Une nuit de clairière
plus damasquinée de tendresse
qu’un papillon spectre
Les roches silencieuses
parleront à pierre tremblante
la dragée fendue d’un seul cri
à la gorge du pendu
totem entourés d’oiseaux
totem emmaillotéà la tornade
des rouge gorges
qui furent
des hommes
des femmes
des enfants
tous fauchés
et réduits
à leur grelot
maudit
Mais jamais
palais et royaumes écroulés
colonnes d’acier hérissé
vous n’aurez à vos cimes
vos donjons et vos douves
L’unique avancée coulissante,
le pas de statue
La blancheur crue de passerelle où ira
entière, pure, intégrale, massive et lustrale
La momie de feu revenue de l’enfer
pour embraser à la somme des bûchers
à l’écroulement des potences et des pals
Le fulgurant seigneur au cadavre de lumière
Le héros innéà plastron phosphorique
Le coffré vertébral du lancement perdu à l’os
comme abattu dans les affres
L’homme-fusée qui soudéà la rampe de son os
Clouéà la rouille de ses pluies
s’arrache aux mitrailles des affres
aux années crucifiées
aux ravalements de caillots
et démembrements à vif
pour l’impact et le blast
le choc galvanique
de la statue électrique
aux milles caresses
de pureté cuirassée
aux traits de la face,
à force de broyage
sur toute la ramure
de l’arbre de nerfs,
à force d’étoile au cœur
et l’étoile vit
et le cœur
tombe
NICOLAS ROZIER