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Channel: EMMILA GITANA
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LES VRILLES DE LA VIGNE...Extrait

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" Cette neige de décembre, ce seuil d’une autre année ne me rendront pas le frisson d’autrefois, alors que dans la nuit longue je guettais le frémissement lointain, mêlé aux battements de mon cœur, du tambour municipal, donnant, au petit matin du 1er janvier, l’aubade au village endormi… Ce tambour dans la nuit glacée, vers six heures, je le redoutais, je l’appelais du fond de mon lit d’enfant, avec une angoisse nerveuse proche des pleurs, les mâchoires serrées, le ventre contracté… Ce tambour seul, et non les douze coups de minuit, sonnait pour moi l’ouverture éclatante de la nouvelle année, l’avènement mystérieux après quoi haletait le monde entier..."

 

! DIAMON~11

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COLETTE

 

! DIAMON~11

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CE PEU DE BRUITS...Extrait

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" Jour de janvier, ouvre un peu plus grands les yeux,
fais durer ton regard encore un peu
et que le rose colore tes joues
ainsi qu'à l'amoureuse.

Ouvre ta porte un peu plus grande, jour,
afin que nous puissions au moins rêver que nous passons.
Jour, prends pitié. "

 


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PHILIPPE  JACCOTTET

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SERGE FIORIO

Oeuvre Serge Fiorio

http://www.sergefiorio.canalblog.com

BRUNO RUIZ

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Emportez-moi encore quelques heures dans le murmure des clapots et l’élégance des carènes, ce qui se tend au soleil et se brise, une ombre dansée dans l’azur des peintures, des galops d’anges, toutes ces voiles qui se gonflent. Offrez-moi une bouche sans visage, sans pleurs tombés sur vos chemises, sans une hache plantée sur un pont, sans graisse sur les cordages, tous nos rêves d’en mer et de mouillures, des courants qui ne s’arrêtent jamais. Et puis jetons ensemble nos ancres dans l’onde d’une baie rieuse, ce qui se lasse et qui se donne dans les fosses, la nuit des pôles, des chiens de mer sans muselière dans le barrissement d’un vieil amour à la force de l’âge. Un oiseau doit revenir chaque matin sur nos lèvres. Je l’ai vu et entendu cette nuit. C’est moi qui le décide. Des algues se souviennent. Une croix humide choit sur l’horizon jaune et le dessin des longues houles. Ah construire encore de l’inutile pour la beauté de l’an neuf !

 

 

! DIAMON~11

 

 

BRUNO RUIZ

2017

https://brunoruiz.wordpress.com/2017/01/01/bruno-ruiz-la-beaute-de-lamour-neuf

 

 

! DIAMON~11

 

 

william TURNER

Oeuvre William Turner

 

PHILIPPE LEOTARD - SATURNE (Georges Brassens Cover)

L'EAU DES TENEBRES...Extrait

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O mà, cusi cara
Je verse l'encrier de la vie
Sur l'ourlet de mes cicatrices
Et je vois le liquide bleu de nuit
Escorter le jour au parfum de mes mots
Jaillissent alors les tendres
Lumières du regard de ma mère."

 

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DANIELE MAOUDJ

Editions Colonna

 

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marie_danford

Oeuvre Marie Danford

AVIS DE TEMPÊTE

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Noire, absolue, colère,
Faite de mille et mille grains assemblés
Mille et mille blessures et mille indifférences
Et de la vie qui les soulève
Je vais
Arracher tous les arbres et les casser
Donner des coups de pieds dans les maisons absurdes
Lancer au loin ces voitures qui passent
Fracasser quelques rivières après les avoir étranglées
Dévaster de ma rage tout ce qui est encore debout
Attraper jusqu’au ciel le déchirer en deux
Eteindre le soleil entre mes doigts
Et les étoiles en crachant dessus
Et quand tout sera mort
Je pourrai
M’asseoir sur les ruines
Et sangloter, enfin.

 

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ALEXO XENIDIS

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BROOKS SHANE SALZWEDEL3,

Oeuvre Brooks Shane Salzwedel

DE LA CULTURE...

