La simplicité c’est se mettre à nu devant les autres
Et nous avons tant de difficultéàêtre vrais avec les autres.
Nous avons peur d’être mal compris, de paraître fragiles,
de nous retrouver à la merci de ce qui nous fait face.
Nous ne nous exposons jamais.
Parce qu’il nous manque la force d’être des hommes,
celle qui nous fait accepter nos limites,
celle qui nous les fait comprendre, en leur donnant du sens et en les transformant en énergie,
en force précisément.
J’aime la simplicité qui s’accompagne d’humilité.
J’aime les clochards.
J’aime les gens qui savent écouter le vent sur leur propre peau,
sentir l’odeur des choses,
en capturer l’âme.
Ceux dont la chair est en contact avec la chair du monde.
Parce que là est la vérité, là est la douceur, là est la sensibilité, là est encore l’amour.
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La semplicitàè mettersi nudi davanti agli altri.
E noi abbiamo tanta difficoltà ad essere veri con gli altri.
Abbiamo timore di essere fraintesi, di apparire fragili,
di finire alla mercè di chi ci sta di fronte.
Non ci esponiamo mai.
Perché ci manca la forza di essere uomini,
quella che ci fa accettare i nostri limiti,
che ce li fa comprendere, dandogli senso e trasformandoli in energia,
in forza appunto.
Io amo la semplicità che si accompagna con l’umiltà.
Mi piacciono i barboni.
Mi piace la gente che sa ascoltare il vento sulla propria pelle,
sentire gli odori delle cose,
catturarne l’anima.
Quelli che hanno la carne a contatto con la carne del mondo.
Perché lì c’è verità, lì c’è dolcezza, lì c’è sensibilità, lì c’è ancora amore.
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ALDA MERINI (Milan, Italie, 1931-2009)
Traduit de l’italien par Stéphane Chabrières
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Oeuvre William Russell Flint