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Channel: EMMILA GITANA
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MIROIR POUR UNE QUESTION

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J’ai questionné et on m’a dit
La branche couverte de feu
est oiseau
On m’a dit que mon visage était la houle
Et le visage du monde miroirs
peine du matin, phare

Je suis venu
Encre était le monde sur ma route
Phrase tout frémissement
J’ignorais qu’entre nous
un pont était jeté– foulées
de flammes et prophéties
Un pont de fraternité

Et j’ignorais que mon visage
était vaisseau
Naviguant dans une étincelle

 

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ADONIS


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adonis


ANECDOTES

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En ce jour saint comme en d'autres je pense à Simon Paul et Léontine,

mes chers père et mère -

Henri-Louis Pallen

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Mon père parlait aux grives, aux merles, aux moineaux
et il avait une main droite qui savait tout faire,
des objets petits ou grands, avec ingéniosité.
Bricoler, comme susciter le chant d’une guitare.

Ma mère aimait le café bien frais, c’est-à-dire chaud
qu’elle sucrait rarement, avec du miel de lavande,
ses yeux s’émerveillaient devant les roses du jardin.
Elle avait des robes élégantes, elle était coquette.

Mon père avait ceci d’extrêmement particulier
qu’il était toujours à s’inquiéter du bonheur des autres,
le partage avec nous de son espace le comblait.
Il ne connaissait pas l’afféterie ni le trucage.

A ce point touchée au cœur que les larmes lui venaient,
maman se régalait de bon pain comme de poèmes,
avait toujours conscience de l’essentiel : être ensemble.
Elle voyait le jour, ça suffisait à son bonheur.

Mouchoir en poche, embaumé d’essences de Cologne
il transformait en rosée matinale ses sueurs
endurant dans le silence des souffrances tenaces.
Sa mousse à raser avait un pouvoir d’enchantement.

Ils partaient une fois l’an, rituellement soignés,
à pied, bras dessus bras dessous, jusqu’à la Saint-Cézaire,
mettant un point d’honneur à ne pas prendre la voiture.
Ils n’étaient que douceur, respect de l’autre et dilection.

Assise à la terrasse du café, leur bienveillance
souriait aux passants et aux manèges de l’instant,
pendant que je remportais des tours ils me faisaient signe.
Sourires échangés représentant plus que de l’or.

 

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HENRI-LOUIS PALLEN

Copyright  www.lierreentravail.com

 

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couple

 

FEDERICO GARCIA LORCA...Extrait

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 Je veux dormir un instant,
un instant, une minute, un siècle ;
mais que tous sachent bien que je ne suis pas mort ;
qu’il y a sur les lèvres une étable d’or ;
que je suis le petit ami du vent d’Ouest ;
que je suis l’ombre immense de mes larmes.

 

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FEDERICO GARCIA LORCA

 

 

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VAGUE

ERNEST BLOCH - PRAYER

HENRI MICHAUX...Extrait

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J’ai eu froid à ton froid. J’ai bu des gorgées de ta peine.
Nous nous perdions dans le lac de nos échanges.
Riche d’un amour immérité, riche qui s’ignorait avec l’inconscience des possédants, j’ai perdu d’être aimé. Ma fortune a fondu en un jour.
Aride, ma vie reprend. Mais je ne me reviens pas. Mon corps demeure en ton corps délicieux et des antennes plumeuses en ma poitrine me font souffrir du vent du retrait. Celle qui n’est plus, prend, et son absence dévoratrice me mange et m’envahit.

