Conférerions-nous au hasard uniment
D'advenir Là ailleurs Mais pourquoi
Maintenant plus tard il y a déjà mille ans
Fruit du bien Serres impitoyables
Aux ordres du mal et de la fatalité aveugle
Sans poser de questions sans faillir dès lors
Qu'il ne fît aucun doute d'éclore pour faner
Après avoir puisé l'eau d'un puits sans fond
Telles sont les seules vérités que la nuit sème
Et dont tout un chacun exhorte les menées
De la Providence du destin du sort implacable
Indéfiniment décliné qui fauche et qui broie
Alors de l'intervalle du rayonnement obstiné
D'une fleur qui palpite aux senteurs revigorantes
Sous la caressante ramée Et la brise ravive
Tendrement le bouquet Délicieuse sapidité
Au toucher du regard qui métamorphose
Nouant étrangement le lien inaltérable et profus
Des plus simples choses Humble harmonie
Quand une vie suffirait à embrasser la multitude
A s'émerveiller aux champs prodigues des saisons
Mais de l'unique de l'étincelle de l'invisible
Qui eussent comme l'éclair tout embrasé
De la céleste alchimie de l'Univers du souffle
Qu'en est-il vraiment A quoi à qui attribuer
Pareilles clartés A la transmutation d'un reflet
Peut-être Qui saura ou seulement le pressentirait
Au-delà du temps de l'imaginaire de la matière
Vers les paradigmes insignes qui les animent
Et dont il nous plaît d'en cerner les linéaments purs
Quelle tutelle préside et commande à l'issue de l'être
Un pétale de rose une silhouette un parfum un accord
Suffisent à rouvrir le grand livre d'une vie A revoir
Le chant que l'on entonne des confins de la pensée
Du silence et de l'absence s'en revenant d'un songe
Bien au-delà de la sensation et du palpable
Et gravir seulement une marche vers l'idée tangible
De l'Eternel oùÊtre et ne pas être ne se devise plus
Mais oscillent sagement entre la main et le verbe
L'Un et le Multiple que les origines accomplies
Auraient indubitablement et clairement mariés
Sans les artifices qui nous eussent trahis déchirés
Depuis les extravagances des plus redoutables génies
Pour l'être qui n'est plus En cet instant
Que le hasard mise Pour l'injuste destinée
Pour le regard qui se dresse au-delà
De la brutalité de toutes les raisons
Atterré sous les boues démoniaques
Des iniques fatalités J'énonce juste
Une étape sur le parcours un aléas certes définitif
Prompt à rompre le cours des sens
Mais aussi
L'enfer de la géhenne et le paradis accotés
A délivrer l'essence à recouvrer l'Ether
Que les infinis de la conscience cernent
Depuis le cri primal des saintes délivrances
La souvenance serait semence d'éternité
S'en revenant du jardin des Mânes
Jamais ne laisserait le corps inachevé et périssable
A lui seul ravir asservir le ciel
Dans un regard fonder le vide le néant
Établir despote la fin de tout et du Tout
Endeuiller et martyriser l'horizon du doute
J'emporte avec moi où que j'aille l'écrin
De chaque instant de troublantes révélations
Que toutes les disparitions aux pensers arriment
Et que la vie ne laisse jamais de destiner
A l'ineffable quête en chemin tant révérée
J'ouvre à la voie sereine que les sens à terme
Éclusent blessent et bannissent sans mesure
Allant humble mécréant par l'Océan-Azur
En esprit panser la face cachée des maux carmins
L'envers insensible du silence aux portes vénérées
De la vaste aventure serait digne d'humanités
Alors matelot à bord du gigantesque vaisseau
Le temps d'une traversée vers l'autre rive
Autour des mondes sois juste un moment
Nautonier éclaireur gabier dans la mâture
Voile éclairée parmi les voiles dansant ivre
Sur la nuit lactescente des étoiles perpétuelles
Au coeur du désert infâme des foules Crie !
Que sont le néant le trépas le retour à la poussière
Si ce n'est la fin de l'éphémère le juste sort
Qui nous soit résolument communs et partagés
Au-delà de la condition des " moralines " de la raison
Vers l'espérance et la ronde perpétualité
Ainsi passager de l'intemporel qui renaît
Vouéà l'après par-delà la chair du besoin
Te repaître de ferments t'abreuver de possibles
Qui à jamais eussent mûri et loué l'Univers
Dépasse enfin l'entrave qui blesse et atterre
Le temps d'une illusion d'un rêve d'un songe ailé
Et si cet argile craquelé emporte avec lui
L'empreinte unique du temps d'une époque
Qui te furent octroyés Avant l'absolu néant
Et le paradoxal sommeil de la nuit perpétuelle
Tout concourt à exaucer la quiète pérennité
L'infinie viduité d'une petite graine fertile
La sempiternelle révolution des astres
Qui te rappellent à l'inexorable retour
Des sens des mots et des ineffables idées
Se répercutant indéfiniment sur la Voie Lactée
Toi qui reposes mon frère sur ton lit de pierres
Roseau au vent de la vallée Un choeur d'asphodèles
Louange le vol bas des hirondelles venu t'accompagner
Au-delà des frontières au-delà des étoiles sans nombre
Renaissant au soleil furtif de l'hiver Sourire archange
Ravivant l 'image sainte du Dieu d'Amour et Éternité
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CRISTIAN-GEORGES CAMPAGNAC
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