Ce que je me dis à moi-même
jamais ne passe mes lèvres
de ce que je lis dans les livres
ne naît pas l'oubli de mes peines
or mes peines sont ordinaires
pourquoi résisteraient-elles
à la grâce d'un vol d'oiseaux
sauvages au bord du ciel
les oiseaux migrateurs sont loin
la peine toujours se réveille
et je ne peux tendre la main
qu'à cette ombre inconnue qui m'appelle
...
Je ne parlerai qu'à voix basse
à mes fantômes familiers
et de nos pas dans les allées
incertaines du vieux vieux temps
nul ne pourra suivre la trace
les reflets au bord des étangs
de nos misérables carcasses
s'évanouissent comme passent
les frêles amours les nuées
les étincelles de la grâce
Je ne parlerai qu'à voix basse
et le coeur à peine battant
à mes ombres dépossédées
par le mirage des années
incertaines du vieux vieux temps
.
JEAN-CLAUDE PIROTTE
.
Oeuvre Mark Briscoe