Les arbres frissonnent plus finement, plus amplement,
plus souplement, plus gracieusement, plus infiniment
qu'homme ou femme sur cette terre et soulagent davantage.
Les peurs, les appréhensions, les soucis, la mélancolie,
les tendresses, les émotions inexprimables, les arbres,
pourvu qu'il y ait un souffle de vent, savent les accompagner.
Le précieux, le véritablement précieux est distribué sans
le savoir et reçu sans contrepartie.
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Va jusqu’au bout de tes erreurs, au moins de quelques-unes, de façon à en bien pouvoir
observer le type. Sinon, t’arrêtant à mi-chemin, tu iras toujours aveuglément reprenant le même genre d’erreurs, de bout en bout de ta vie, ce que certains appelleront ta « destinée ». L’ennemi, qui est ta structure, force-le à se découvrir. Si tu n’as pas pu gauchir ta destinée, tu
n’auras été qu’un appartement loué.
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Au revers qui paraît l’endroit, au cœur d’une prise sans emprise, au long des heures, à l’orée de l’infiniment prolongé de l’espace et du temps, attrape-dehors, attrape-dedans, attrape-nigaud, dis, qu’est-ce que tu fais ?
Qu’est-ce que tu es, nuit sombre au-dedans d’une pierre ?
HENRI MICHAUX
Oeuvre Philippe Charpentier