Quantcast
Channel: EMMILA GITANA
Viewing all 4542 articles
Browse latest View live

HOMMAGE A LA VIE...

$
0
0


C’est beau d’avoir élu

Domicile vivant

Et de loger le temps

Dans un coeur continu,

Et d’avoir vu ses mains

Se poser sur le monde

Comme sur une pomme

Dans un petit jardin,

D’avoir aimé la terre,

La lune et le soleil,

Comme des familiers

Qui n’ont pas leurs pareils,

Et d’avoir confié

Le monde à sa mémoire

Comme un clair cavalier

A sa monture noire,

D’avoir donné visage

A ces mots: femme, enfants,

Et servi de rivage

A d’errants continents,

Et d’avoir atteint l’âme

A petits coups de rame

Pour ne l’effaroucher

D’une brusque approchée.

C’est beau d’avoir connu

L’ombre sous le feuillage

Et d’avoir senti l’âge

Ramper sur le corps nu,

Accompagné la peine

Du sang noir dans nos veines

Et doré son silence

De l’étoile Patience,

Et d’avoir tous ces mots

Qui bougent dans la tête,

De choisir les moins beaux

Pour leur faire un peu fête,

D’avoir senti la vie

Hâtive et mal aimée,

De l’avoir enfermée

Dans cette poésie.

 

.

 

JULES SUPERVIELLE

 

.

 

RODIN,,,

Oeuvre Auguste Rodin

 

 

 


HISTOIRES DE SOIFS...Extrait

$
0
0

Un peu de pierre

dans nos regards.

 

 

Je t'ai rêvée

depuis l'écorce de tes racines.

 

Eteins cette page d'oubli,

traduis plus bas tes mots

dans l'autre langue

où tout sera redit

le dit et le non-dit.

 

Et qu'on répète pourtoi

les mots de feu

qui nous ont traversés.

 

Avec la soif du vide

 

....

 

 

Faisons silence

dans les mots fous

que le labour des pierres

a écorchés.

 

Les chants du jour

se sont éteints

au vent des petits riens.

 

Comme un fruit mûr

dand l'insomnie

d'un arbre épuisé.

 

Et ton regard me tient

dans sa lumière

dans son frisson

 

Retrouve ton arbre

pour bâtir

l'espace des souffles ravagés.

 

.

 

EMILE HEMMEN

 

.

 

rodin-le-jardin

Oeuvre Auguste Rodin

 

 

 

 

 

VERS LA SOBRIETE HEUREUSE...Extrait

$
0
0

Il m' a toujours été difficile de définir, de décrire la sobriété telle que je la ressens depuis de nombreuses années. En faire une option de vie est déjà beaucoup, mais cela est loin d'en révéler la subtilité. Elle peut être considérée comme une posture délibérée pour protester contre la société de surconsommation ; c'est dans ce cas une forme de résistance déclarée à la consommation outrancière. Elle peut être justifiée par le besoin de contribuer à l'équité, dans un monde où surabondance et misère cohabitent. Le monde religieux en a fait une vertu, une ascèse. En réalité, c'est un peu tout cela, mais plus que cela .

 

...

 

Comment pour tout dire, ne pas douter d'une civilisation qui a fait de la cravate le noeud coulant symbolique de la strangulation quotidienne ? Cet ornement ne serait-il pas en fait une laisse tenue par la fameuse  " main invisible ", qui procure une sensation de libération lorsqu'elle est reléguée à la fin d'une journée dont elle a marqué la rigueur laborieuse ?

De même, la sémantique révèle bien des vérités cachées: que penser des expressions comme matériel humain, compression de personnel, ressources humaines, statut, cadre ? Toutes ces observations ne sont-elles pas révélatrices d'une vérité fondamentale, à savoir le caractère dérisoire de cet être humain pris dans la société de l'argent-finance, une fois intégré un système de valeurs fondé sur l'excellence, la compétitivité, et ce,dès la phase d'apprentissage de la vie, et promouvant toutes les vanités attachées à la réussite sociale ? Celle-ci n'est pourtant pas garante d'une vie pleinement réussie

...

