Sitelle Rouge-Gorge Pinson
Serin Rossignol Mésange
Que suis-je en cet instant volé
Que fige l'image ce cliché
Devers toi que je contemple
Et qui d'un vol court et risqué
Traverses buissons et halliers
Qui suis-je pour te nommer
Toi dont le trille unique
Le ramage et le plumage
Aux fables s'accordent
Et te confie serein
Aux tiens pour la vie
Fidèle à la couvée
A la saison des amours
Comme je me sens petit
Allant par le jour et la nuit
Qui te portent et te ramènent
Du ciel Quand le soir venu
Perché sur une branche
Que la bise balance tu loves
Ton âme apaisée
Sous une aile d'ange
Couvant un juste sommeil
Que berce toute une patte si frêle
Bien souvent je m'attendris
Lorsque de la frondaison
Qui bruit s'échappe furtif
L'écho mélodieux d'un songe
Blotti dans mon enfance
Qui me ravit et qui m'étreint
Depuis les faveurs de l'obscur
J'envie ta source liberté
Petit passereau Tes horizons
De plénitude s'abreuvent aux champs
D'harmonieux desseins
Ta migration est un royaume
Où le grain jamais ne meurt
Chaque heure est une branche
Louant plus près du ciel
Tes ailes de clarté et de bonté
Ainsi de ton allégeance méritée
Ravissant l'Eternel des étoiles
Et des multitudes sans nombre
Dis-moi quel est ton dieu pèlerin
N'est-ce pas tous les cieux
Que l'envolée souligne
Et caresse au petit jour
Du grand peuple migrateur
Ou bien le tronc vénérable
Le nid savant et ouvragé
Où penser ton âme - soeur
Ces baies par myriades
Que le vent agite et fronce
Entre azur et forêt
Tant de parfums musqués
Qu'exhale sans fin la brise
Aux contours lointains
De l'Idumée et de Phénicie
J'aime ton univers
Petit passereau et plus encore
L'immensurable dais
De ton chant et ses secrets
Neigeant comme un printemps d'amandiers
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CRISTIAN GEORGES CAMPAGNAC
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