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Alors que la perspective de démissioner s'impose désormais à moi comme une évidence, je peux enfin me sentir libre de pouvoir dire tout ce que je pense de l'état actuel du système éducatif. Je veux quitter le navire avant qu'il ne sombre et, sombrant, m'entraîne vers de plus obscures profondeurs encore. D'aucuns pourraient m'accuser de lâcheté ou de pleutrerie, je leur réponds qu'ils devraient essayer de prendre ma place. Je suis sûr qu'ils ne tiendraient pas deux mois et finiraient par louer mon courage d'avoir tenu si longtemps. L'école française actuelle est en effet le lieu d'une inversion ou d'un retournement de toutes les valeurs tel, que Nietzsche lui-même aurait trouvé le mot de "nihilisme" encore trop faible pour tenter d'unir le concept au réel. Péguy et Bernanos qui ont parlé en leur temps de "triomphe des imbéciles" ne manqueraient pas de faire remarquer que l'école, plus encore peut-être que le pouvoir de l'argent à qui elle se soumet honteusement, y est plus que jamais propice. Cette école qui parle de démocratisation en est en fait l'exact opposé : ce ne sont pas des citoyens libres qu'elles forment ou qui sont chargés de le faire, mais l'inverse. Ce sont ceux qui ont le plus soif de pouvoir qui sont chargés de former ceux qui en auront le moins. Au prétexte d'égaliser les conditions, elle détruit les fondements même de ce qui permet de briser la servitude et d'accéder à l'authentique condition d'homme libre. Je veux parler de la culture, confondue à tort avec les reliquats de quelque tradition fantasmatique. En effet, son postulat est que les inégalités n'ont jamais été aussi marquées au sein du système éducatif. Son projet : replacer l'élève au coeur des apprentissages de sorte qu'il en devienne l'acteur privilégié. Seulement voilà, plutôt que de permettre à l'élève de s'approprier l'héritage qui ferait de lui un véritable maître de son apprentissage, elle fait exactement l'inverse : elle lui interdit l'accès à la culture véritable et le noie sous une culture d'apparat qui ressemble en tous points à cette culture américanisée d'une pauvreté sidérante qui est celle que les grands médias promeuvent. Elle dit au professeur : abandonne cette posture et cette parole qui sont tiennes. A l'élève : n'écoute que ce que tes désirs du moment te dictent. Des désirs dont on sait qu'ils sont bien souvent le produit d'un système qui ne retient que les plus pauvres. Elle dit au professeur : tu n'es plus un modèle à imiter, à dépasser, mais un animateur. Au mieux, un guide. Et surtout pas un chercheur. Elle dit à l'élève : l'écoute est dangereuse, et dans tous les cas, tu as raison (je vous jure que le professeur est désormais désigné comme étant le responsable du chaos qui s'installe dans sa classe). Elle dit au professeur : si tu veux que l'élève apprenne, alors amuse-le et mets le en activité. Elle oublie que pour qu'un élève rentre réellement en activité (lire et écrire n'en feront bientôt plus partie), il faut le munir des armes qui lui permettront de se réaliser sur ce mode. Mais il ne faut surtout plus lui enseigner quoique ce soit, seulement être dans la répétition de codes et de recettes qui culminent dans la sacro-sainte mise en activité. Activité de quoi? Je vous le demande (bien souvent, le numérique y prend toute sa part et cela plaît aux inspecteurs). Et surtout : au nom de quel refus de la passivité, et de quelle passivité parle-t-on? Celle de l'écoute? Celle de l'inattention? Celle du songe? L'école ne sait pas y répondre. Surtout occupée par la sociologie, elle ne connaît rien de la psychanalyse qui déconstruit cette fausse opposition entre activité/passivité et place l'accent sur la necéssité de l'écoute dans le processus de mémorisation des apprentissages. En fait, elle livre une guerre à outrance à tout ce qu'elle qualifie de "traditionnel" sans même prendre le temps de définir ce qu'elle entend par là. L'ironie veut que ce soit des démagogues et des pédagogues de gauche qui soient à l'origine de cette destruction programmée du système éducatif (parler de programme est très à propos à l'heure où le numérique est sur le point de remplacer les corps au sein de l'école, et à l'heure où l'éducation nationale ne sait plus s'adresser à ses enseignants autrement que dans la langue barbare des acronymes). J'aime à me souvenir que l'histoire de l'école est étroitement liée à celle de la République qui, rappellons-le à tous ceux qui feignent de l'avoir oublié, est né du désir de porter l'héritage de la Révolution Française sur la scène politique. Si la gauche actuelle a maintenu cette aversion pour la tradition et le sacré qui est celle des premiers républicains (encore que pour ceux-là, l'esprit républicain -on parle bien d'esprit- ait été liéà une autre forme de sacralité, celle du peuple qui conquiert sa souveraineté), il n'en reste pas moins qu'elle a totalement rompu avec l'idéal républicain dont l'école devait être le lieu de concrétisation : un idéal de promotion sociale qui devait permettre à tous ceux, et d'abord les gens du peuple, qui consentiraient à s'approprier ses savoirs de s'éléver dans la société et d'y exercer un rôle à la mesure de leur talent. Apporter à tous un nombre suffisant de connaissances propice à l'exercice d'une citoyenneté responsable. En faire des esprits libres et critiques. Et, par dessus-tout, nuire à l'obscurantisme. Car pour cette gauche là, l'éducation avait la valeur et le sens d'une émancipation. Tous ces lieux communs rappellent qu'un citoyen est d'abord celui qui connaît l'histoire de son pays et naît dans l'enclos de sa langue. L'histoire de son pays étant liée à l'histoire du monde, il connaît aussi dans l'idéal un peu celle du monde. Du moins, il se sent appartenir à un passé dont le présent porte la lumière. Il peut ne pas être poète ou philosophe, mais il ne doit pas ignorer les grandes oeuvres du patrimoine culturel commun dont il hérite immanquablement. Mais cessons de disserter sur ce qui est connu de tous. Faisons simplement remarquer que l'idéal actuel de l'école est un idéal d'entreprise : former de futurs travailleurs adaptables aux compléxités du marché. Rêver que ces travailleurs soient dociles et maîtrisent le numérique. Espérer qu'ils ne se révolteront jamais. Facile : en les privant de tout accès à une authentique culture révolutionnaire. Et là nous comprenons que le Pouvoir est au service de ces pouvoirs obscurs qui finissent par imposer à l'école jusqu'à la laideur de leur langue. On ne parle plus désormais que de collaborateurs, de compétences, de séance, de plage horaires... Tout est fait pour nous rappeler que les entreprises, avec l'appui de leur machines tyranniques, ont triomphé de toute vie spirituelle authentique. Et l'école, qui devrait être le lieu de résistance à ce totalitarisme insupportable, en est en fait la complice de choix. Comment ne pas penser que la gauche actuelle nous a trahis? Que tous ces pédagogues et démagogues sont l'incarnation même de ce qu'ils prétendent dénoncer. Qu'enseigner au sein de ce système qui traque et détruit tout signe d'individualité ou de singularité, est une forme de collaboration puisqu'il n'est désormais plus possible d'y résister de l'intérieur?