En même temps que le réenchantement du monde que nous aurons à accomplir, la beautéétant à l'évidence une nourriture immatérielle absolument indispensable à notre évolution vers un humanisme authentique, nous devons également et impérativement trouver une façon juste d'habiter la planète et d'y inscrire notre destin d'une manière satisfaisante pour le cœur, l'esprit et l'intelligence. J'entends par beauté celle qui s'épanouit en générosité, équité et respect. Celle là seule est capable de changer le monde, car elle est plus puissantes que toutes les beautés créées de la main de l'homme, qui, pour foisonnantes qu'elles soient, n'ont pas sauvé le monde et ne le sauveront jamais. En réalité, il y va de notre survie. Le choix d'un art de vivre fondé sur l'autolimitation individuelle et collective est des plus déterminants; cela est une évidence.

.

 

PIERRE RABHI

 

.

RABHI2,,

 

 

 

 

JEAN DIHARCE

$
0
0

et la femme en trois temps défaisait son histoire
de l'enfance
il n'y avait que les blessures faites
quelques rires égarés et le poids des mémoires
de l'amour
toutes les trahisons et les insuffisances
quelques instant superbes tout aussitôt passés
de la mort
le regard impavide sur les chemins ratés
quelques idées intimes d'avoir vécu pour rien

 

.



JEAN DIHARCE

 

.

 

Nathan Wirth,,

Photographie Nathan Wirth

 

 

LES VRAIES RICHESSES....

$
0
0

Merci à Nedjma

 

"Ai-je trouvé la joie? Non. Ce qu'on a appelé pessimisme dans mon livre n'est que franchise.
J'ai trouvé ma joie. Et c'est terriblement autre chose. Mêlé au magma panique ( et encore plus intimement que ce que j'ai pu le dire ) j'ai participéà toutes les vies. Je me suis véritablement senti sans frontières. Je suis mélangé d'arbres, de bêtes et d'éléments ; et les arbres qui m'entourent sont faits de moi-même autant que d'eux -mêmes. J'ai trouvé pour moi une joie corporelle et spirituelle immense. Tout me porte, tout me soutient, tout m'entraîne ; les fleurs du printemps entrent en moi avec de longues racines blanches pleines de jus sucré ; les odeurs me sont d'une exquise solidité.
Les orages, le vent, la pluie, les ciels parcourus de nuages éblouissants, je n'en jouis plus comme un homme, mais je suis l'orage, le vent, la pluie, le ciel, et je jouis du monde avec leur sensualité monstrueuse. Et je peux affirmer, contrairement à ce qu'on dit, que la matière ne désespère pas. Elle ne promet rien, elle affirme. Elle ne nous fera pas peindre sur les murs l'aile douce des anges annonciateurs, ni le visage enfantin de la Vierge, ni l'enfant qu'elle porte dans ses bras, maintenant sorti d'elle mais toujours dévorant, planté dans elle comme une touffe de gui dans l'yeuse.
Elle ne nous cache pas la mort par des murmures de génie, elle nous la présente à tous les pas, elle nous l'offre, elle nous en caresse, elle en fait, non plus une injustice, mais une justice, une sorte de connaissance totale. Quand on participe profondément aux joies du monde, on attend cette connaissance totale avec joie, on accepte de voir ceux qu'on aime poursuivre ainsi leurs destinées. Les lois de la matière nous obligent à l'espoir.

...

Mais la joie panique, il est impossible de la garder pour soi-même. Elle nous est donnée par toute l'épaisseur de la vie. Celui qui l'a, s'il ne la partage pas, ne fait que la toucher et la perdre."

 

.

 

JEAN GIONO

 

.

 

koday-laszlo-white-cats

Oeuvre Koday Laszlo

 

 

JOEL GRENIER...Extrait

$
0
0

Foutue horloge qui brise le rêve et le laisse s'enfuir les pieds nus. Et je reste accrochéà un morceau de noir pour faire le conte de ma solitude.
Les aiguilles du cadran persistent à tricoter le temps qui dévale les marches. Le bruit de tes pas résonnent encore dans l'escalier.
Et moi, je déraisonne à te savoir princesse sans souliers.
Les fées ne sont pas si belles quand elles abrègent les histoires et laissent aux plumes de la nuit le soin de les finir sur le bout d'un ruban délacé.
Et j'écris un poème. Les vers sont mal faits. Il y a des pieds en trop.



.

 

JOËL GRENIER

 

.

 

PIEDS

ICONOSTASE...Extrait

$
0
0

Lumière de loin.

