Offrir ce que nous fûmes
Et ce que nous serons
Aux villes de demain
Aux vendanges d’hier
Et de nos soifs encore
Réinventer la mer
Qui rabat en riant
Son chaperon d’écume
Offrir ce que nous fûmes
Et étreindre l’instant
Et étreindre l’instant
Comme on étreint la dune
Là-bas sur l’avenue
Tout s’agite et se tend
La frêle ritournelle
De nos cœurs en partance
Assaille ça et là
Les moyeux du silence
Voici l’aube venue
Sur les gradins du temps
Voici les berges folles
Ombrellées d’insouciance
Et sur le fleuve en marche
Les faisceaux de faïence
D’un possible océan
Et nous allons ainsi
En ne possédant rien
Que le bagage heureux
De nos ombres qui dansent
Offrir ce que nous fûmes
Et nous saurons demain
Les vendanges d’hier
L’instant qui se balance
Et la dune
Et la mer
Et le fleuve en partance
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SYLVIE MEHEUT
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Oeuvre Gustave Courbet