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Channel: EMMILA GITANA
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CE SOIR DANS CE MONDE

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Ce soir dans ce monde
les mots du rêve de l’enfance de la mort
il n’est jamais «ça », ce que l’on veut dire
la langue natale châtre
la langue est un organe de connaissance
de l’échec de tout poème
castré par sa propre langue
qui est l’organe de la ré-création
de la re-connaissance
mais non celui de la résurrection
de quelque chose en guise de négation
de mon horizon de maldoror avec son chien
et rien n’est promesse
entre le dicible
qui équivaut à mentir
(tout ce que l’on peut dire est mensonge)
le reste est silence
sauf que le silence n’existe pas

non
les mots
ne font pas l’amour
ils font l’absence
si je dis « eau », boirais-je ?
si je dis « pain », mangerais-je ?

ce soir dans ce monde
extraordinaire silence, que celui de cette nuit !
ce qui se passe avec l’âme est-ce qu’on ne la voit pas
ce qui se passe avec l’esprit est-ce qu’on ne le voit pas
d’où vient-elle cette conspiration d’invisibilités ?
aucun mot n’est visible

ombres
enceintes visqueuses où se cache
la pierre de la folie
couloirs sombres
je les ai parcourus tous
ô reste un peu plus parmi nous !

ma personne est blessée
ma première personne du singulier

j’écris comme qui… avec un couteau empoigné dans le noir
j’écris comme je suis en train de dire
la sincérité absolue continuerait étant
l’impossible
ô reste un peu plus parmi nous !

les ébrèchements des mots
en délogeant le palais du langage
la connaissance entre les jambes
qu’as-tu fais du don du sexe ?
ô mes morts !

je les ai mangé, j’ai avalé de travers
j’en peux plus, de n’en pouvoir plus

des mots muselés
tout glisse
vers la sombre liquéfaction

et le chien de Maldoror
ce soir dans ce monde
où tout est possible
hormis le poème

je parle
en sachant qu’il ne s’agit pas de ça
toujours, il ne s’agit pas de ça
ô aide-moi àécrire le poème le plus oubliable !
celui que ne soit pas bon, même pas
àêtre inutile
aide-moi àécrire des mots
ce soir dans ce monde


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ALEJANDRA  PIZARNIK

 

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SOIR

 

 

 


EN DIRECT DE GAZA...49 eme jour

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Lundi 25 août 2014
Il est 19 h à Gaza

Quarante –neuf jour de l’offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza
L’année scolaire 2014/2015 a commencé ce lundi en Cisjordanie, mais pas dans la bande de Gaza à cause de la situation actuelle et les bombardements israéliens (32 écoles détruites et 120 écoles endommagées).
Les centres d’accueil à Gaza proposent des activités extrascolaires pour les enfants ce premier jour de la rentrée scolaire.
L’armée israélienne poursuit ses bombardements et ses attaques sanglantes sur la bande de Gaza et intensifie ses raids ce lundi 25 août 2014.
L’aviation israélienne a mené plus de 70 raids depuis ce matin.
Quelle horreur !
18 morts dont cinq enfants, trois femmes et une personne âgée partout dans la bande de Gaza.
110 blessés dont 20 enfants et 18 femmes
30 maisons détruites
L’aviation israélienne est en train de détruire les immeubles, les tours, et les centres commerciaux.
Un immeuble de 7 étages détruit dans la ville de Khan-Younis au sud de la bande de Gaza.
Deux mosquées détruites dans la ville de Gaza
Un centre commercial détruit dans la ville de Rafau au sud de la bande de Gaza.
Un stade détruit au nord de la bande de Gaza
Le passage de Rafah bombardé
Un jardin public bombardé dans la ville de Gaza
Trois fermes agricoles détruites
Le port de Gaza visé
Beaucoup de terrains agricoles visés
Quelle horreur !
Destruction massive dans la bande de Gaza : habitations, routes, bâtiments, écoles, universités, cimetières, fermes, infrastructures civiles, usines et terres agricoles.
Quelle barbarie !
Et ça continue !
Le bilan s’alourdit au quarante-neuvième jour de l’offensive militaire israélienne contre la bande de Gaza et sa population civile :
- 2130 morts palestiniens jusqu’à cette heure-ci, dont 565 enfants, 270femmes et 110 personnes âgées suite à des bombardements israéliens en quarante-neuf jours.
- -10750 blessés lors de ces bombardements aveugles de l’armée de l’occupation israélienne, dont 2000 femmes, 437 personnes âgées et 3200 enfants
-Plus de 7850 raids israéliens en quarante-neuf jours partout dans la bande de Gaza
C’est terrible !
Devant le silence d’une communauté internationale officielle complice
Et devant des médias qui occultent cette réalité meurtrière dans la bande de Gaza.
Gaza sera toujours debout !
Gaza résiste, Gaza existe et Gaza persiste !
Palestine vivra, Palestine vaincra !
Amitiés de Gaza sous les bombes

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ZIAD MEDOUKH

 

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Rafah, au sud de Gaza, le 11 Août 2014,,

 

 