Je voudrais t'insuffler la fraîcheur

capillaire par capillaire que t'enfantent le glissement de l'air

et le resserrement des papilles te faire des mots verts

au matin des mots que tu aies envie de toucher de broyer t'écrire avec les ongles dans l'âge paresseux

des roches dans les yeux — te convaincre de la terre.



La mer

le soir

les corps

parois intérieures du toucher

cueillir au ventre crépi d'oiseaux

le ressac déroulé et le même point bref

goût d'amandes vertes

et tabac amer.



Lèvres blessées de brûlures plus longues que le jour —

ce picotement et ce fin bruit

de mailles claquées dans l'air vertical.

Herbes à peine

et l'œil patient de poissons voraces

dans la boue sombre des fonds.



Clairière de forces au soir sans arbres

la sévérité du continu.

Seulement la marche, ces camps fugitifs

d'une image à même la pierre.

La chute de l'ange dans le feu

la flamme à l'orée des corps

celle de mes doigts dans la rigueur des failles

grande feuille du jour

fossile de nuit.



Ces métaux que je courbe dans ma voix pour que tu existes dans le noir.
J'ai vidé la nuit de sa brillante pacotille et j'entends la foulée qui ouvre encore tout un poumon dans les pierres —



Il arrivait qu'on posât un visage

aux confins de nos marches

pour l'endormir.

Dors sous la peau encore tiède

dors sous la voûte des oiseaux sans toit

tout le long des corps

à joindre à désunir

nous avions des mouvements de mer

et rompus de soif.



Ayant perdu brusquement nos ancêtres leur crâne qu'on porte et où l'on s'endort les os fumants autour des visages dans l'odeur vieillie d'encens et de pain sous la chaux brûlante des cellules monacales nos mains défaisaient le noir et les mots rendus à la seule clarté du corps.



Lumière de doigts à l'approche des visages

connais-tu la forêt
Khmer ?

Je ne voyais pas les arbres

resserrement au cœur de la pierre

d'une profondeur de plus.

Migration de meubles de murs et de steppes

puis l'insupportable précision

d'arrêts de places de maisons.



Oratoire dans la pierre lentement refroidie.

Dans le blanc de nos yeux la chambre noire

de toute sa chimie mordant les visages

si long fut le jour

de vents crayeux et d'ossements

la nuit tant de fois rompue

de gestes brefs qui se décolorent —



L'extrême patience qui nous lime.

Le pain d'un jour et l'eau mesurée

la démesure de nous taire

et parmi tant de blanc

trouver à tâtons

les chemins étroits de nos veines.



Voici des mains

pose-les dans une brève secousse de ton corps

avec un pot de basilic

et l'espace fouillé d'oiseaux

quand l'aube sur nos corps mouillés

les doigts sentent l'origan.



J'ai seulement des choses très simples

le soleil s'est découpé peu à peu comme

ma mère découpait le pain

nous mettons la soupe sur la table

(ces choses au-dehors qui tombent lentement,

le jasmin, la neige, l'enfance)

goût de piments rouges et de dents heureuses

nos corps nous tiennent encore chaud quelque temps

dans l'âge avancé de la nuit.



Quels étranges paysages fait ta voix

brodée dans les chambres je ne sais plus

quelles chambres j'y promène des théières

et des branches d'arbres déshabillées

le thé fume ou peut-être le jardin

peut-être aussi le fond des icônes

la légèreté des choses perçue à l'oreille

la peau se plisse par endroits

la porcelaine de la tasse se refroidit

on attend

les fenêtres deviennent couleur aubergine

puis referment la nuit



le large est entré dans la chambre nocturne où un geste ou deux ont aimé la lumière — les corps se dressent dans la clarté invisible des hanches nues et des syllabes d'eau longues et brèves des bouches qui se penchent bruit de verre échoué sur les fonds —



mais comment dire l'amour

le désastre et le commencement

le temps courbé sous la veille infinie

et les débris de plâtre

incrustés sous la peau —



le soir encore ce clair de pierres une vie qui monte de nulle part à jamais forêt de mains et tâtonnements dans l'enclos nous entrons en nuit vêtus de nos os —

 

.

 

LORAND GASPAR

 

.

