imagine l’immense,
mer ou plaine
de grands vaisseaux isolés
ou des arbres que traverse le vent
imagine la crue
la crue d’un fleuve ou d’une âme
et cette eau qui bouillonne
et ce vent qui la froisse
imagine des êtres passant
hélant les autres ou la poésie
crevant de chagrin
pour des rendez-vous manqués
imagine des passages ouverts
puis sans issue soudain
et partout des guetteurs
de l’effondrement
imagine un ciel renversé
l’ombre des marées
les mots grattés à vif
pour les réduire au silence
imagine la transparence…
Tes songes alors t’arrachent
et t’embarquent
dans une étreinte infinie.
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AGNES SCHNELL
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Photographie Clarence J Laughlin