 

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JULIEN MIAVRIL

 

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ecole

LA DIAGONALE DU SILENCE...Extrait

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Une mélodie de silences posés sur l’escalier
comme une vie qui passe
un sourire attaché aux nuages, je cherche des allumettes

 

Je me cherche
Si longtemps que j’ai perdu le chemin

J’ai froid de toi dit-il
Son sourire éclata comme une envolée de notes légères et turquoises
Ses yeux portaient l’étrangeté indicible des musiques péruviennes
quand elles percutent la mémoire d’un vieil homme qui revoit courir ses vingt ans

J’ai froid de toi
Une ficelle de rire à la fenêtre projette une odeur de thé indigène
Je scrute hier
Te rencontrerai-je ma belle ?

Je cherche des allumettes
Si longtemps que j’ai perdu le chemin.

Cheveu après cheveu la vie boit le fleuve des illusions
Le temps et la belle sont passés
Une mélodie arrêtée sur l’escalier mesure le silence
Un sourire attaché aux nuages arque d’improbables printemps
Je me cherche

La pluie a feutré la musique et le bruit
Entre deux larmes acides
dans ce crépuscule qui m’enferme, je vois courir mes vingt ans

J'ai toujours froid de toi. Resteras-tu ma belle ?

Dans les clairières de l’étrange, ton rire seul est entier
Oublies-tu la promesse ?
Où est  la musique si bien gardée dans le secret de tes rires ?
Je sais toujours le chiffre
Tes yeux gardent trois coquelicots et l'aurore.

J'ai froid de toi
Reste, nous veillerons les étoiles.