 

RODIN5,,

Oeuvre Auguste Rodin

GISEMENTS...Extrait

$
0
0
Je savais que n’importe comment
nos mains allaient se défaire
les jours se dissoudre le long des nuits
et les étoiles s’étendre au-delà
de nos pâturages de lumière.
Derrière nos yeux
l’étonnant silence
de l’incommencé.
.
.
.
 
LORAND GASPAR
.
.
.

GASPAR

 


FORCE DE LA PAROLE - QUAND LA PAROLE EST DE FEU

$
0
0


(Récit en rêve)

 

— J’entends tinter le seau en fer contre le puits. Tu rêves de transparence jusqu’au transvisible. Le tigre de l’œil carbonise l’Outrepassant. — Tout l’or de l’ouvert fond dans la voyance. — Ma parole caresse tes lèvres de ses yeux doux. Ses doigts les touchent, — les dessinent — et les entrouvrent. — Tes lèvres et leur énigme d’improbable.

 

Ma parole pose sa main sur ton visage et elle enfonce son majeur dans ta bouche, jusqu’au cœur de ta vision de rose et de corne. Or, l’éclat de tes dents dans la pénombre brille. — La blancheur de ton cou fait chavirer mes yeux. — Et dès lors, ton sexe de rosée, s’ouvre à la langue.

 

Puis ton long cou balance l’ovale de ton visage. — Tu bois à en mourir son lait d’extase. — Jusqu’aux conflagrations dans la contemplation. — Yeux ouverts. — Yeux fermés. Midi sonne ! Fulgurant. — Les cloches dans l’air cognent à toute volée, font vibrer l’espace et les corps. — Dans ton ventre ma parole franchit le mur du son.

 

De grâce ! dis-tu. — Mes forces me quittent... L’œil transfigurééclate d’images nouvelles. Tête hors du temps. — Et renversée sur le côté. Cheveux épars, tirés. Mouillés. — Défaits. Mêlés. Tes lèvres irisées. — Consumées. — Refermées.
— Et, ton corps de marbre, — sphinx est devenu.

 

 

.

 

SERGE VENTURINI

 

.

 

rose4,,

Ceci est une fleur de rose...

 

 

 

 

CONNAISSANCE DE LA LUMIERE...

$
0
0


Nos rivières ont pris feu !

Un oiseau parfois lisse la lumière -*

ici il fait tard

Nous irons par l'autre bout des choses

explorer la face claire de la nuit —



je connais des matins fous d'étendue

de désert et de mer —

mouvoir qui refond les visages

remploie ses traces.

Monastère de vie de flamme pulmonaire

dans l'épaisseur fumante de midi —

nous enseignons aux algues, aux poissons

la couleur de l'air et l'histoire de l'homme

pour les faire rire au soir dans l'encre opaque

des poulpes effrayés



ce matin qui vient se poser .si frais dans tes yeux

tout pleins encore de fragiles porcelaines

le jour poreux

son long baiser de laine

tout ce corps resté pour nuit quelque part



La lumière joue dans des corps étroits d'oiseaux de brefs mouvements d'air où les sons se plissent et découvrent la peau les yeux des femmes

des hommes lourds de trépas, de sommeil, la nuit voûtée dans le dos regardent ces mailles sur l'eau qu'un rien déchire et là-bas sans doute des vitres en feu —



blanches parois d'oiseaux reposés fossiles au hasard dans les couches du jour eaux peintes de nos passages les fonds tremblent encore —

balancements d'ailes

gouffres rapides sous la peau

on se penche sur des plages fumantes

les joues brûlées



nappes tendres d'acier gris

nos mains émondées sur les pentes

de cette lumière —

et nos doigts rient

de roues immenses légères

dans la maison plus intérieure de la vie

où quelqu'un vient

acier

silence

replis.



Les sons bullent dans les dalles de lumière.
Tu t'es fait nuit blanche dans le blanc qui perce le tulle de nos bruits.
Surfaces distances dévotions les jours s'effritent dans l'arène et le regard et la danse —



Je t'ai bâti de crissements et de cris exhumé puis lentement de nouveau enseveli.

Lenteur aveuglante

du minéral à la mer

de longs voyages troués dans le temps

se retrouver dans une plante, un cilié

la fraîcheur de ses nuits

toutes portes où l'on se trouve et s'abandonne.