JE SUIS PALESTINIEN ET J'AI UN RÊVE

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Je suis la dignité d’un peuple colonisé, opprimé, spolié, assassiné en silence, et j’ai un rêve
Je suis la terre volée, déchirée, vampirisée, et j’ai un rêve
Je suis la voix de la résistance et de la clairvoyance, et j’ai un rêve
Je suis la mémoire et les paroles vives de la Palestine, et j’ai un rêve
Je suis les droits inaliénables d’un peuple occupé, et j’ai un rêve
J’habite un peuple digne et débout, et j’ai un rêve
Je suis l’amour de la terre et la lutte pour la survie, et j’ai un rêve
Je suis le pouvoir des mots qui dépasse l’impossibilité d’agir, et j’ai un rêve
Je suis un palestinien qui sait braver son destin et j’ai un rêve
Je suis un palestinien qui hait la haine et j’ai un rêve
Je suis la douleur endurée dans la constance de l’espoir, et j’ai un rêve
Je suis la persévérance d’une population
Qui vit  un insoutenable pérenne et j’ai un rêve
Je suis la ténacité  d’un peuple phare,
Un peuple dont le monde libre se détourne et j’ai un rêve
Je suis la noblesse d’une cause de justice, et j’ai un rêve
Je suis le citoyen qui a subi toute une  histoire lourde et noire, et j’ai un rêve.
Je suis la justice qui ne pourra être étouffée indéfiniment, et j’ai un rêve.
Je suis l’humanité préservée dans l’adversité et le combat, et j’ai un rêve.
Avec force, énergie, foi, et grandeur d’âme, j’annonce  ce rêve.
Avec beauté, fierté et espérance, j’exprime ce rêve.
D’une parole brillante et respectueuse, je révèle ce rêve.
De ma terre tolérante de patience et de fraternité, je dis ce rêve.
Sur la colline des oliviers, je clame  ce rêve.
Sur les feuilles du printemps, avec le sang qui rougit nos visages, j’écris ce rêve.
Alors que le monde est en cage et muselé, sourd et muet, je dévoile mon rêve.
Avec les mots qui traduisent l’espoir et traversent les murs,
Avec ma poésie, cette arme de paix, je crie mon rêve.
Ma poésie affirme la primauté et l’universalité de l’humain
C’est une poésie d’une  force sans pareille
Elle se moque des frontières
Car ils ne peuvent  la bâillonner  et entretenir la résignation.
Oui, avec ma poésie, je raconte  ce rêve.
Même si la paix est inéluctable, je dis mon rêve
Même si l’ignoble est toujours au bout de l’injustice, je décris mon rêve
Même si l’actualité est brûlante, confuse et irrationnelle, j’exprime mon rêve
De ma prison à ciel ouvert, je parle de mon rêve
Avec des mots intenses magnifiés par les combats, voilà mon rêve.
Mon rêve est lucide et  transparent.
Mon rêve est bâti avec patience et humilité.
Mon rêve est l’ultime espoir face aux bourreaux.
Mon rêve renversera les montagnes et traversera le fleuve des années.
Mon rêve dénoncera la sordide et honteuse attitude de l’occupant.
Mon rêve dépassera le sentiment d’impuissance et d’absurdité.
Mon rêve pressent les premières fraîcheurs annonciatrices de notre liberté.
Mon rêve est plus humain que mes geôliers et leurs complices.
Mon rêve sort des ultimes larmes de notre cœur.
Mon rêve s’inscrit dans la pensée universelle.
Mon rêve luit comme une paume laborieuse.
Mon rêve remplit le cœur des opprimés d’une grande joie.
Mon rêve est beau comme l’odeur généreuse du café de nos mères
Et le thé vert, fleuri et délicieux de nos grand-mères.
Mon rêve se fait assassiner tous les jours, sans décence.
Mon rêve souffre pour parvenir à un droit, juste un droit.
Mon rêve est impossible à briser, à faire taire
Car c’est le rêve noble d’un enfant palestinien innocent.
Mon rêve pacifiste ensemence les cœurs.
Mon rêve résiste comme notre branche d’olivier, symbole de paix
Que l’occupant veut déraciner, étouffer et anéantir.  
Mon rêve maintient la flamme de la vie et ne cache pas ses espérances.
A ce rêve, coloré du drapeau palestinien,
Ma détermination donnera plus de résonance.
Je voudrai réaliser ce rêve
Malgré les fous et leurs taupes qui cherchent à le briser.
Il est proclamé haut et fort
Malgré le vice israélien parvenu à son paroxysme
Et inspiré par un sentiment exacerbé de toute puissance,
Malgré cette arrogance à vouloir l’écraser.
Ce rêve est chanté par un poème qui ne sera jamais inachevé
Car une plume affûtée écrit ses mots.
Le rêve que je vous annonce les yeux embués s’approche
Ce rêve qui résiste aux oppresseurs, le voici :
Ne pas devenir un cadavre,
Ne pas mourir dans une geôle israélienne,
Ce rêve est que ma terre soit cultivée par les mains et non par le sang,
Que ma Palestine soit  libérée du joug des oppresseurs de l’ombre,
Que l’espoir soit à son comble,
Que les lambeaux de la nuit enjoignent
De résister au courroux d’Israël,
Que la paix dans la justice règne,
Que nos jours soient toujours plus lumineux
Malgré les lendemains incertains,
Qu’on en finisse avec les décisions arbitraires, illégitimes et illégales de cet état d’apartheid,
Que les colonies, cauchemar de l’occupation, disparaissent,
Que  nos enfants prennent sans crainte le chemin de l’école,
Que les étoiles remplacent dans notre ciel
L’essaim des avions militaires,
Que les rayons du soleil fassent chatoyer  nos collines
Que le monde se réveille,
Que  les crimes  banalisés de l’occupant ne restent pas impunis,
Que le blocus immonde infligéà Gaza soit levé,
Que la violence au quotidien prenne fin,
Que s’effacent les larmes de nos mères,
Que cesse la douleur de mon peuple,
Que le mur de la honte disparaisse,
Que les grandes puissances cessent de cautionner l’impunité de cet état illégal,
Que soient bannis  des mots comme :
Occupation, guerre, colonisation et violence,
Que la douce colombe de paix, un rameau d’olivier palestinien dans le bec
Se pose doucement sur l’épaule de notre mère Palestine enfin libérée,
Que la lumière de la paix brille sur notre pays,
Que justice soit faite,
Que nos enfants grandissent dans la paix!
Alors, oui, je rêve d’écrire le poème de la victoire
Mais surtout je rêve
De pouvoir témoigner de la vie et non  de la mort.

