Tu aimais les iris. Je t’ai donné un chant de fleurs et
d’oiseaux sous le ciel.
Tu aimais la musique. Je t’ai donné la sonate inachevée
du vent dans les branches du vieux sud. Je t’ai
donné le requiem de l’automne.
Tu aimais l’amour. Je t’ai donné l’écoute.
Tu aimais la lueur de la lune. Je l’ai posée dans mes
mots au milieu du papillon de la nuit.
Tu aimais les silences du corps. Je t’ai donné le souffle
apaisant et la géographie lente de caresses partagées
à l’infini.
Tu aimais la cathédrale des forêts.
J’ai marché sous les vitraux et pour te donner la paix
infinie et le sens, j’ai laissé venir à moi le chant qui
reliait le profane des mousses et la foi des pierres.
Tu aimais l’amour. Je t’ai donné le corps des immensités.
Je t’ai donné l’écoute. Et à chaque voyelle du
voyage, j’ai pu inventer une source à tes désirs.
Et puis j’ai aimé le silence que tu murmurais car il
était ton enfant et ton origine.
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© PATRICK CHEMIN
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Oeuvre Jaya Suberg