Las, le temps réduit sa voilure
et dans l’ostinato des vagues
toute la mer se ride, mais
que veut le vent, que veut le vent ?
Clignotent, pianotent les étoiles
le braille de nos insomnies
sur un clavier pour quel nocturne, mais
que nie la nuit, que nie la nuit ?
La nuit est au bout de ses yeux
et la forêt se cache
derrière ses paupières, mais
que sait la sève, que sait la sève ?
Neige pétale par pétale,
cloche s’embrume et s’enveloppe
d’un linceul de silence, mais
que tait la terre, que tait la terre ?
La terre ? Cette part féminine de ce qui est devant nos yeux. Que tait cette terre là ? Nous voilà plongés en plein mystère. Et toute pensée en cette direction ne peut être qu’extérieure à ce que nous continuons à nommer « raison », un concept douteux.
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GILLES BAUDRY
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