Je peins
Un tableau noir, très noir,
Profond,
Rien que noir, suies, brumes, encres, crasses,
Pour qu’on y voie mieux
Le contraste
Et je laisse pendue au bout d’une ficelle
Une craie blanche pour écrire
Bonjour ! Ou bien Va t’en !
Ce qui vous sert de cri, de façon d’exister,
Que vous êtes naïfs à me croire mélancolique
Une pensive statue plongée dans le regret
Résignée qui s’afflige,
Si je penche la tête et si je serre mes bras c’est
Pour serrer plus étroit ce feu que je préserve
Et même s’il me dévore
J’attends, dans ce désordre, une seule parole vraie
A lui offrir, pour qu’il éclaire le tableau
Ébloui.
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ALEXO XENIDIS
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