’elles t’écartèlent.
Tu me caches quelque chose…
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MARCEL MOREAU
Editions Cadex, 2006
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Oeuvre Isabelle Jacq Gamboena
https://www.artabus.com/french/isabellejacq/