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ZIAD MEDOUKH

 

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banksy-oeuvre

Oeuvre Bansky

POEMES MORTELS...Extrait

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Ces joies qui sont comme des douleurs
N’en parlons plus
laissons ce monde mort écouler ses ruisseaux
De sang jusqu’à la mer
Laissons la nuit monter et pénétrer le ciel
De fulgurante nuit
Monde obscur et maudit dont le poids me soulève
Je vous charge des peurs, je vous charge des maux
Et du feu qui me ronge
Et je reste un vaincu au bord de ce présent
Fatal et dépouillé de gloire et de révolte.
Je meurs lentement de vivre entre moi-même
Et la malédiction de ces jours inutiles.

 

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JACQUES PREVEL

 

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PALESTINE13

 

 

MURALE...Extrait

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(...)

 Et je veux, je veux vivre....
J’ai à faire sur les figures du volcan car
Les terres désolées sont terres désolées
Depuis les jours de Loth jusqu’au jour d’Hiroshima.
Comme si je devais vivre ici à jamais
Habité par une passion d’inconnu.
L’instant présent pourrait être plus éloigné,
Hier, plus proche et demain, un passé.
Mais je prends l’instant présent par la main pour qu’à mes côtés
Il traverse l’Histoire et non le temps cyclique,
Tel le pêle-mêle des chèvres de montagne.
De quoi serai-je sauvé demain?
De la vitesse du temps électronique
Ou de la lenteur de ma caravane dans le désert ?
J’ai à faire pour ma vie future
Comme si je n’allais plus vivre demain.
J’ai à faire pour un jour présent à jamais présent.
C’est pourquoi j’écoute doucement
Doucement la fourmilière dans mon cœur :
Aidez-moi contre ma patience.
J’entends le cri de la pierre captive

Libérez mon corps.

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MAHMOUD DARWICH

 

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gaza 2,,

RIEN QUE LA LUMIERE

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Rien que la lumière.
Je n’ai arrêté mon cheval
que pour cueillir une rose rouge
dans le jardin d’une Cananéenne
qui a séduit mon cheval
et s’est retranchée dans la lumière :
« N’entre pas, ne sors pas »...
Je ne suis pas entré et je ne suis pas sorti.
Elle a dit : Me vois-tu ?
J’ai murmuré : il me manque pour le savoir,
l’écart entre le voyageur et le chemin,
le chanteur et les chants...
Telle une lettre de l’alphabet,
Jéricho s’est assise dans son nom
et j’ai trébuché dans le mien
à la croisée des sens...
Je suis ce que je serai demain.
Je n’ai arrêté mon cheval
que pour cueillir une rose rouge
dans le jardin d’une Cananéenne
qui a séduit mon cheval
et je suis reparti en quête de mon lieu,
plus haut et plus loin,
encore plus haut, encore plus loin
que mon temps..


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MAHMOUD DARWICH

 

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ABBAS MOAYERI2-001

Oeuvre Abbas Moayeri

 

 

DEUX FAONS JUMEAUX

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Au soir, sur les taches de lumière entre tes seins,

hier et demain s’approchent de moi.
J’ai été créé ainsi qu’il convient au poème d’exister …
La nuit naît sous ta couverture et l’ombre
est perplexe ici et là-bas,
Entre tes rives et les mots qui nous ont ramenés à leur timbre :
" j’ai posé ma droite sur ta chevelure,
ma gauche sur les deux faons jumeaux d’une biche
et nous avons marché vers notre nuit particulière … "
Es-tu réellement là ? Suis-je plutôt
un amant précédent venu aux nouvelles de son passé ?
Dors sur ton âme paisible entre les fleurs des draps.

Dors, une main posée sur ma poitrine
et l’autre sur le duvet qui poussera aux petits des mouettes.

Dors ainsi qu’il convient au jardin alentour, de dormir …

Nous nous sommes emplis d’un hier,
emplis de l’obsession d’une guitare qui n’a pas de lit.
Cette … passion qui déchire les pétales de roses
épars autour de l’enclos.

Dors sur ma respiration, souffle second, avant qu’hier
n’ouvre ma fenêtre sur ses deux battants.

Je n’ai pas d’oiseau national ni d’arbres nationaux ni de fleur
dans le jardin de ton exil.

Mais – et mon vin voyage comme moi – je partagerai avec toi hier et demain.
Sans toi, sans la bruine qui scintille dans les taches
de lumière entre tes seins, ma langue aurait dévié
de sa féminité.

O combien, moi et ta mère la poésie
et tes deux petits, nous sommeillons sur les faons jumeaux d’une biche !