 

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HENRI MICHAUX

 

 

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SOUFFLE

CONGO

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Fleuve essentiel
me voici
debout
entre deux âges
tu épouses toujours
cette terre
ensemble avec la foudre
ton nom n’a pas vieilli
tu me connus
espiègle à la pêche
debout sur ton dos
tes allées de roseaux
escortant ma pirogue
dans le parc de tes eaux
les écoliers de Poto-Poto*
ont grandi
à te voir
au bout de leur maison
nous aimions vivre de ton corps
tes cils s’étendaient
à l’infini
au-delà de l’île-rônier
maintenant
que ton nom
se confond avec la liberté
fleuve essentiel
trop tôt parti à l’Océan
tu deviens
l’écriture
de notre soleil
tout reste fondé sur toi
ton annonce invente
l’espoir en nous
tu occuperas toujours
tous les temps
et tous les âges
fleuve de mon pays et de mon enfance.

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THEOPHILE OBENGA

*Poto-Poto : Quartier de Brazzaville (Congo)
 
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OBENGA

Le fleuve Congo à Madombé

UNE CARTE POSTALE

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Tu m’enverras une carte postale,
De la douceur des eaux,
De la chaleur des lumières !
Ici,
Le Soleil
Fera place à la Lune,
La Lune
Au nuage,
Le nuage
À la nuit,
Envoie-moi une carte postale !
Tu m’enverras cette lumière des nuits,
Des profonds cratères des Vésuves !
Tu m’enverras ce diamant des ténèbres,
De la froideur des Igloos !
Ici,
Le Soleil
Fera place à la Lune,
La Lune
Au nuage,
Le nuage
À la nuit,
Envoie-moi une carte postale !

 

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FREDERIC PACERE TITINGA
Refrains sous le Sahel
Éditions L’Harmattan, 1976

 

 

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moon

L'ENFANCE LUCIDE...Extrait

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Mes poches craquent de montagnes

Je porte l’océan

le vent et la douceur

la violence des rouges

et le tourment des eaux

La rumeur des courées et le cri des étoiles

me pèsent dans les yeux

Le rire des chevaux et le poids d’une enfance me

retiennent au pays

Je n’irai pas bien loin

Dites à la lumière qu’elle ne m’attende pas.




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ARLETTE CHAUMORCEL
in L’enfance lucide anthologie
Unimuse, 1989

 


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philippe charpentier001

Oeuvre Philippe Charpentier

 

 


PALESTINE II

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C’est un jeu d’enfer que ce jet
de pierres
et de grenades
mais j’aurais
aimé te lancer mon cœur
dans un jeu d’enfant



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ALI EL HADJI TAHAR
in Terres d’Afrique anthologie
NDZÉ, 2011



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-israeli--palestine

 

TRACES/HUELLAS...Extrait

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Une république de roulottes
de frontières
disparues à l’aube
frontières qu’avec
l’ange
de son silence
la nuit a imposées
La marche
est l’alliance de ceux
qui ont tout perdu
De ceux qui rêvent la plaine
de l’autre côté de la mer
et au pied d’une montagne
attendent que le soleil se couche



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Myriam MONTOYA
Traces / Huellas
L’Oreille du Loup, 2009




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JEANNETTE GREGORI

Photographie Jeannette Gregori

www.jeannettegregori.com

AFIN QUE NUL NE MEURE…

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A la mémoire de François-Xavier Verschave et pour que la Grande Mort reste rêvée, rêvée seulement..

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"Je t’offre ce dossier afin que nul ne meure, ni les morts d’hier, ni les ressuscités d’aujourd’hui.

Je veux ma voix brutale, je ne la veux pas belle, je ne la veux pas pure, je ne la veux pas de toutes les dimensions. Je la veux de part en part déchirée, je ne veux qu’elle s’amuse car enfin, je parle de l’homme et de son refus, de la quotidienne pourriture de l’homme, de son épouvantable démission. Je veux que tu racontes."

Frantz Fanon

 

 

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De nos âmes versées dans les rues
De l’éternité assoupie aux portes
De l’absurdité stagnante
De l’autre côté de la lagune
De l’ignominie nue, que plus nul tromperie n’habille
De la parole de bouche qui se meurt…
Des ailes liées qui battent saccade l’élan nié

Du silence, clos en dehors
Quand les bêtes sauvages, lâchées,
dans la plus grande des grandes absences,
nous punirent d’aimer

Du vide aussi et de la nuit enfin
Qui bourre nos ventres et nos yeux et nos cœurs
Qui habite nos rêveries éternelles

La nuit qui visite le grand fleuve morne penchéà nos pieds
Où dorment ces tessons de grande Etoile
Danse de lumière dans l’incarna sirupeux de l’obscur
La nuit qui ne rassasie pas et dont nous avons encore faim.

