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Merci , Monsieur Stétié, merci pour vos mots, merci pour votre humanité et votre gentillesse, merci por votre amitié....
Que votre chemin soit parsemé d'étoiles....
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Dans les filets du vent
Il y a des étoiles
Elles ne servent à rien
Qu'à mesurer le temps
Il écrit pour l'esprit
Son histoire éternelle
Il y a beaucoup d'idoles
Malaxées et meurtries
Brisées et rebrisées
Sous le sabot du vent
Dans les filets du vent
Il y a les mots des hommes
Leurs mots d'amour leurs mots
De sang leurs mots de rêve
Et parfois le vent tendrement
Se désaltère à leurs syllabes :
Mots de sable, de terre
Quand les amants seront
Ces naufragés de terre
Pris au filet du vent,
Que l'herbe les habille
D'une douce mémoire
Pour apaiser de leur amour
Le pouls vivant !
C'est une longue histoire
Dans le piège des astres
Dans les filets du vent
Que ce passage vif
De nous avec nos chiens
Nos femmes nos chevaux
Au coin du temps furtif
Nous attachons nos vies
Le vent les démantèle
Nous caressons nos femmes
Et nos femmes nous quittent
Nous nourrissons nos chiens
Et ils nous abandonnent
Nous flattons nos chevaux
Et ils nous désarçonnent
C'est une longue histoire
C'est un matin d'amertume
Et les saisons sont quatre
Ainsi que de coutume
Et nous allons toujours
Par le même chemin
Vers le même pardon
Qu'une grille a fermé
Nos maisons nous regardent
Nos fenêtres nous rêvent
Quand nous disparaîtrons
Elles oublieront nos ombres
Mais garderont peut-être
Le souvenir de notre avancée dans le temps
Et de nos mains craintives
Sur la taille du vent
Nous avançons vers quoi ?
Vers le temps du naufrage
Le brassage de l'âme
Avec les corps salés
Le brassage du corps
Avec le deuil de l'âme
On chantera un peu
Notre disparition
On oubliera beaucoup
La brève apparition
De notre vie vivante
Agréée consolée
Un jour d'inanition
Beaucoup d'ombre beaucoup
D'ombre et de nostalgie
La vie déjà partie
Et les aimées aussi
Les libellules vaines
Les papilles perdus
Toute voix va finir
Dans la plante du vent
Son filet déchiré
A lâché ses poissons
A lâché ses oiseaux
Le merle et le pinson
Voici venir à nous l'intensité
Voici venir à nous la majesté
Voici venir à nous la pauvreté
Et la beauté ?
Il faut habiter la beauté
On ne sait pas, mon amour,
De quoi c'est fait
On ne saura jamais ce que c'est, mon amour,
On en saura jamais si l'on a voyagé
Dans quel pays, sous quel bénéfice d'astres ?
Les étoiles sont toujours là, toujours muettes,
Au-dessus du chuchotis des arbres
Et d'un amour que j'ai
Et d'un amour que j'ai,
Comme un chant égorgé d'alouette
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SALAH STETIE
Sur
http://emmila.canalblog.com/archives/poesie_d_orient___salah_stetie/index.html
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