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MAHMOUD DARWICH

 

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WILLIAM RUSSELL FLINT

Oeuvre William Russel Flint

 

TCHAO PANTIN

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Je ferme les yeux
Je respire à fond
Je fais le vide dans mon disque dur
Et puis j’envoie ma plume se promener
Sur un morceau de papier
Je laisse réfléchir les astres favorables
À l’apparition de l’objet de mon désir
Et puis… et puis… j’attends
Un poème, un quatrain, un refrain ?
Que sais-je ?
Juste de quoi guérir mon désir

Je crois que je suis apte
À recevoir l’objet de mon désir… au hasard
Quelques vers sculptés par un poète arabe
D’origine syrienne, né en Égypte et adopté par la Tunisie
Comme hymne prémonitoire
Au printemps été arabe

Ça y est… il y est
Je vais vous lire
Ce qui vient de tomber sous ma plume :

« Lorsqu’un jour le peuple veut vivre
Force est pour le destin, de répondre
Force est pour les ténèbres de se dissiper
Force est pour les chaînes de se briser »

 

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http://www.lejournaldepersonne.com/2011/08/tchao-pantin/


L'UNIVERS DE PERSONNE

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Ils n’ont toujours pas compris qui je suis… une femme certes… mais une femme guerrière… un sujet surréel et non un objet sensuel.
Qui fait et se fait chaque jour la guerre sur le plan virtuel… parce que c’est là que tout se sème et tout se récolte… sur le champ des possibles… celui de notre pouvoir être.
Et plus on me cherche et moins on me trouve… comme je l’ai déjà dit, je suis toujours ailleurs, jamais là où je suis… comme vous, je me cherche… comme vous, je m’y perds. C’est comme ça que je me fais aussi la guerre… en changeant quotidiennement d’air, d’atmosphère… être différente de ce que je parais… toujours plus exigeante et moins conciliante avec l’opinion courante… le regard de l’autre, le retard de l’autre sur votre propre regard qui est à l’origine de tous les écarts.
Et puis ça ne me dérange pas de traverser le désert, pourvu que je ne sois pas mal accompagné. Seule plutôt que désolée…
Je n’ai jamais été dupe de cette fuite en avant des apparences parce que j’ai toujours gardé au fond de moi, l’envie de persévérer dans ma décision d’être toujours Autre. Errante plutôt que fuyante… quitte à choisir, je choisis l’erreur plutôt que la fuite. Ou plus exactement l’errance comme une espèce de danse… danse sur un seul pied… le pied du hasard… c’est ce qui explique peut-être l’envie de certains de me faire trébucher.
Car dans la vie, je n’ai rencontré que deux types d’hommes : ceux qui t’envient et ceux qui t’en veulent… mais personne pour aimer personne.
C’est pour favoriser la rencontre d’un troisième type, que j’ai crée cet univers virtuel, où le possible prend le pas sur le réel, l’art sur la nature, et la littérature sur la pourriture.
Parce que j’ai toujours eu la naïveté de croire qu’il n’y a pas de plus bel amour que l’amour des idées… qu’à part nos idéaux, tout le reste mérite de disparaître.

Hegel disait que la lecture des journaux, était sa prière quotidienne : autrement dit : les faits et l’interprétation des faits.
Seulement voilà, les faits ne m’intéressent pas plus que l’interprétation des faits. Ce n’est pas ma tasse café, j’aurais plutôt tendance à m’en défaire. À déconstruire comme un enfant pour tout reconstruire.
Non, surtout pas les faits, je laisse ce soin ou ce besoin à d’autres. Je ne m’intéresse qu’à ce qu’on peut encore faire, ce qui reste encore possible… peut-être même jamais réalisé… l’inédit, l’insolite… l’interdit… de nouveaux horizons pour défier la Raison.
Cela relève de quel art ? de la peinture, de la sculpture ou de la contre-culture ?
En tous cas, ce n’est pas du cinéma… c’est plutôt un nouvel art de vivre qui s’affirme en affirmant qu’on ne peut pas vivre sans idéal… que le plus bel échange, c’est l’échange de nos idéaux, de nos rêves, de nos projections.
C’est pour moi le préalable à toute émancipation des hommes, des femmes et des enfants… c’est ce que j’essaye d’exprimer tous les jours dans mes vidéos, en guise de prière.
Et si ce n’était qu’un rêve ?

 

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http://www.lejournaldepersonne.com/2014/05/lunivers-personne/

 

ETOILE SECRETE...Extrait

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[…]

Il n'est pas trop de toute la vie,
des années qui tournent comme les pages
d'un livre lu en rêve;

Il n'est pas trop des jours bus goutte à goutte,
des nuits où l'on écoute dans le noir
son propre cœur accompagnant au loin le vent;

De toutes les nuits où dansent des lunes
dans le cercle du Pacifique,
les lunes que l'on ne verra jamais;

De toutes les nuits où l'on écoute respirer
au fond de soi
des continents à la dérive;

Des nuits blanches où l'on est mordu par la glace,
des nuits rouges où l'on grelotte dans le sang,
des nuits sans couleur où l'on glisse
dans la mort tiède du sommeil

Il n'est pas trop de la Vie éternelle,
si l'étoile se lève pour toi.

