C........ arrivait, elle devait séjourner trois jours dans un hôtel " particulier ". J... est alors sortie de sa routine, il fallait qu'elle la voit, qu'elle lui parle, qu'elles se reconnaissent. Elle n'avait pris aucun transport en commun depuis longtemps et s'est lancée dans l'aventure, essayant de combattre toutes ses peurs, la foule, le bruit, le métro, les escalators , l'ascenseur. Elles ont passé quelques heures ensemble, puis il lui a fallu retourner " sous terre ", dans ce serpent bondé de gens aux mines tristes, certains affublés de prothèses technologiques greffées aux oreilles, des visages sans expressions, sans attraits, figés dans leur fin de journée... Derrière chacun de ses regards morts, leur vie. J... est descendue, un peu saoûle , encore étonnée d'avoir vu se matérialiser son amie. Ses pensées virevoltaient. Son époux avait insisté, lui expliquant où elle devait retrouver le bus qui la ramènerait chez elle après le métro. Elle s'était moquée qu'il ait si peu confiance . Après avoir un peu cherché et trouvé le bus, elle est montée, s'est installée. J... regardait la ville défiler; un quartier, un autre, tout avait bien changé, elle ne reconnaissait pas cet endroit, pas plus que celui là, et le trajet commençait à lui paraître long. Pourtant elle l'avait bien vu ce 9 qui indiquait la bonne direction pour St Julien et devait la conduire devant chez elle. Il lui fallu se rendre à l'évidence, elle allait dans le sens opposé. Plus rien à faire, la promenade non souhaitée s'enfonçait jusqu'aux collines du bout du monde et elle y trouvait un certain plaisir, une escapade imprévue. Finalement, la journée fut extraordinaire. Les inquiétudes vinrent de ceux qui s'inquiétèrent de son retard; cela l'amusa et elle fit le chemin en sens inverse avec une certaine jubilation. Tout était un peu surréaliste....
Il faut sortir de ton univers de temps en temps J... !
C........ est repartie, J.... a fermé le livre et repris ses esprits, enfin peut-être... !
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JOSIANE
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