Trois pierres. Une pour le ruisseau dolent. Une pour le vif-argent de l’intuition. Et la dernière qui veille sur le sommeil du sage. Trois ruisseaux dans la pente qui saisit nos vies furtives. Au pied de la lettre. Trois lettres. Une pour la bien-aimée. Une autre pour les amis du passé que la mémoire regroupe dans la pierre. Dans la vasque du jardin où le ciel est vaste comme un petit lutin. Trois lutins qui portent les nouvelles. Et dans la lettre du jour qui vient, le propos de la beauté s’épanche comme un baiser volé. A la pluie. Au vent. A l’éternité. Trois éternités, la première pour aimer dans l’instant. Une autre pour la musique qui peuple les fragrances du plaisir. Puis la dernière pour quitter la scène au bout de mille nuits. Trois nuits pour t’aimer, t’enlacer et nommer les trois anges que caresse ton épaule.
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© PATRICK CHEMIN
(2017)
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Oeuvre Claude Monet