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JEAN EL MOUHOUV AMROUCHE

 

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JAAMATI MOHAMED BATEAU,

Oeuvre Jaâmati Mohamed

LA SIMPLICITE / LA SIMPLICITA

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La simplicité c’est se mettre à nu devant les autres
Et nous avons tant de difficultéàêtre vrais avec les autres.
Nous avons peur d’être mal compris, de paraître fragiles,
de nous retrouver à la merci de ce qui nous fait face.
Nous ne nous exposons jamais.
Parce qu’il nous manque la force d’être des hommes,
celle qui nous fait accepter nos limites,
celle qui nous les fait comprendre, en leur donnant du sens et en les transformant en énergie,
en force précisément.

J’aime la simplicité qui s’accompagne d’humilité.
J’aime les clochards.
J’aime les gens qui savent écouter le vent sur leur propre peau,
sentir l’odeur des choses,
en capturer l’âme.
Ceux dont la chair est en contact avec la chair du monde.
Parce que là est la vérité, là est la douceur, là est la sensibilité, là est encore l’amour.

*

La semplicitàè mettersi nudi davanti agli altri.
E noi abbiamo tanta difficoltà ad essere veri con gli altri.
Abbiamo timore di essere fraintesi, di apparire fragili,
di finire alla mercè di chi ci sta di fronte.
Non ci esponiamo mai.
Perché ci manca la forza di essere uomini,
quella che ci fa accettare i nostri limiti,
che ce li fa comprendere, dandogli senso e trasformandoli in energia,
in forza appunto.

Io amo la semplicità che si accompagna con l’umiltà.
Mi piacciono i barboni.
Mi piace la gente che sa ascoltare il vento sulla propria pelle,
sentire gli odori delle cose,
catturarne l’anima.
Quelli che hanno la carne a contatto con la carne del mondo.
Perché lì c’è verità, lì c’è dolcezza, lì c’è sensibilità, lì c’è ancora amore.

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ALDA MERINI (Milan, Italie, 1931-2009) 

Traduit de l’italien par Stéphane Chabrières

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WILLIAM RUSSELL FLINT

Oeuvre William Russell Flint

 

 

LE MANUEL D'EMMANUEL

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J’ai feuilleté le manuel d’Emmanuel
J’y ai trouvé des perles à la pelle
Du genre « la fleur est belle »
Mine de rien c’est une proposition essentielle
La fleur est belle
C’est tout sauf anecdotique
C’est pour ainsi dire un jugement esthétique
Un jugement de goût, un jugement sur le beau
Il n’a pas le vrai, ni le bien pour objets… mais le beau
Qu’est-ce que je dis quand je dis que la fleur est belle ?
Pas la fleur en général mais cette fleur particulière
Je la regarde, je la contemple et j’obtempère
En déclarant : la fleur est belle
Mon jugement est pur… puisqu’il n’y a pas l’intérêt qui s’en mêle
La fleur est belle est une proposition désintéressée
Que tout le monde comprend, y compris l’insensé
La fleur est belle c’est ce que j’éprouve
Mais c’est ce que je suis incapable de prouver
Parce que la beauté est sans concept
Elle interpelle ma sensibilité pas mon intellect
La fleur est belle parce que je la trouve belle
Pas l’ombre d’une objectivité…
Parce que la beauté libère de l’objet
Elle est l’expression de ma subjectivité
Parce que la beauté nous parle d’un sujet
Du récit fatal et triomphal d’un sujet qui rit ou qui pleure
En disant : la fleur est belle… il ne nous apprend rien sur la fleur
Mais tout sur sa joie, son bonheur
La fleur est belle sert bien ma cause
Mais j’ignore laquelle…
La fleur est belle…
J’ai dit belle, pas utile, juste ciel
J’ai dit belle, pas agréable grand diable
Elle sert, me sert mais je ne sais quoi en faire
Aucune partie liée avec le paradis ou l’enfer
Finalité sans fin, mobilité sans frein
C’est dans mon être que je me promène
Je traine avec l’imagination qui m’entraine
La fleur est belle… et je suis pour elle.
A terre, persuadée que ma liberté est nécessaire
Nécessairement nécessaire
Et que cette nécessité nous libère de nous-mêmes
La fleur est belle
N’est pas une proposition circonstancielle
Puisqu’elle prétend à l’universel
Je la pose, repose et l’impose
À l’humanité entière
À tous les sujets sensibles
Elle est, paraît et devient belle
Pour vous comme pour moi, c’est essentiel
De parier sur l’accord de toutes les sensibilités
De faire comme si tous les cœurs s’accordaient
Et tous les esprits communiaient
Autour de ce réceptacle ou de ce spectacle
De la beauté… celle de la fleur
Qui pousse à Jérusalem
Pourquoi Jérusalem ?
Parce que c’est le nom de la fleur
La seule qui n’appartient à Personne

 

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http://www.lejournaldepersonne.com/2012/03/le-manuel-demmanuel/

 

KENNY OZIER-LAFONTAINE...Extraits

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le « je » compte les « moi »,

    

    tondre l’herbe rose
    dont se nourrissent les goyaviers
    de mon enfance,
    et celle orange que sirote le vieux manguier
    de ma naissance,
    faire brasier des jujubes et caramboles
    des surettes fluo,
    gommer avec l’index le sang blanchâtre
    des pommes cannelle,
    là où l’ombre donne l’heure
    des pays de sucre et de sèves,
    faire un pas de plus
    dans l’oubli,

    

    les gouttes de pluie
    ont des lèvres de femmes
    pour prédire l’avenir
    chaque goutte de pluie
    est de fait
    porteuse d’un silence
    tissé dans l’épice même
    du savoir,

    ( la pluie renseigne les morts, renseigne les fleurs)