 

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JEAN-MICHEL SANANES
  Éditions Chemins de Plume

chevalfou.over-blog.net

 

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annie degré,

Photographie Annie Degré

https://www.facebook.com/anniedegre/


PROPHETIE

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Le jour est proche où la matière aura à ce point écrasé l'Esprit qu'il n'en restera rien. Pas même un parchemin maculé de sang pour en commémorer le souvenir. Les fils ne reconnaitront plus les pères ni les mères, devenus des étrangers au sein de leur propre foyer. Les filles seront troquées contre quelque avantage pécunier. A la place des oliviers, des glaives sortiront de terre que l'on s'empressera aussitôt de déterrer puis d'affûter, afin de détruire tout ce qui rappellerait encore de près ou de loin, l'amour que les hommes des anciennes civilisations portèrent au Ciel ou à la Terre. Le souvenir de ceux qui furent bons sur cette Terre sera effacé, celui de ceux qui nuirent à leur prochain tiendra lieu de jurisprudence. Au lieu d'anges et de saints, le ciel sera peuplé d'obus et de missiles. Le dieu Argent se sera emparé de tous les temples, et tous les temples brûleront du feu des sacrifices qui lui seront rendus. Comme il n'y aura plus un seul animal, les fils lui livreront les pères et les mères devenus trop vieux pour avoir encore une utilité. La servitude de l'homme sera si grande qu'il ne songera plus, même en rêve, à se prémunir contre ce qui fait son malheur. Ses moindres gestes seront quantifiés, ses moindres pas, calculés; et ses actes et paroles inscrits sur un registre où il devra prouver qu'ils peuvent servir au bien commun. Ce que les hommes nommeront alors bien commun ne sera rien de plus que la quantité de temps et d'énergie dépensée pour entretenir un organisme parfait conçu pour se nourrir de leurs instincts de mort et de destruction. Ils seront comme des électrons servils gravitant autour d'un même noyau central chargé de la haine qu'ils auront les uns pour les autres. Cette haine ne prendra pas la forme de violences physiques ou de meurtres symboliques. Mais on incinérera l'âme des rétifs afin qu'ils ne soient plus que des corps statufiés servant à orner le fronton des temples destinés au sacrifice des pères et des mères. On ne prendra plus le temps d'enterrer les morts, ni de soigner les malades, exception faîte de ceux qui auront occupé les plus hautes fonctions. La terre entière ne sera plus qu'une immense surface plane où les machines, assistées de l'homme, laboureront des terres arides. L'homme qui aura alors asséché tous les ruisseaux, tous les fleuves, tous les lacs et toutes les mers, ne se nourrira plus que de sable protéiné. Il n'y aura plus une goutte de rosée, plus un arbre, plus un animal, mais seulement le souvenir des époques où ils peuplèrent la Terre avant que l'homme, assisté des machines, ne les précipite dans son vortex de mort. Orphée, Jésus, Mahomet...ne seront plus que des noms de marques d'armures en métal dont les hommes se disputeront l'acquisition. Ces derniers se reproduireront uniquement selon des voies artificielles, en confirmité avec le protocole qui aura étéétabli par les machines auxquelles les hommes auront fait le choix de se soumettre entièrement. Les pères et les mères seront ceux dont le patrimoine génétique aura été reconnu conforme par les algorythmes en charge de la sélection. Tout ne sera plus qu'insémination et dissémination artificielles. Et les femmes troquées ne serviront plus qu'à fournir des quantités suffisantes de lait aux jeunes nourrissons à qui l'on aura accordé le droit de vivre. L'unique langue de ces hommes sera principalement composée de signaux, de logos et de sigles. Partout il y aura écrit "Toi qui entres ici, abandonne toute espérance." Mais plus personne ne se souviendra de l'oeuvre qui en est la source. Car l'enfer de Dante pourrait rappeler à cet homme de demain que de sa nuit sans fond ni fin pourrait encore surgir une aurore....

 

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JULIEN MIAVRIL

 

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dante,

BRUNO RUIZ...Extraits

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Nous avons sur nos mains tant de caresses qui attendent, de beaumes contre les gerçures de l’ennui, d’anneaux invisibles pour le secret de quelques passantes. Elles s’envolent quelquefois dans une volée de doigts sur quelques touches de piano pour des musiques aériennes qui nous protègent des silences trop pesants. Nos mains connaissent la tiédeur des corps et la pression des hanches. Elles cherchent d’autres mains pour des adieux douloureux, se ferment dans les songes de nuits polaires. Elles s’écorchent contre des murs pour le mal vivre de nos adolescences, se mouillent de larmes pour la joie de quelques retrouvailles et leur sueurs dans nos poches humides se cachent à des pudeurs qui envahissent d’impossibles rencontres. Oui. Nos mains sont pleines de gestes illisibles qui vont à la rencontre de mains qui nous désirent.

