Un peu de pierre
dans nos regards.
Je t'ai rêvée
depuis l'écorce de tes racines.
Eteins cette page d'oubli,
traduis plus bas tes mots
dans l'autre langue
où tout sera dit
le dit et le non-dit
Et qu'on répète pour toi
les mots de feu
qui nous ont traversés.
Avec la soif du vide.
....
Un nid de blé
qui se souvient des corps heureux,
des corps serrés, des bouches avides
avec leurs cris.
Un souffle
qui cherchait à se mêler
à notre voix.
Nos gestes légers
que l'herbe humide
a retracé sur notre peau.
Nos jambes déracinées
et la chaleur
qui a tissé ce voile tremblant
que l'aube a déchiré.
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EMILE HEMMEN
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