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KENNY OZIER-LAFONTAINE

 

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annette bloch-jambet

Oeuvre Annette Bloch-Jambet

 

TANGER

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Opaline et de bleu, Tanger, la belle,
Tremblée dans les lumières divine aquarelle
Marine et de ressacs jaillis cristaux de sel
Hérissés aveuglants dans la toile du ciel
Rêves
Etoilés dans les yeux infinis des mômes épelant échappées d’un deux trois oiseaux Lyre
De soupirs
Exhalés
Vaporeux
Exaltés dans l’azur
Et je guette avec eux, le regard à l’envers et les boucles rebelles, éclosion sous les doigts insensés des brisants des figures des nuits qui vibrent dans nos chairs songes écrits au souffle voilé feu d’une voix expirant en silence, du bout ténu des lèvres, un sort filé aux âmes pailletées des enfants

Pour qu’elles restent libres

Me manquent plus que jamais, Tanger, tes mots enchantés et leurs corps et tes rides flagellées dans les vents comme cris du levant, comme élans de printemps de cigognes et de lierre, comme terres opale lézardées de soleil, comme mémoires gravées à tatous de nos fièvres, comme extases salines dans les roches ambrines, comme griffes félines de fièvres océanes pétries dans nos chairs et nos yeux embués de sel ou de lumière, me manquent
Toi et
Moi
Faillies
Malgré pâmoisons de bouquets amarante ou
De sang
Dans les murs
Respire, me manquent toi et
Moi suffocante à bris braises de toi, à feu bribes de nous vives encore en moi d’innocence d’avant
D’avant quoi ?
Respire
D’avant toi, maintenant, d’avant moi, maintenant, d’avant
Ce temps cinglant cinglé immuables présents de nostalgies de cendres et matins
Aveuglants
De cécités belles à mon âme à refaire au silence vierge des miroirs
Eteints

Ibn Battuta. Ce nom n’avait longtemps été pour moi que celui du bateau qui menait de Tanger à Algesiras, malgré l’énergie que mettait mon père à nous conter
Me manquent
Toi
Et tes mots plus beaux que murmures des nuits
Nous conter l’histoire d’un grand voyageur, ses récits, ses exils, mais je buvais ses mots sans l’écouter vraiment, ses mots qui m’enivraient comme bonheurs de papillons, comme rires de matins de marguerites et danse frêle de coquelicots. Je les happais bouche gourmande et les palpais comme des bonbons. Je les cueillais dans le désordre, guettais avide ceux qui fleurissaient marbrés d’amour et de rosée, humectaient ses yeux verts et incendiaient les miens. Je les cueillais dans le désordre et rhabillais le monde aux pigments de leurs sèves.

Ibn Battuta a perdu son éclat. Il s’est fané fendu sous les frasques de l’Histoire, les larmes abrasives et les cris et les deuils des terres oubliées et des siècles trahis. Mon voyage a le regard béant de l’enfance égarée qui ne sait plus ses rêves. Le gout des pèlerinages amers. J’invoque mots à barioler le monde mais les papillons rampent, se heurtent et se bousculent, palpitent frétillent dans ma tête poussiéreuse agonie. Je cherche dans les plis des marées les dauphins des jours d’avant ma mémoire bâclée. J’irai les inventer plus tard dans les nuages.

Tanger se dessine au loin, par-delà ce rocher ridicule, désormais, dénudé, désolé, gisant là enroulé dans les vapeurs des eaux comme corps dépecé scarifié sacrifié au bûcher meurtrier de jusants d’arrogances charriant dans leurs filets chevelures de milliers de misères étreintes fibreuses désespérances et j’invoque mots d’amour et de rosée qui me faisaient jadis cette île vaste d’exotiques contrées de terres cuites et de joies frappées dans les terres cuites aux fièvres des tam-tams, de terres qui s’écartaient sur les rides des sages, s’inclinaient, espéraient une ride en offrande, terres, de poètes et de rois courtisant âmes vives des chantres, terres de chants et de scribes savants et ruelles courant au creux des cités fières mais les terres d’Afrique brûlent, père, et les larmes des leurs grésillent dans les sables qui recrachent aux vents comme une offense à Dieu, l’Arabie a perdu son chemin vers demain et poètes et scribes ont péri, vois, père, et les livres ont brûlé sous des foudres aveugles et le monde, père, a perdu la mémoire, disloquée, vois, père, innommables miroirs, et prophètes et apôtres pleurent Jérusalem de sang sacrificiel et de pain profané et les rues de Bagdad sont de murs fissurés par hurlées assassines de haines et de terreurs et je convoque mots d’amour et de rosée mais tes mots se bousculent, s’effritent dans ma tête impossible agonie dont je colmate folle les souffles démembrées aux fissures des jours, corps, essaimés, comme puzzle éclaté dont les yeux à l’envers je suture affolée les traits défigurés ou je mourrai
Sans toi
En dernier souffle vain

Gaïa se dresse, au loin, par-delà ce tumultueux détroit qu’Héraclès avait, d’un sifflement de sabre esquivé par Antée, ouvert làéruptif dans les eaux tourmentées tourbillonnant depuis sulfureux corps à corps et
J’irai revoir les grottes ciselées
Dans un chant de sirène éclos à même la pierre
Ouverte
Bleue, sur les deux mers apaisées, maintenant, déroulées langoureuses lagunes pailletées comme un rêve d’enfant, comme un rêve d’avant mes rêves égarés, quand Atlas soutenait la voûte d’un ciel beau dont je croyais encore les bleus impérissables et les flammes bénignes et j’irai
Revoir
Les vergers de fruits d’or volés aux Hespérides, les chimères enroulées aux branches des pommiers parmi nymphes riant aux goélands cendrés volant vers les salines, j’irai
Mendier
Tes mots
A un jardin secret perdu dans les vallées...