Comme les regards étonnés

d'être morts

comme s'arrachent

les oiseaux ivres leurs plumes

nos gestes étaient trop clairs

pour ne pas surprendre

leur pesant d'ombre.



Si loin que le sourire ne sait les paupières.
Tiré des cris longs d'oiseaux en vol la lettre fluide des choses sans mémoire le jour brûlé il arrive qu'on oublie les paroles.



Là-bas au bout du monde

là-bas les soleils

la bouche enflée de nuits

là-bas les horizons

la soie sauvage du désir

monde grave

où rien n'est insulté ni laid

le couteau tombe

le jour marche sur les plafonds

dans ses entrailles cuivrées.



Le port est repeint de noir

il y a deux ou trois bateaux très blancs

où manque la nuit —

fenêtres où rêvent

des îles enfouies dans les yeux.

O tant de nuit mangée à blanc

nous avions aussi un destin de fenêtre

où quelqu'un a crié de joie —

le silence le port au soir

deux ou trois bateaux très blancs

où manque la nuit —



je voulais qu'on m'aime — mendiant exact aux fêtes de lumière usé de gris et de blasphèmes.
Il me reste de cette chair les arêtes de tant d'élancements —



maintenant le jour les yeux nus

et quelqu'un a repeint mon plafond de choses et déjà je n'y vois plus —



il pleut dans le soleil

les arbres et les maisons sont plus graves

par la terre plus lourde je sais où tu es

quand se vident les yeux

et l'on voit l'espace à travers.

 

.

 

LORAND GASPAR

 

.

 

OISEAU1

 

 

PIERRES...Extrait

$
0
0

" La mer, l’inlassable goutte d’eau, le vent, qui peuvent attendre, qui
ne sont pas comme l’homme contraints de se hâter, assurent aux corps
qu’ils caressent et qu’ils usent, le profil le plus pur, le plus pauvre aussi, mais
le seul véritablement nécessaire. Dans ce long acquiescement, dans cette
ultime misère, se dissimule assurément une des formes concevables de la perfection..."

 

.

 

ROGER CAILLOIS

 

.

pierres et mer

 

 

LES DIEUX SONT FATIGUES

$
0
0

il n'y a que la mort qui soit définitive
une dalle de pierre
au dédale des mots
d'un doigt distrait
tu traceras quelques lignes de cendres
des signes de regret
un peu comme un adieu
il eut fallu
sans doute
les envoyer au diable
les dieux sont fatigués

.

 

JEAN DIHARCE

 

.

 

abstrait-nuages​2

 

LUC-ANDRE REY

$
0
0


" Où regardes-tu grand-papa ? "
" Je regarde vers la fin."
" Et que vois-tu ? "
" Rien. "
" Il n’y a rien ? C’est triste. "
" Il n’y a rien que je puisse voir."
" Je peux regarder moi aussi ? "
" Non moustique. Regarde autour de toi, ce qui t’entoure. Les paysages, les visages.
C’est peut-être là, pour longtemps, la fin.
L’autre, celle où tout de ce que nous avons vu se concentre peut-être, il sera bien assez tôt d’y laisser le regard. Un regard calme, sans peur. D'avoir su regarder tout ce qui nous entourait. "

.

 

LUC-ANDRE REY

 

.

 

ENF

 

 

 

 

IL N'Y A PAS D'OUBLI

$
0
0

si nous surgissons de la pierre
c'est parce que nos sommes blessés
et, blessures, nous apostrophons nous clamons
la rage renouvelle un air pur dans nos poumons
déchirés par les fouets des silences

si nous surgissons de la vigne et du tronc
c'est pour réclamer oui réclamer
Chaque lèvre chaque goutte de sang chaque tempe
est un brûlant un implacable cahier de revendications
où chaque mot éclaire comme une paume laborieuse

si nous surgissons de l'étoile mouillée de la ruine sèche
c'est pour combattre oui pour combattre
quand une terre pauvre coule de nos voix rauques
comme des yeux de camarades enterrés avant l'aube
Il n'y a pas d'oubli Mistral et Tramontane content les feux
la cigale incendiée pond ses oeufs dans la plus proche plaie

si nous surgissons comme surgit un peuple jaune
comme surgit un indien au sommet de la statue de la liberté
criant les noms des tribus psalmodiant les vols et les tueries
comme a surgi il y a plus de trente ans le cuivre rouge des asturies
devant les beaux quartiers enrubannés de cantiques et de castagnettes

