Tu exprimes le manque, l’incertitude, l’abandon peut-être
Le gouffre où tu te débats
Tu affectionnes un style et cherches le ton qui te ferait exister
tu es là dans l’immensité, le bleu et la voix
la voix se heurte au bleu
et l’horizon renvoie un écho
ne cherche pas l’écho
l’écho est l’exil du même
rapproche-toi de la sérénité,
les puissants battants du songe
ailes ouvertes répétant à l’infini
le geste heureux d’aller vers l’autre
et tu découvres la précarité de l’être,
ou le refus
ou le silence
ou la mort
Tu crées en court-circuit, tu précipites le mouvement
Certains font cela en apprentis sorciers !
Obstines-toi à la vérité, obstines-toi à naître même si la mort menace
Elle continue à frapper à la porte la faucheuse inconnue
Elle ne sait rien, face vide, et pourtant elle oblige, elle exige que tu lui prêtes voix,
Prête-lui ta voix de sagesse, puisque c’est ainsi que tu seras exemplaire
Laisse derrière toi la fadeur quotidienne qui encombre les jours
Te voilà prête-nom, prête-voix à cette autre qui te précède.
N’attends pas d’elle les confidences, les dires rapportés et les médisances
N’attends pas d’elle un dialogue, elle s’en tiendra à distance
N’attends pas d’elle un miracle, la diffraction du je/nous dans l’arc en ciel des différences
Accorde lui comme à tous l’hospitalitéà l’étrangère
Elle te saura gré de l’alliance, de la reconnaissance
et pour te souhaiter la bienvenue, elle aménagera sa demeure.
Écris-lui, écris-la.
Voilà une parole qui défie!
Apprivoise-la !
Transcende-la en existence commune, en souffle, en temps
Accueille-la à ce seuil où son regard scrute l’horizon
Habite son appel et résonne en ses psaumes
Relis le monde et célèbre la vie
Va à l’initiale des recommencements et sois l’hôte passager de l’écriture.
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NICOLE BARRIERE
Le 18/10/2015
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Oeuvre Jamil Naqsh