Appel féminin et peines peintes
Et ce passage comme un pays de toi
Encore perdu l’esprit à voir
Solitude à l’obscurité allaitante
Les chairs dans les gris pâles
Des tendres atouts au bon sourire muet
Un ruban de tissu à ton épaule brodé
J’ai de toi les navires et les vents puissants
Et tant le parfum et le temps et l’effroi
Devant toi, bègue, moi, une partie de toi
Sur tes grains tes rosées et perlée au loin
Ton mystère sentier dans le vent pleine face
Face au soleil farceur, féminin l’appel en vain
Le vent vain qui frotte mes oreilles
Appel féminin aux peines à peindre
J’ai de ton corps les rimes entières
En filant ma mort le long des rues
Puis mourir pour toi, et ton corps
Et encore dire et redire tes pertes et rires
Et encore tes sentes et raccourcis
Les pentes brutes de tes corps blancs
Comme l’aube en toi j’aurais souffert
Mille visages mille paysages mille caresses
Au bout encore l’incertitude d’aimer
Et les morts les morts en tas noirs
Féminin, l’autre, encore, altérité souffrante
Morceaux de toi, de moi, d’encore nous
Comme un fruit blet mûr mou mort
Appel féminin tu structures ton nom
T’habilles en rêve de nylons doux
Des perles à ton sexe tout éclairé
En femme, et moi en autrui, l’autre
L’inconnu, l’indécis, le maladroit, le malhabile
Filant ton âme au creux de mes montagnes
N’y comprenant rien de nouveau en mal
Pour parfaire mes méconnaissances de toi
L’incomplétude complète de mes manques
L’inconfort et le mépris encore pour cette vie
Plutôt ploiement et je tombe pour rien
Perdant encore mon équilibre ma soif
Mon embellissement de tes forêts en cale
On ratiboise on coupe on arrache on tue
Appel féminin enfin en faim, paisible
Peine et conforts en arrière, le passé
Le relief, tes formes, tes mots, tes lignes
Je souhaitais le guide, l’homme providentiel
L’amant qui tue, l’être de Mars, immense raffut
Seulement, gesticulateur à rien, marionnette momie
Homme de peu de valeur, homme de rien, sexe
Négatif, sexe de rien, guide en rien
Essaimage en rien, essaimage nul, essaim essoufflé
Perdu, crétin, l’éden qui s’efface ici
L’instabilité du noir, l’habillement du triste
Alors que tes gypses étaient à mes yeux offerts
Tes couleurs à la Vlaminck, ton visage sans manières
Ton pampre magnifique au soleil flambant
Appel féminin enfin que j’aurais cru comprendre
Pâmoison à vos vues si terribles de vous
Pâlir à vos corps de trop d’infinis
Rareté de ces terrassements à tâtons
Sans méthode donc, et pourtant avec sentiments
Je peux perdre enfin de vous le peu de connu
Espérer l’envers du miroir, voir l’autre décor
L’or de tous vos corps, vos âmes multiples
Vous souffrez aussi, vous ; et moi, encore, encore
Perdre aussi cette vie indécente, bue à la lie
Puis à vomir où stagne l’ennui, l’impasse de la vie
Perdu, perdant et m’excusant, je n’aurais rien connu
Tout fait faux, tout mal aimé, tout se tromper
Et puis tant espérer pour toujours trop se tromper
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