...

 

Nous ne vivons que d’inachevé, de diamants sans cesse retaillés, de tendresse en équilibre sur le fil de nos jours. Nous polissons les pierres de nos mémoires avec des langes que l’on retrouve par hasard dans un vieux coffre, un couffin oublié, et dans nos veines rechantent des paysages de mûres et de groseilles, immarcescibles et ardents comme l’inconsolable absence de nos pères, la fulgurance d’une chant qui n’en finit jamais avec les anciennes étreintes. Et tandis que des clochers lointains sonnent l’heure des convalescences et du renouveau des sèves et des sables, on les apprivoise comme le va-et-vient furtif des passereaux affamés autour d’une mangeoire.

 

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BRUNO RUIZ

 

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veronique guirimand,

Oeuvre Véronique Guirimand

http://www.veronique.guirimand.fr

 

 

SILENCE

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Il est parfois ce bruissement
Que nous renvoie l'écho du silence
Comme autant de murmures
Qui pulsent au rythme de la terre

On peut y saisir le babillage des oiseaux
Collés à l'ombre du vent
La murmurance du ruisseau
Qui court à fleur de peau

Et les explosions de lumière
Au jour naissant
Dans les aiguilles des grands sapins verts

Entendez-vous bruire le silence ?
L'univers entier repose
Dans chacun de ses murmures
Il vibre avec tout frémissement
Mis à nu à chaque effleurement

Il nous appartient de cueillir la joie
Qui s'épanche sur toutes choses
Éternellement

Il nous appartient de la porter en soi
Baignant sur nos matins
Silencieuse entre nos mains
C'est en nommant le vide qu'il se fait plus léger
Juste assez pour raviver des étincelles de liberté

 

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© CAROLE DAWSON

 

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JOYCE GEHL

Oeuvre Joyce Gehl

VALENTINA IGOSHINA - FREDERIC CHOPIN IMPROMPTU No 4

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 Merci Adélita ...!

 

POEME INEDIT ADONIS

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Un dieu sumérien m'écoutait
en se lavant les pieds
dans les vagues qui relient
le Tigre à l'Euphrate.

O Dieu ami, est-ce vrai que tu as
une fois chuchotéà ton épouse :
«dans ce monde, il m'est
difficile d'être Dieu ».

Soudain une foule d'anges
s'abat sur nous et se met
à lapider la langue :

Si la parole était de feu
le silence ne serait
qu'un début d'enfer.

En vérité, c'est au ciel que poussent
les racines de la catastrophe.
En vérité, à Bagdad, les pierres
pourraient se fendre de honte.

À Paris, dans une triste chambre,
j'ai voulu asseoir mon pays
sur mes genoux.

Ce n'était pas pour imiter Rimbaud,
sa manière de traiter la beauté, mais pour fonder d'autres droits
de l'homme que j'avais peur de
déclarer.

Combien la vieillesse de la langue
a besoin de l'enfance de
l'alphabet.

L'univers ne cessera de pleurer
et de sécher ses larmes
avec les corps assassinés,
jusqu'au jour où tu donneras
ton corps, ô ma terre,
aux bras de l'aube.

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ADONIS

 

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enki,

 

 

ALEXO XENIDIS...Extrait

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Braves gens braves gens de France
Ouvrez-moi vos portes tout grand
Je suis en 1942 je fuis sur la route je n’ai plus rien
Et je porte
Celui qui sera votre père
Dans mes bras
Et cet enfant a faim et froid et peur

Braves gens braves gens de France
Ouvrez-moi vos portes et vos cœurs
Je suis en 1856 je fuis sur la route je n’ai plus rien
Et je porte celle qui sera la mère de la mère de la mère
De votre grand-mère
Dans mes bras
Et cet enfant a faim et froid et peur

Braves gens braves gens de France
Ouvrez-moi vos portes et vos âmes
Je suis l’humanité
Je fuis sur ma route la faim le froid la peur la torture et l’oubli
Depuis l’éternité de tous les temps du monde
Braves gens braves gens de France
Serez-vous braves ?

 

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ALEXO XENIDIS

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moixart

Oeuvre Moixart

http://moixart.canalblog.com

FEDERICO GARCIA LORCA...Extrait

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Chacun des poèmes que tu tiens
entre tes mains, lecteur,
correspond à un bourgeon nouveau
sur l'arbre musical
de ma vie en fleurs..."

