Mon poème
comme le souffle d'un monde affalé contre sa
mort
qui ne vient pas
qui ne passe pas
qui ne délivre pas
comme une suite de mots moribonds en héritage
comme de petits flocons de râles aux abords
des lèvres
comme dans les étendues diffuses de mon corps
mon poème
entre haleine et syncopes
ce faible souffle phénix d'un homme cerné
d'irréel
dans l'extinction de voix d'un peuple granulé
dans sa déréliction pareille aux retours des
saisons
une buée non réparable dans le miroir du
monde
mon poème
ce poème-là
paix à tes cendres
.
GASTON MIRON
.