comme a surgi toujours et partout la hache d'espoir à la face des bourreaux
comme surgit aujourd'hui ce pays de mains simples et d'habits solaires
si nous surgissons dans les villes au coeur des labours dans les ruées vigoureuses des raisins
avec la bouche pleine de mots éternels qu'on dit hors saisons
avec la bouche pleine de mots qui sont des vérités des faucilles des larmes des faims vécues des hontes mémorables

c'est pour bâtir seulement bâtir avec
la pierre et les chants
sans oublier la patience et l'humilité
l'amour qui féconde mille visages le temps d'un bond d'abeille
le droit à la feuille de décider sa trajectoire de chute vers le centre de la Mère..

 

.

 

ANDRE LAUDE

 

.

 

LES-DISPARUS-DE-FORT-

Oeuvre Gérald Bloncourt

bloncourt.over-blog.net

 

LHASA DE SELA ET BRATSCH - Né bouditié


CHANTS DE PRINTEMPS I ET II

$
0
0

Des chants d’oiseaux montent lavés dans le ciel primitif
L’odeur verte de l’herbe monte, Avril !
J’entends le souffle de l’aurore émouvant les nuages
     blancs de mes rideaux
J’entends la chanson du soleil sur mes volets mélo-
     dieux
Je sens comme une haleine et le souvenir de Naëtt sur
     ma nuque nue qui s’émeut
Et mon sang complice malgré moi chuchote dans mes
     veines.
C’est toi mon amie – Ô ! Ecoute les souffles déjà chauds
     dans l’avril d’un autre continent
Oh ! écoute quand glissent glacées d’azur les ailes des
     hirondelles migratrices
Ecoute le bruissement blanc et noir des cigognes à
     l’extrême de leurs voiles déployées
Ecoute le message du printemps d’un autre âge d’un
     autre continent
Ecoute le message de l’Afrique lointaine et le chant de
     ton sang !
J’écoute la sève d’avril qui dans tes veines chante.

 

(…)

 

Je t’ai dit ;
-   Ecoute le silence sous les colères flamboyantes
La voix de l’Afrique planant au-dessus de la rage des
    canons longs
La voix de ton coeur de ton sang, écoute-la sous le
    délire de ta tête de tes cris.
Est-ce sa faute si Dieu lui a demandé les prémices de
   ses  moissons
Les plus beaux épis et les plus beaux corps élus patiem-
    ment parmi mille peuples ?
Est-ce sa faute si Dieu fait de ses fils les verges à
    châtier la superbe des nations ?
Ecoute sa voix bleue dans l’air lavé de haine, vois le
    sacrificateur verser les libations au pied du tumulus.
Elle proclame le grand émoi qui fait trembler les corps
    aux souffles chauds d’Avril
Elle proclame l’attente amoureuse du renouveau dans
    la fièvre de ce printemps
La vie qui fait vagir deux enfants nouveau-nés au bord
    d’un tombeau cave.
Elle dit ton baiser plus fort que la haine et la mort.
Je vois au fond de tes yeux troubles la lumière étale
    de l’Eté
Je respire entre tes collines l’ivresse douce des mois-
    sons.
Ah ! cette rosée de lumière aux ailes frémissantes de
    tes narines !
Et ta bouche est comme un bourgeon qui se gonfle au
    soleil
Et comme une rose couleur de vin vieux qui va s’épa-
    nouir au chant de tes lèvres.
Ecoute le message, mon amie sombre au talon rose.
J’entends ton coeur d’ambre qui germe dans le silence
    et le Printemps.

 

.

 

LEOPOLD SEDAR SENGHOR

 

.

 

 

tenture sénoufo2

 

 

 

 

 

 

 

 

A MONSIEUR LE " TAXEUR "....