Oui
Le soir de la voix est là.
Où sont convoquées nos humanités en d’horizons lancinants
Où s’ouvrent, la mesure en vacance, nos visibilités confuses
Qu’est-ce cela?
La paume de la main donne le sein au front qui
mange le grand œil gauche du dos qui s’écoule
Lentement

Et ceci?
De Rouge, le Blanc et le Bleu entachés.
De rouge, nos cœurs vêtus.
Aînée de l’Église au visage du diable
Soûlée de l’amer lapée sur les larges berges de nos yeux
Titube, titube, titube…
Écoute, nous te baptisons:
Indicible
Pénultième bouche du discours errant.
Case puante de lois abortives de foi

TITUBE donc, sépulcre du cri retenu
Titube vampire de mille vies flétries
Titube.
Au banquet des si hautes convictions révulsées
Dis notre hilarité triste
Et si baguenaudant, l’amertume en trophée, tu trébuches
Milles dents noirs pour applaudir
Assurément.

«… Laissez nous tranquilles…»
«... Laissez nous tranquilles…»
«…»

Que nous voici réveillés de notre éveil
Tirés, enfin, de cette turbulente insomnie

Espoir! Soleil menteur
Edifice raidi au vent traître du dedans

Sartre! Sartre!
Ne viens pas, cette nuit encore,
Jouer de notre salive et de notre sueur.
Musique sans amarre, en l’épaisse chair des cœurs absents.
Nous ne bâtirons plus, entends-tu?
De verbe et de feu.
De verbe et de feu seulement, fugaces zombies.
Nous rentrons la crécelle et le bois
Nous sommes las

Bourgeonne, sur le fil tendu de chaque unique,
belle et pure, l’ivraie aigre-doux
Fuligineuse.
A fleur du grand blanc lit d’immondice
immense
naissent nos envers

Nous avons l’amnésie du rire
Nous ne dansons plus que la mort
Nous regards arides
Nous Nègres noirs.

Voici
Yao dit
Oui
Yao dit
Mais, entendez vous cela?
Yao dit.
A longueur de journée, Yao dis
Et tous les autres enfants «non accompagnés»
réfugiés dans le ventre du serpent disent
DEMAIN, TOUT DE SUITE

Et ils peignent votre monde en poussières muettes
aux senteurs ténues de leurs petits matins en feu.


Demain…

 

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SKA
France, 15 octobre 2005

 

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Kids-in-Kibera,

LA ROUE COSMIQUE VI

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Merci Adélita...

 

Il y a la beauté que nous pouvons voir,
Ou bien entendre — que ce soit dans la nature
Où en tant qu’art ; puis dans l’espace de la pensée :
Au pays de la poésie, sur la trace des dieux.

Chaque mode de conscience spirituelle a
Un élément de beauté que nous percevons ;
Puisse la bénédiction qui rayonne de l’Esprit
Jouer sur les cordes de harpe de notre âme.

 

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FRITHJOF SCHUON

 

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gerald bloncourt1

Oeuvre Gérald Bloncourt

www.bloncourtblog.net

 

 

 

LA TRANSFIGURATION DE L'HOMME...Extrait

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Il faudrait pouvoir restituer au mot « philosophie » sa signification originelle : la philosophie —- l'« amour de la sagesse »— est la science de tous les principes fondamentaux ; cette science opère avec l'intuition, qui « perçoit », et non avec la seule raison, qui « conclut ». Subjectivement parlant, l'essence de la philosophie est la certitude ; pour les modernes au contraire, l'essence de la philosophie est le doute : le philosophe est censé raisonner sans aucune prémisse (voraussetzungsloses Denken), comme si cette condition n'était pas elle-même une idée préconçue ; c'est la contradiction classique de tout relativisme. On doute de tout, sauf du doute(1).

