No siempre se puede tocar el alma profunda.
— Robarte de tus labios un beso abrasador. *
S.V.
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Nous avons traversé des orages, des tempêtes, les hautes solitudes, les profondes douleurs.
Ne fût-ce que cela la vie ? La mort, n'était-ce que cela. — Vers l'haut-delà ?
Des joies, — l'éclair, du bonheur, — l'éblouissement. — Or, j'avance somnambule, entre rêve et réel.
Et j'ai outrepassé le visible, — le cap vers l'inconnu, — l'invisible. Nous serions donc passés, comme des fantômes pressés. Pourquoi ce brouillard, ce perpétuel brouillard ?
— Mais quoi, folie, pourquoi ce doute ? dit l'Éveilleur. Vois ! l'homme qui disparaît au seuil de l'embrasure. Que la nuit tombe enfin, pour que renaisse le jour ! Et le soleil victorieux, avec le mot amour réécrit, avec ces lèvres tremblantes, — avec ces lettres tremblées, avec ces corps lents de musique, de frais parfums, avec dans la bouche ce goût de fruit d'été.
Nos corps tournant, dans le torrent du lit, roulant, parmi les draps d'aube d'or, le grand soleil, le vent.
Les cigales écrasées par le silence énorme. Dans l'obscur du soleil, les champs noirs de midi.
Une porte a été fracturée. — Une autre sera entr'ouverte.
Et ainsi tu vois l'homme dans son inachevé. J'outrepasse l'humain.
J'écoute les colombes et les rires s'envoler. Une promesse.
Oui, rien qu'une promesse. — Juste une promesse !
* Toujours l'on ne peut atteindre l'âme profonde.
— Arracher de tes lèvres un baiser ardent.
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SERGE VENTURINI
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Oeuvre Philippe Charpentier