 

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BOUTHAÏNA AZAMI

 

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ZEDD68,,

Oeuvre Zedd68

 

 

AVIS....IL FAUT LES RETROUVER !

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Cette famille très riche a payé pour tuer cet éléphant de 50 ans pendant qu'il mangeait. Je dis que s'ils veulent poser avec lui, alors je pense que nous devons partager cette photo partout et la rendre célèbre.
S'il vous plaît partagez afin que nous puissions trouver leurs noms et de leur donner la " con-damnation " qu'ils méritent.
Cette famille est dégoûtante, écoeurante !!!

( Un indice, la mère - si j'ose m'exprimer ainsi, car elle n'a rien d'une mère pour monter cela à ses enfants - est métissée asiatique )

 

PAUVRES IMBECILES !

Diffusez un maximum...

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connards2

 

 


BASCULA

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Combien ça pèse ?
Non, je ne vous demande pas votre appréciation
Non plus… je n’ai pas besoin d’une estimation ou d’une approximation
Je veux, je voudrais savoir le poids réel, à un milligramme près.
Non, ça ne tombe pas du ciel… il faut toujours prendre la peine de peser, de sous peser les choses avant de se prononcer, avant de se fixer.
Le bon poids, la bonne mesure c’est plus sûr.
Oui, ça m’a pris comme ça… du jour au lendemain de vouloir peser mes mots…
Pourquoi?
Pour savoir s’ils sont lourds de sens ou s’ils ne pèsent rien dans la balance.
Vilain désir de proc qui veut distinguer le roc du toc!

Je sais que ce n’est pas à la portée de n’importe qui, qu’il faut s’y connaître :
Être connaisseur…. ou comme on dit : avoir du goût pour estimer les choses à leur juste valeur.
Et puis, il faut avoir les instruments, les moyens, les outils : le bon œil, la bonne oreille, le bon palais… Savoir toucher, avoir du tact… et le sens du contact.
C’est un peu beaucoup. Mais il n’y a rien de mieux pour réussir son coup… il faut être très sensible pour ne pas rater sa cible. C’est terrible!

On va tout de suite se mettre à l’ouvrage et effectuer le pesage.
Le poids de certains mots va nous permettre d’aiguiser nos couteaux et de découper la difficulté en petits morceaux.
Je récapitule : pour savoir le poids de quoi que ce soit, il nous faut une balance avec deux plateaux et quelqu’un pour peser, pour effectuer la pesée et des choses à peser : des mots, des idées ou des objets.

Je mets le sexe dans la balance et je pèse, non je ne vous baise pas, je pèse…
Je cherche combien ça pèse ? Ça pèse un kilo… non personne ne le dit, c’est pour ça que je le dis. Un kilo pour la baise…

Un autre mot, un autre mal sur la balance : le pouvoir. Je renouvelle l’opération et j’obtiens deux kilos environ.

Pour ne pas faillir devant la sainte trinité, on va peser l’argent pour que notre raison puisse faire des comparaisons. L’argent pèse trois kilos

Ça explique peut être pourquoi c’est toujours l’argent qui fait le poids.
Avec l’argent on peut se payer du sexe et du pouvoir.
Avec le pouvoir on peut certes baiser au carré mais surtout se faire baiser par celui qui gère la banque d’à côté.

Maintenant, je mets le mot « Révolution » sur l’un des plateaux de ma balance et RIEN sur l’autre plateau.
Qu’est-ce que je constate? – que la Révolution pèse moins que Rien.
Et pourtant…elle vaut plus que Tout …
Et pour cause, elle nous garantit le changement de tous les paramètres : le poids des choses, la balance des comptes et la compétence de celui qui pèse.

Essayez pour voir!

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http://www.lejournaldepersonne.com/2013/04/bascula/

RENCONTRE

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L'été longe ses haies vives,

pique un verger au revers de sa veste.

Dans ses cheveux,

un pré s'est endormi.

Le moineau, tout surpris,

y cherche ses petits.

 

Sous l'enclume du ciel

jaillissent des rousseurs,

arrosant, de leur jus,

le dos des chemins.

 

Barbouillés de résine,

pris en flagrant délit

de chahut fastueux,

les pins rattrapent les oiseaux

qu'ils avaient lancés trop loin.

 

Le clapotis de leurs aiguilles

invoque la mer

qui, là-bas,rutile et patauge,

enfant doré dans les flaques vermeilles.

 

Toi, je ne te connais pas encore.

 

Mais, déjà, à l'angle de mon corps et de la terre,

s'épaissit comme un double de moi,

une autre ombre,

légère et lumineuse.

 

Une autre ombre

que je pourrai bientôt franchir,

qui accueillera ma veille et mon repos.

 

Prophétique,

l'air rassemble nos deux souffles,

tisse dans nos gestes

des tuniques solaires,

avant, bien avant la Rencontre.

