Est-ce sentir, penser, danser sur un fil
Allonger la foulée
Caressant le tranchant des falaises
Et pris par la rumeur des profondeurs qui grondent
Sauter
Toujours s'élancer dans le vide
Saisir à la volée
Le nuage qui passe
S'égrène en pluie dès qu'effleuré
Fleurir, mourir est ce cela le cri de vivre
Est ce s'oublier ou bien se souvenir
Du fil sombre dans la lumière
Du rayon de soleil au fond de la chambre noire
Est ce partir courir le monde
Les villes, les ports, les hommes,les draps
Les jouissances pareilles
Claquer la porte
Est ce rester
Faire son lit
Serrer des oreillers
Errer par les pensées
Écrire dans l'ombre
Faire luire les parquets
Lire le secret des horloges
Ne pas laisser
Mourir le feu
La vie balance
Entre les deux
Fil de fer ou corde folle
Moi je voulais un jardin suspendu à la bride
Un jardin où pousse une forêt
Avec un ruisselet d'eau douce
Qui va presque en silence
Se donner aux rivières
Et plonger dans la mer immense
Se cousant en ourlet à l'arène des plages
Je voulais un soleil
Qui brillerait dans ma poche
J'y entrerais la main
Comme en un pli secret
Avec la sensation de cajoler un coeur
Ne brûlant que pour moi
Sur son amour de sable chaud
De ce clos dérobé
Jailliraient une fontaine de colombes
Des vents, des pluies, des tombes
Les fleurs dont tu parlais
Que je n'ai jamais vues
Saisies à la volée
Nuages qui passent
S'égrènent en pluie dès qu'effleurés
Les fleurs dont tu parlais
Que je n'ai jamais respirées
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ANNA MARIA CARULINA CELLI
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Oeuvre Célia Anahin