La solution du problème de la connaissance — si problème il y a — ne saurait être ce suicide intellectuel qu'est la promotion du doute ; c'est au contraire le recours à une source de certitude qui transcende le mécanisme mental, et cette source — la seule qui soit — est le pur Intellect, ou l'Intelligence en soi. Le soi-disant « siècle des lumières » n'en soupçonnait pas l'existence ; tout ce que l'Intellect pouvait offrir — de Pythagore jusqu'aux scolastiques — n'était pour les encyclopédistes que dogmatisme naïf, voire « obscurantisme ». Fort paradoxalement, le culte de la raison a fini dans cet infra-rationalisme — ou dans cet «ésotérisme de la sottise »— qu'est l'existentialisme sous toutes ses formes ; c'est remplacer illusoirement l'intelligence par de l'« existence ».

D'aucuns ont cru pouvoir remplacer la prémisse de la pensée par cet élément arbitraire, empirique et tout subjectif qu'est la « personnalité» du penseur, ce qui est la destruction même de la notion de vérité ; autant renoncer à toute philosophie. Plus la pensée veut être « concrète », et plus elle est perverse ; cela a commencé avec l'empirisme, premier pas vers le démantèlement de l'esprit ; on cherche l'originalité, et périsse la vérité(2).

Ce sont les sophistes, Protagoras en tête, qui sont les véritables précurseurs de la pensée moderne ; ce sont eux les « penseurs » proprement dits, en ce sens qu'ils se bornaient à ratiociner et ne se souciaient guère de « percevoir » et de rendre compte de ce qui « est ». Et c'est à tort qu'on a vu en Socrate, Platon et Aristote les pères du rationalisme, voire de la pensée moderne en général ; sans doute, ils raisonnent — Shankara et Râmânuja en font autant — mais ils n'ont jamais dit que le raisonnement est l'alpha et l'oméga de l'intelligence et de la vérité, ni a fortiori que nos expériences ou nos goûts déterminent la pensée et priment l'intuition intellectuelle et la logique, quod absit.

Somme toute, la philosophie moderne est la codification d'une infirmité acquise ; l'atrophie intellectuelle de l'homme marqué par la « chute » avait pour conséquence une hypertrophie de l'intelligence pratique, d'où en fin de compte l'explosion des sciences physiques et l'apparition de pseudo-sciences telles que la psychologie et la sociologie(3).

(1) Pour Kant, l'intuition intellectuelle — dont il ne comprend pas le premier mot — est une manipulation frauduleuse (Erschleichurtg), ce qui jette un discrédit moral sur toute intellectualité authentique.

(2) Ce n'est pas de philosophie, c'est de « misosophie » qu'on devrait parler ici. Ce terme a été appliqué, avec raison, à des idéologues paranoïdes du XIXe siècle, et le moins qu'on puisse dire est qu'il n'a rien perdu de son actualité.

(3) Au XIXe siècle, le désir de réconcilier la foi et la raison, ou l'esprit religieux et la science, apparut sous la forme de l'occultisme : phénomène hybride qui malgré ses fantasmagories avait quelques mérites, ne serait-ce que par son opposition au matérialisme et à la superficialité confessionnelle.



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FRITHJOF SCHUON



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philosophie2

PIERRE GABRIEL...Extrait

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Bien serré au creux de ta paume,
Le caillou blanc ramassé en chemin

S’est endormi, tiède comme un oiseau

Mais soudain on dirait qu’il bouge
Il vient de frémir dans ta main,
C’est un cœur qui bat sourdement,

Un simple caillou blanc
Comme le cœur du monde dans ta main.

