J'entends des voix qui tremblent
Si seulement tombées des nues
De la lèvre d'un ange
Avec des mots d'encens, de myrrhe et de miel
Un baume de Noël
La paume d'une main
Sur toutes les souffrances
Peu m'importe le nom des dieux
Effacés au fond des cieux
Noël figure la naissance
Celle de l'homme, de l'abeille, des étoiles, des lucioles et des lys
Et même de la pierre
La chorale première fut un chant minéral
Une lyre aux cordes de pluie
Nulle aube n'est de l'insignifiance
Nous appartenons au frissonnement de l'univers
Seul et par milliers
Le grain de sable du sablier
Danse sur l'arène en nuage
L'enfant d'un ventre
Est un toujours un enfant du voyage
Perdu d'avance
J'entends les voix des âmes
Verser leurs lentes larmes
Sur leurs fruits enveloppés de terre
Argile noire
Argile blanche
Nous marchons au-dessus des corps disparus
Des ancêtres de nos ancêtres
Pleins d'ignorance
Nous déambulons parmi les au-delà
Nous faisons tant de bruit
Soyons le temps d'une nuit
Consolants et consolés
Mères et pères de cet enfant qui pleure
A l'intérieur
De notre minuscule étable
ANNA MARIA CARULINA CELLI
Photographie Mahmoud Al -Kurd