blanches
les figues du figuier
blanches mais pas vraiment
vertes du même vert
que l'arbre qui les porte
feuilles en étoile
larges mains épanouies
tissu qui râpe la chair tendre
dénudée de l'été
tissu qui râpe
comme râpe épaisse l'écorce de l'arbre
douce
la figue le fruit du figuier
le fruit délicieux
androgyne parfait
bourse striée qui s'enfle
se gonfle et se rengorge
involucre dodu que savamment soupèsent
le regard puis les doigts
rondeur veloutée du jour
la peau se fendille
s'ouvre tendre et blanche de rainures
le pédoncule pivote sous la pression légère
que tu imprimes au fruit
un suc laiteux perle qui mollit la tige
souple se détache le fruit craquelé
qui se rend à ta main caressante
du regard tu désires la figue repue
avant que d'en ouvrir délicate la chair
d'écarter la robe docile en deux valves pareilles
l'aumônière cède au palper de tes doigts
libère sa pulpe charnue
tissée de filaments
impudique vulve
qui livre à ta lèvre gourmande
les secrets se ses brûlants rubis
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ANGELE PAOLI
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