 

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PIERRE GABRIEL

 

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coeur

MARSEILLE

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En pensant à Agnès qui adorait ce poème, et pour ma Joss...

 

Marseille sortie de la mer, avec ses poissons de roche, ses coquillages et l'iode,
Et ses mâts en pleine ville qui disputent les passants,
Ses tramways avec leurs pattes de crustacés sont luisants d'eau marine,
Le beau rendez-vous de vivants qui lèvent le bras comme pour se partager le ciel,
Et les cafés enfantent sur le trottoir hommes et femmes de maintenant avec leurs yeux de phosphore,
Leurs verres, leurs tasses, leurs seaux à glace et leurs alcools,
Et cela fait un bruit de pieds et de chaises frétillantes.
Ici le soleil pense tout haut, c'est une grande lumière qui se mêle à la conversation,
Et réjouit la gorge des femmes comme celle des torrents dans la montagne,
Il prend les nouveaux venus à partie, les bouscule un peu dans la rue,
Et les pousse sans un mot du côté des jolies filles.
Et la lune est un singe échappé au baluchon d'un marin
Qui vous regarde à travers les barreaux légers de la nuit.
Marseille, écoute-moi, je t'en prie, sois attentive,
Je voudrais te prendre dans un coin, te parler avec douceur,
Reste donc un peu tranquille que nous nous regardions un peu
Ô toi toujours en partance
Et qui ne peux t'en aller
A cause de toute ces ancres qui te mordillent sous la mer.

 

 

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JULES SUPERVIELLE

Débarcadères (1922)

 

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marseille-le-vieux-port-BERNARD AMBIELLE

Oeuvre Bernard Ambielle

 


ANNE MARGUERITE MILLELIRI...Extrait

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Longtemps après le silence
le silence demeure
à l'embrasure
des lèvres
sur la persienne grise
un filet blanc de lune
une porte rechigne au vent
froid
un tiroir sans clef...
Se souvenir est un choix
dans l'opaque
des étoiles se cachent --
à dix tu ouvres les yeux
et il te semble entendre des rires
d'enfants
arracher vie aux pièces vides.

 

 

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ANNE MARGUERITE MILLELIRI

 

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Anton-Ostlund-2

Photographie Anton Ostlund

 

 

VAHAN TEKEYAN

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Que me reste-t-il de la vie ? Que cela est étrange, il ne me reste que ce que j'ai donné aux autres.

 

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VAHAN TEKEYAN

(1878 - 1945) poète arménien

 

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ge2,

UN LENT DEPAYSAGE...Extrait

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Inaccessible
Le vol du papillon
Il nous glisse des mains
Il s'en va vers l'ailleurs

Et nous les pieds au sol
On l'épingle en croix on le cloue
Sur une feuille blanche

Abruptement l'avenir déchiré
Sans aucun mot tombé des coeurs

Peut-être voulait-il traverser la mer
En partance en partance

Transparence broyée d'un seul coup
Et les regrets jetés des ponts

 

 

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MIREILLE FARGIER - CARUSO

 

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butterflies

A PEINE DEFIGUREE

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Adieu tristesse,
Bonjour tristesse.
Tu es inscrite dans les lignes du plafond.
Tu es inscrite dans les yeux que j'aime

Tu n'es pas tout à fait la misère,
Car les lèvres les plus pauvres te dénoncent
Par un sourire.

Bonjour tristesse.
Amour des corps aimables.
Puissance de l'amour
Dont l'amabilité surgit
Comme un monstre sans corps.
Tête désappointée.
Tristesse, beau visage.

 

 

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PAUL ELUARD

 

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SOLITUDE2

ANNE MARGUERITE MILLELIRI...Extrait

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Il est étroit ce chemin de vie
bordé de squelettes d'arbres noirs comme les aubes mortes.

Il est étroit et froid
de neiges enlacées ce chemin
à l'écart
où nos visages se perdent
comme des mains
des lèvres pour jamais.

 

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ANNE MARGUERITE MILLELIRI

 

 

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