$
0
0

Monsieur JEAN-PIERRE PINON, préparateur Physique, conseiller en Nutrition Sportive de son état,  se revendiquant du front de gauche, ne cesse depuis des mois de piller mon blog et de s'approprier mon travail de recherche poétique...Il ne prend même pas pas la peine de changer MES photos, sans faire le moindre lien avec mon blog...C'est absolument scandaleux...Il y a quelques mois,
je lui ai demandé de cesser, ou du moins - puisque les poèmes ne m'appartiennent pas - de ne pas se servir des photos....Mais monsieur JEAN-PIERRE PINON n'a aucun scrupules...!!!! C'est facilement vérifiable...
De plus , il ne cesse de se faire encenser pour le choix des poésies...C'est vraiment indigne, tout le contraire d'un honnête homme....C'est vulgairement " UN TAXEUR " de bas étage...!!!!Je me répète, mais que les choses soient claires....Les textes ne m'appartiennent pas, mais beaucoup de photos oui...de plus illustrer des poèmes n'est pas chose aisée...Pour lui tout le travail est fait....et il s'enorgueillit de ce travail qui prend beaucoup de temps et d'amour....Gonflé le monsieur !!!! Si vous souffrez de mégalomanie monsieur JEAN-PIERRE PINON  - comme me l'on suggéré des personnes qui vous ont " pratiqué" - présentez-vous à la présidentielle...Cela restera dans vos cordes.....! Bien que.....

 

.

 

pinon1

Gonflé Le monsieur...!!! Culturiste oui, mais certainement pas cultivé....

Qui plus est sans les valeurs humaines qu'il prône....

JUSTE UNE ETAPE SUR LE PARCOURS....

$
0
0

Conférerions-nous au hasard  uniment
D'advenir  Là ailleurs  Mais pourquoi
Maintenant  plus tard  il y a déjà mille ans
Fruit du bien  Serres impitoyables
Aux ordres du mal et de la fatalité aveugle 
Sans poser de questions  sans faillir dès lors
Qu'il ne fît aucun doute d'éclore pour faner
Après avoir puisé l'eau d'un puits sans fond
Telles sont les seules vérités que la nuit sème
Et dont tout un chacun exhorte les menées
De la Providence  du destin  du sort implacable
Indéfiniment décliné qui fauche et qui broie

 

Alors  de l'intervalle  du rayonnement obstiné 
D'une fleur qui palpite  aux senteurs revigorantes
Sous la caressante ramée  Et la brise ravive
Tendrement le bouquet  Délicieuse sapidité
Au toucher du regard qui métamorphose
Nouant étrangement le lien inaltérable et profus
Des plus simples choses  Humble harmonie
Quand une vie suffirait à embrasser la multitude
A s'émerveiller aux champs prodigues des saisons

 

Mais de l'unique  de l'étincelle  de l'invisible
Qui eussent comme l'éclair tout embrasé
De la céleste alchimie  de l'Univers  du souffle
Qu'en est-il vraiment  A quoi  à qui attribuer
Pareilles clartés  A la transmutation d'un reflet
Peut-être  Qui saura ou seulement le pressentirait
Au-delà du temps de l'imaginaire  de la matière
Vers les paradigmes insignes qui les animent
Et dont il nous plaît d'en cerner les linéaments purs 

 

Quelle tutelle préside et commande à l'issue de l'être
Un pétale de rose  une silhouette  un parfum  un accord
Suffisent à rouvrir le grand livre d'une vie  A revoir
Le chant que l'on entonne des confins de la pensée
Du silence et de l'absence  s'en revenant d'un songe
Bien au-delà de la sensation et du palpable

 


Et gravir seulement une marche vers l'idée tangible
De l'Eternel oùÊtre et ne pas être ne se devise plus
Mais oscillent sagement entre la main et le verbe
L'Un et le Multiple que les origines accomplies
Auraient indubitablement et clairement mariés
Sans les artifices qui nous eussent trahis déchirés
Depuis les extravagances  des plus redoutables génies

 

 


Pour l'être qui n'est plus  En cet instant
Que le hasard mise  Pour l'injuste destinée
Pour le regard qui se dresse au-delà
De la brutalité de toutes les raisons
Atterré sous les boues démoniaques
Des iniques fatalités  J'énonce juste
Une étape sur le  parcours  un aléas certes définitif
Prompt à rompre le cours des sens

 

 Mais aussi 
L'enfer de la géhenne et le paradis accotés
A délivrer l'essence  à recouvrer l'Ether
Que les infinis de la conscience cernent
Depuis le cri primal des saintes délivrances
La souvenance serait  semence d'éternité
S'en revenant du jardin des Mânes
Jamais ne laisserait le corps inachevé et périssable
A lui seul ravir  asservir le ciel
Dans un regard   fonder le vide   le néant
Établir despote la fin de tout et du Tout
Endeuiller et martyriser l'horizon du doute

