Pourvu que Pierre la regarde encore et encore et la fasse fleurir nuit après nuit, Marthe consent àêtre nue devant lui et prise, surprise, dessinée
nue sur le lit juste après l’amour, voluptueuse encore, indolente, une main caressant le sein où le plaisir longuement s’étire,
nue à demi enfilant ses bas et tournant la rouge jarretière, la jambe prête aux
pires écarts,
nue aux bas noirs sous la lampe et plus que nue, la tête prise dans l’écume des
chemises, et livrées aux rougeurs,
nue à la baignade, nymphe penchée sur le miroir d’eau,
nue au tub se lavant, accroupie, à genoux, cassée,
nue dans son bain longue sous l’eau verte, rêveuse,
nue debout à sa toilette, en escarpins à talons hauts,
ou courbée,
s’essuyant une jambe, se coupant les ongles des pieds, nue et cambrée,
brûlant tout l’or du jour dans ses courbes
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GUY GOFFETTE
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Oeuvre Pierre Bonnard