A Port-au-Prince
Je déplace encore les mots
à ma guise
mais les maisons sont trop lourdes
à porter
aucun miroir phraseur
pour nous informer
seul les trottoirs
nous disent ironiquement :
maisons sans amants
maisons sans enfants
maisons larmoyantes
descellées
esseulées
vides
A chaque famille
Sa ration de morts
Partout s’imposent les murs
Plus intimement
Dans notre vie
Sans bonjour
Sans sommation
.
GEORGES CASTERA
.
Haiti