 


J'emporte avec moi où que j'aille l'écrin
De chaque instant  de troublantes révélations
Que toutes les disparitions  aux pensers arriment
Et que la vie ne laisse jamais de destiner
A l'ineffable quête en chemin tant révérée
J'ouvre à la voie sereine que les sens à terme
Éclusent  blessent et bannissent sans mesure
Allant  humble mécréant  par l'Océan-Azur
En esprit panser la face cachée des maux carmins

 


L'envers insensible du silence aux portes vénérées
De la vaste aventure serait digne d'humanités
Alors matelot à bord du gigantesque vaisseau
Le temps d'une traversée vers l'autre rive
Autour des mondes  sois juste un moment
Nautonier  éclaireur  gabier dans la mâture
Voile éclairée parmi les voiles dansant ivre
Sur la nuit lactescente des étoiles perpétuelles
Au coeur du désert infâme des foules Crie !

 


Que sont le néant   le trépas  le retour à la poussière 
Si ce n'est la fin de l'éphémère le juste sort
Qui nous soit résolument communs et partagés
Au-delà de la condition  des " moralines " de la raison
Vers l'espérance et la ronde perpétualité
Ainsi passager de l'intemporel  qui renaît
Vouéà l'après par-delà la chair  du besoin
Te repaître de ferments  t'abreuver de possibles
Qui à jamais eussent mûri et loué l'Univers
Dépasse enfin l'entrave qui blesse et atterre
Le temps d'une illusion  d'un rêve  d'un songe ailé

 


Et si cet argile craquelé emporte avec lui
L'empreinte unique du temps   d'une époque
Qui te furent octroyés  Avant l'absolu néant
Et le paradoxal sommeil de la nuit perpétuelle 
Tout concourt à exaucer  la quiète pérennité
L'infinie viduité d'une petite graine fertile
La sempiternelle révolution des astres
Qui te rappellent à l'inexorable  retour
Des sens  des mots et des ineffables idées
Se répercutant indéfiniment sur la Voie Lactée

 


Toi qui reposes mon frère sur ton lit de pierres
Roseau au vent de la vallée  Un choeur d'asphodèles
Louange le vol bas des hirondelles venu t'accompagner 
Au-delà des frontières  au-delà des étoiles sans nombre
Renaissant au soleil furtif de l'hiver  Sourire archange
Ravivant l 'image sainte du Dieu d'Amour et Éternité

 

.

 

CRISTIAN-GEORGES CAMPAGNAC

 

.

 

terre

 

COEUR PAR COEUR...Extrait

$
0
0

Quand nous vivrons de rien
à l’ombre de nos érables
nus et abandonnés
dans le champ désert
de nos seules habitudes
comme fleurs oubliées
sur un corps inconnu

quand nous vivrons debout
dans la nuit éternelle
après nos années-lumière
perdues dans les marges du temps
qui passe entre nos mots
et revient pour dire adieu
sur une page immaculée

quand nous vivrons d’étincelles
au cœur du tableau noir
quand nous vivrons d’étoiles
dans nos jours sans fin
quand nous vivrons de tout et de rien
nous serons libres comme l’amour
dans les draps du vent

.

 

ROLAND GIGUERE

 

.

 

z l feng,,

Oeuvre Z. L. Feng

 

 

LES SEPT PECHES CAPITAUX...Extrait

$
0
0

La double pêche de tes seins
Dans la coupe de la journée
Voici que ton ventre se lève
Entre les branches du figuier
Que la chambre se met à battre
Comme une tempe délicate
Et qu’un versant du ciel inonde
Étendue la plus belle au monde
Sous ta douce main déroulée
Pareille aux crosses de fougère
Pénétrerai-je le mystère
D’une chair à l’âme gagnée
Comme une eau très fraîche qu’on tire
Avec lenteur du fond du puits
Tu te recouvres d’une buée
Qui dissimule ton sourire
Mes doigts possèdent le secret
De t’éveiller de t’épanouir
De te perdre avant de dormir
Comme une enfant dans la forêt.

 

.

 

RENE GUY CADOU

 

.

carole-melmoux

Oeuvre Carole Melmoux

Viewing all 4542 articles
Browse latest View live




Latest Images