Balancement des enfances au milieu des orties
Jusqu’à faire trembler le ciel sur sa tige
C’était la menthe qui courait le long de nos genoux
Le préau de notre vie étendue à sécher sur les fils à linge
Et ces dimanches à la lumière répétitive
Sans aucune promesse d’invisible
Aujourd’hui où tout m’échappe
Je n’ai pas trahi ces matins aux herbes folles
Et l’odeur tenace de l’inachevé
Sous les fougères passaient les indifférences
Dans la forêt la tension de la vie qui grimpait aux arbres
Tendresse du lait sur la table noire
Et le craquement contre les dents des groseilles volées contre le quotidien
C’était le temps des halos de lune
Et de nos amours à feu doux
Nous étions devenus buée
et farine sous les mains
fruit et bouche à la fois
Et j’échangeais les dieux mortels contre une figue
Et l’araignée faisait le point du jour
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GIL PRESSNITZER
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