Il y a dans ton cœur
Un oiseau qui se tait
Mais qui reconnaît l’heure
Où la vie a tremblé
Est-ce un ange aux lisières
Un voyant aux aguets
Un matin qui se cherche
Un prophète endormi
Il reste au bord du vide
Et ne sait pas compter
Il absout les saisons
Ressuscite l’été
Il est devant le monde
Comme un prince éveillé
Qui connaît tout de l’ombre
Et de ses traversées
Il chante solitaire
Dans le ciel de ta voix
Plein de rumeurs d’enfance
De hautes peupleraies
Tu le sais d’une fête
A l’avant d’un pays
D’une rivière sans fond
Resurgie de la nuit
Il passe le témoin
A l’aplomb des vallées
Honore les vivants
Certifie les années
Il trouve au cœur des mots
Des tombes renversées
Où toute vie s’engouffre
Même ayant tout tenté
Il ignore les rites
Du jour et de la nuit
L’ordre du bien du mal
Il s’accorde à minuit
C’est l’oreille absolue
L’incroyable approuvé
Chemin de dissonance
Et pourtant d’harmonie
C’est l’enfant du poème
De la mort relevée
De l’écoute féconde
De l’étoile à midi
.
.
.
.
.
JEAN LAVOUE
.
.
.