 

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FEDERICO GARCIA LORCA

 

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inconnu3,

Artiste inconnu


NE PARLE PAS AUX SOLEILS GRIS

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Ne parle pas d’amour
aux oiseaux des murs

Tiens-toi tranquille
ne dérange pas l’horizon du silence

Sois secret comme l’île
peuplée de totems et de lances

Retiens ce qu’il reste de nuit
sous tes paupières

En cas de détresse danse
danse danse

Jusqu’à ce que Mère Terre
écoute ta blessure

Danse jusqu’à ce que tes dents
blanches rient

Mais ne parle pas d’avenir infini
aux soleils gris
aux lunes de tristesse et d’errance.

 

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ANDRE LAUDE

 

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Qin Tianzhu,

Oeuvre Qin Tianzhu

LA NAISSANCE DU JOUR ...Extrait

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Une petite aile de lumière bat entre les deux contrevents et touche, par pulsations inégales, le mur ou la longue, lourde table àécrire, à lire, à jouer, l’interminable table qui revient de Bretagne, comme j’en reviens. Tantôt l’aile de lumière est rose sur le mur de chaux rose, et tantôt bleue sur le tapis bleu de cotonnade chleuh. Vaisseliers chargés de livres, fauteuils et commodes ont fait avec moi, par deux ou trois provinces françaises, un grand détour de quinze années. Fins fauteuils à bras fuselés, rustiques comme des paysannes aux attaches délicates, assiettes jaunes chantant comme cloches sous le doigt plié, plats blancs épaissis d’une crème d’émail, nous retrouvons ensemble, étonnés, un pays qui est le nôtre. Qui me montrerait, sur le Mourillon, à soixante kilomètres d’ici, la maison de mon père et de mes grands-parents ? D’autres pays m’ont bercée, c’est vrai, – certains d’une main dure. Une femme se réclame d’autant de pays natals qu’elle a eu d’amours heureux. Elle naît aussi sous chaque ciel où elle guérît la douleur d’aimer.

 

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COLETTE

 

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colette2

 

 

LA CARCASSE

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L’eau elle aussi quitte le port

un reflet attend en lignes

pour partir

et là je suis

ce petit ce petit enfant

enfin seul avec l’énorme navire



Elle doit porter le nom de silence

cette baleine de fer

endormie sur le flanc

dans le port retenant son souffle

un nom rouillé sorti

d’une langue inconnue

inconnue



Et personne ne viendra

me donner à moi un nom

le bout des cordages semble d’eau

les parois sont couchées sur le dos

corps saupoudrés de lumière

je peux voguer si nous voguons

je peux errer pour toujours

à travers les couloirs qui rouillent

avec ma peur qui me tient par la main

par la main

et sans père

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WILLIAM STANLEY MERWIN

Traduit de l’anglais par Raymond Farina

 

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rusty-ship

 

 

AU SORTIR DU LABYRINTHE

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Quand  détresse et désarroi et déchirure  
te  larguent en la brume et la peur  
lorsque tu es seule enveloppée de chagrins  
dans un monde décollé de la rétine  
alors ta souffrance à la mienne s'amarre, et pareils  
me  traversent les déserts de blancheur aiguë 
Toi qui es mon amour dans l'empan de ma vie  
ces temps nôtres sont durs parmi les nôtres
je tiens bon le temps  
je tiens bon l'espérance  
et dans cet espace qui nous disassemble  
je brillerai plus noir que ta nuit noire  
Ce qu'aujourd'hui tu aimes et que j'aime
comme hier habitée toujours tu m'aimeras  
comme désormais désertée je t'aimerai encore  
ensemble il nous appartient de tout temps à jamais  
maigri ton naufrage dans l'autre monde du monde  
je ne mourrai plus avec toi  
à la croisée de nous-deux  

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GASTON MIRON

 

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MIRON

LA NUIT SE LEVE

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Tout vous fait mal
Y compris la lune et son éclat de vierge
Miroirs trop aliénés
Pour réfléchir les rides du monde
Et ce que sait votre visage

Vous l’aviez invitéà bien d’autres banquets
Il avait puisé dans votre bouche
Les mots qui étonnent la salive qui apaise
Paroles de sueur dans la transcription des mains
Vous aviez partagé le silence
Ce lit sans draps où se cacher

Balustrade des paroles chassées du plein soleil

La nuit se penche
En son corps s’exilent vos désirs apatrides

 

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GHYSLAINE  LELOUP

 

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leloup

 

 

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