"Sur les collines qui dominent la ville, il y a des chemins parmi les lentisques et les oliviers. Et c'est vers eux qu'alors mon coeur se retourne. "
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J’ai grandi dans la mer et la pauvreté m’a été fastueuse, puis j’ai perdu la mer, tous les luxes alors m’ont paru gris, la misère intolérable. Depuis, j’attends. J’attends les navires du retour, la maison des eaux, le jour limpide.
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Point de patrie pour le désespéré et moi, je sais que la mer me précède et me suit, j’ai une folie toute prête. Ceux qui s’aiment et qui sont séparés peuvent vivre dans la douleur, mais ce n’est pas le désespoir : ils savent que l’amour existe. Voilà pourquoi je souffre, les yeux secs, de l’exil. J’attends encore. Un jour vient, enfin… »
Albert Camus, " La mer au plus près ", extrait
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Photo Paris Match
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Conteurs & musiciens
magiciens acrobates
le fabuleux théâtre
d'une rue fabuleuse
Crécelles cymbales cigales
bleu crissant
comme un roseau sec
un air tissé d'oracles
Lieux & démons
réconciliés
l'au-delà derrière
chaque mot
partout
la mémoire des morts
où flânent
les oiseaux insoucieux
A cet instant
tout est précis
comme une larme
& tout est
englouti
par un soupir
un bref naufrage
dans l'âme
Je n'ai
plus rien à perdre
Je suis roi
d'une poussière
vagabonde
d'un infime
soleil d'allégresse
Vous êtes
purs nuages spéculatifs
ma dernière philosophie
Toi tu pèses
terre étrangère
moins qu'un moineau
sur mes cendres
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RAYMOND FARINA
(Extrait de Anecdotes in Sabine Dewulf/Raymond Farina , L’oiseleur des signes, anthologie,
Collection Présence de la Poésie, Editions des Vanneaux, 2019).
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