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BRIGITTE BROC

 

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redon3,,

Oeuvre Odilon Redon

 

LA LIBERTE DES MERS...Extrait

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Je n’attendais plus rien quand tout est revenu, la fraîcheur des réponses, les anges du cortège, les ombres du passé, les ponts de l’avenir, surtout la joie de voir se tendre la distance. J’aurais toujours voulu aller plus loin, plus haut et plus profond et me défaire du filet qui m’emprisonnait dans ses mailles. Mais quoi, au bout de tous mes mouvements, le temps me ramenait toujours devant la même porte. Sous les feuilles de la forêt, sous les gouttières de la ville, dans les mirages du désert ou dans la campagne immobile, toujours cette porte fermée – ce portrait d’homme au masque moulé sur la mort, l’impasse de toute entreprise. C’est alors que s’est élevé le chant magique dans les méandres des allées.
Les hommes parlent. Les hommes se sont mis à parler et le bonheur s’épanouit à l’aisselle de chaque feuille, au creux de chaque main pleine de dons et d’espérance folle. Si ces hommes parlent d’amour, sur la face du ciel on doit apercevoir des mouvements de traits qui ressemblent à un sourire.
Les chaînes sont tombées, tout est clair, tout est blanc – les nuits lourdes sont soulevées de souffles embaumés, balayées par d’immenses vagues de lumières.
L’avenir est plus près, plus souple, plus tentant.
Et, sur le boulevard qui le lie au présent, un long, un lourd collier de cœurs ardents comme ces fruits de peur qui balisent la nuit à la cime des lampadaires.

 

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PIERRE REVERDY

 

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gitanettes

 

 

LE CHANT DE MON OUD

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Sauras-tu écouter,
Sur le fil tendu éperdu des heures,
Mon oud fêlé, qui pour toi,
S’habille de mille feux d’oiseaux d’oueds ?
Je te viens, de bien loin, te dire, de mon levant
En courbes, le sang fatigué,
Pourtant, tant enchanté de mon attente,
De mon inextinguible soif
Qui boit à la Seine de tes courbes assoiffées
Et aux galbes dressés de tes seins parfumés
Par tant de désir retenu, détenu
Qui veut exploser et tuer ces inutiles morts lentes !
Pourquoi ne suis-tu pas les pas de nos pas qui nous dansent ?
Ecoute, donc, tout ce bois, toutes ces cordes,
Qui en nous, qui par nous, qui pour nous
Se font chair,
Se font voix,
De nos chairs,
De nos voix,
Voix de nos chairs,
Chairs de nos voix
Et renaissent à leur quintessence,
Sans peines ni souffrances,
De fontaine t’attendant, en stances
Se tendant, s’étendant
En oud, en ses pleurs fous d’incompris, en ses fleurs
S’offrant aux feux de tes lèvres,
A la chaude rosée printanière de tes seins qui ont soif,
Roucoulant à quatre mains tous ces jasmins en éclairs
Si lactés convolant en justes notes égarées
Puis retrouvées en fugues mineures, en fugues majeures égayées
Loin de toute frayeur, reniant les blêmes torpeurs,
En volutes fulminant de cris d’aimer tapageurs
De gémir, de soupirs, de complaintes et de bonheur
Dits dans nos couleurs d’après silences et douleurs,
En fusions enivrées de danseurs !
Ecoute-le, mon oud, prendre en ailes
Tes furtifs sourires d’apeurée
Pour les faire planer
Sur les plus hautes cimes des extases éclatées !
Ris-toi, mais ris-toi, donc, de ces cendres
Qui veulent étouffer les chaudes braises
De ton corps qui brûle dans cette geôle
Qui assassine ta liberté et ses radieux envols !
Ecoute-le, mon oud, mon cœur,
Te chanter en odes, toi qui l’as charmé :
« Ceins tes seins des lauriers de tes trophées
Qui méritent leur chemin de volupté,
Pour laisser fleurir, à jamais, l’or
De ce splendide bonheur,
Le sublime droit d’aimer ! »

 

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MOKHTAR  EL AMRAOUI

" Le souffle des ressacs "

http://mokhtarives.blogspot.fr/

 

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mmm

 

 

 

 

VICTOR JARA

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Pour ne jamais oublier le lâche coup d'état,du 11 septembre 1973, commis, au Chili, par le vil dictateur Pinochet contre le Président Salvador Allende!

 

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Oiseaux libres,
Oiseaux fiers du Chili,
Un vent glacé,
Dans Santiago assiégée,
Porte vos chants endeuillés.
Les nuages ensanglantés
Par les serres des vautours casqués
Explosent en larmes,
En larmes de feu !
Jara est mort!
Le rossignol du peuple vient d’être tué !
Oiseaux fiers,
Oiseaux libres du Chili,
Les deux mains tranchées,
La guitare blessée,
Jara a continué de chanter,
De chanter et d’aimer.
De chanter le peuple
Et d’aimer la solidarité,
De chanter la rose rouge
Et d’aimer les déshérités
Rêvant de liberté.
La guitare broyée,
Sous les coups traîtres
Des pattes chaussées des bottes de la haine,
Jara a encore chanté
La justice pour les opprimés
Et la beauté dans la fraternité.
Oiseaux libres,
Oiseaux fiers du Chili et du monde entier,
Volez !
Volez !
Volez plus haut que le deuil,
Plus loin que les larmes et les tristesses
Car son sang répandu,
Car ses chansons
Sont un bouquet d’espoir,
Sont un appel au combat !

 

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© MOKHTAR EL AMRAOUI

 " Arpèges sur les ailes de mes ans "

http://mokhtarives.blogspot.com

 

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Victor Jara

Victor Jara

 

 

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