Le soir, nous parlerons de silence :
il faut se couler au bas des marches
et regarder les jarres dormir,
il faut humer des yeux ces vieux murs
– poussières d’insectes, de mortier,
cendres de spores, d’araignes –,
débusquer la lumière jamais traduite,
la beauté sans cri.
Sommes-nous pas la nouvelle rive,
la crête la plus profonde,
la descente à plus tard et son chemin d’ombre ?
Atteindre au plus loin de l’or
l’île de ténèbre,
encourir l’enfouissement de l’éclair,
sa partie basse d’ocre et d’oubli,
de reproche, de mystère :
le soir sait lire ces lettres de silence,
calciner leurs grappes.
Le soir nous instruit,
nous dévaste de son calme.
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PAUL FARELLIER
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