Le dernier train s’est arrêté au dernier quai. Et personne
Pour sauver les roses. Nulle colombe pour se poser sur une femme en chair de parole.
Le temps s’est achevé. Le poème ne peut guère plus que ce que l’écume a pu.
Ne crois pas nos trains, ô amour, n’attends personne dans la cohue.
Le dernier train s’est arrêté au dernier quai, et personne
Ne peut retourner aux narcisses retranchés dans les miroirs de la pénombre
Où laisserai-je ma dernière description de ce qui m’est advenu comme corps ?
Est fini ce qui est fini. Où est ce qui est fini ? Où viderai-je ce qui m’est advenu comme pays ?
Ne crois pas nos trains, ô amour, les dernières colombes se sont envolées, envolées
Le dernier train s’est arrêté au dernier quai … et personne.
(…)
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MAHMOUD DARWICH
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