Oui, le temps se desquame
nous brûlons nos passeports trompeurs, nos photographies,
nous prenons possession du passage.
Sommes-nous seulement nos contemporains ?
Rebrousser jusqu’à l’orque et l’algue, s’attendre à passer hors
limites, supposer la réversibilité des organismes…
Nous nous citons à comparaître, au péril de l’échange.
...
L'oubli est sourd,
l'oubli des voix de disparus qui nous aimaient
l'oubli des vents qui délivrèrent les prisonniers d'étroites villes.
L'oubli est nu comme du sable receleur de malédictions de talismans enfouis profonds :
têtes de coqs, cœurs transpercés
Mais l'oubli rebelle au malheur
rajeunit les rêves lassés
justifie la douceur des arbres et s'offre à la précarité du jour.
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MARIE-CLAIRE BANCQUART
Obsidiane, 2005
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Oeuvre Célia Anahin