Et tout ce sang
Tout ce sang…
Toutes ces vies qui s’échappent les cris
Les rochers entassés devant la grotte et le feu
La fumée l’air qui manque les prières sont-elles utiles
Les enfants que l’on serre dans les bras jusqu’à les étouffer
Tout ce sang
Tout ce sang
Le bruit absurde de la bombe à la terrasse du café les rires
Brisés les vitres en éclats le silence qui suit comme un souffle
Mortel puis les cris les appels au secours les sirènes
Et ceux qui rampent sous les tables celui qui regarde l’endroit
Oùétait sa main au bout de son bras là où gicle
Tout ce sang
Tout ce sang
Aujourd’hui vous regardez les deux armées d’ombres qui se lèvent
De chaque côté de la guerre leurs yeux creux de peine
Leurs mains décharnées qui se tendent leurs voix d’os,
Enfants, et vous croyez qu’ils demandent vengeance de
Tout ce sang
Tout ce sang
vous ne voyez pas que ce qu’ils veulent
C’est le pardon
Vos mains nouées au dessus d’eux
Pour qu’ils puissent dormir
En paix
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ALEXO XENIDIS
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Oeuvre Roberto Matta