Les mains sont-elles vides, quand personne
n’est plus là pour les guider ? Elles se tendent,
se tordent, se cassent, vouées à l’impuissance.
Nous regrettons les beaux hivers que la neige attise
entre deux tempêtes, les nuits nous semblent identiques,
qui s’accumulent. Nous appelons « les morts »
ceux qui nous ont aimés dès qu’ils échappent à la vue,
nous les mettons un peu plus à l’écart.
Pourquoi nous auraient-ils abandonnés ?
Nous seuls les trahissons, aucun langage
n’évite de mentir, aucun ne nous permet de dire
« amour ». Quels gestes, puis à leurs confins
quelles phrases libres, puis quel silence sans frontière
certifieraient que nous appartenons au même espace ?
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PIERRE DHAINAUT
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Photographie © magnificent_entropy