Qu'on me lave de vin lorsque je serai mort
que le sang de la vigne envahisse nos veines
au jugement dernier qu'on amène mon corps
parfumé de raisin de menthe et de verveine
Femme aux plaisirs humains à la sève des fleurs
que ton coeur affamé jamais ne se dérobe
les chemins de l'amour sont ravinés de pleurs
si tu passes par là relève bien ta robe
Ne traine pas ta peine à mon enterrement
je n'y veux que sanglots de bonbonne bien pleine
où que j'aille j'irai couronné de sarments
droit comme le cyprès bon comme la romaine
Bon comme le festin aux dernières bouchées
bon comme le bon vin à la dernière cruche
et bon comme la nuit où je serai couché
à l'abri des embruns à l'abri des embûches
Le temps est une cage elle sera brisée
je prendrai mors aux dents vers l'espace immobile
et je tendrai les bras pour un nouveau baiser
au germe du raisin palpitant sur l'argile
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HENRI GOUGAUD
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