Ce soir d’été,
Epicé jusqu’à la moindre ramure,
Dégouline, ivre et lourd,
Dans la gorge
Des dernières roses.
L’allée, solitaire,
Caracole entre les cyprès
Et va se perdre,
De l’autre côté du mur,
Là où la mer
Invente ses vagues.
Aller au cœur de la
Vieille nuit,
Douce et fidèle compagne,
La saisir à pleine peau,
Fouiller son bois,
Jusqu’à l’aubier.
A force d’entêtement,
De ciel blessé par
D’impossibles paroles,
De tout ce bleu qui
Ne demande qu’à déborder,
Elle est venue.
Devant les cris tombés
Au seuil de la maison,
Elle s’est mise nue,
A courbé son sang
Pour en faire une treille,
A bercé les bouches blessées.
La vieille nuit est femme
Qui érode ses mains
Au lavoir du temps.
La vieille nuit est femme
Qui libère les eaux.
Sous ses paupières
Éclosent les astres.
L’Enfance, trémière,
A jamais refleurit.
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BRIGITTE BROC
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Oeuvre Goxwa Borg