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ITZHAK PERLMAN - LOVE THEME, CINEMA PARADISO


AU PRINCE / AL PRINCIPE

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Si le soleil revient, si le soir descend
si la nuit a un goût de nuits à venir,
si un après-midi pluvieux semble revenir
d’époques trop aimées et jamais entièrement obtenues,
je ne suis plus heureux, ni d’en jouir ni d’en souffrir ;
je ne sens plus, devant moi, la vie entière…
Pour être poètes, il faut avoir beaucoup de temps ;
des heures et des heures de solitude sont la seule
façon pour que quelque chose se forme, force,
abandon, vice, liberté, pour donner un style au chaos.
Moi je n’ai plus guère de temps : à cause de la mort
qui approche, au crépuscule de la jeunesse.
Mais à cause aussi de notre monde humain,
qui vole le pain aux pauvres et la paix aux poètes.

 

.



Se torna il sole, se discende la sera,
se la notte ha un sapore di notti future,
se un pomeriggio di pioggia sembra tornare
da tempi troppo amati e mai avuti del tutto,
io non sono più felice, né di goderne né di soffrirne:
non sento più, davanti a me, tutta la vita…
Per essere poeti, bisogna avere molto tempo:
ore e ore di solitudine sono il solo modo
perché si formi qualcosa, che è forza, abbandono,
vizio, libertà, per dare stile al caos.
Io tempo ormai ne ho poco: per colpa della morte
che viene avanti, al tramonto della gioventù.
Ma per colpa anche di questo nostro mondo umano,
che ai poveri toglie il pane, ai poeti la pace.

 

.

 

 


PIER PAOLO PASOLINI
1958

 

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FERDINAND SIMEONI2

Photographie Ferdinand Siméoni

A CE POINT DU SOIR

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à ce point du soir
c’est là, vois-tu que
le verbe devrait se saisir
des corps épars
des âmes concassées
les étreindre au plus vide
de leur manque
bercer leur moelle
et écrire tendrement
à même leurs veines
le mythe jamais écrit
de la consolation

 

.

 

 

FLORENCE NOËL

 

 

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Tristesse

 

 

 

GRAVEMENT MALADE...Extrait

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J’ai peur, petite mère, ne souffle pas sur moi

Faisant, refaisant tes prières, la nuit.

Je suis malade, mais comme c’est beau

Une part de mon corps s’en va, comme en nageant.



Pourquoi m’a-t-on ainsi tout recouvert

Si soigneusement que cela me rend triste.

Tandis que dans les vents lointains la ville

Comme des jouets d’enfants s’éclaire.



Mes yeux sont fermés mais mon visage voit

Tu pleures, comme la lumière

Ensemble nous écoutons, dans les images lentes,

Solitaires sur le mur, le destin.



Petite mère, maintenant je grandis.

Le roseau grandit dans le lac.

Mais où donc est mon cheval de bois

Que mon frère lui donne à boire, il a soif.

 

.

 

 

FAZIL HUSNU DAGLARCA

traduction du turc par Gérard Pfister

 

 

.

 

cheval

 

NOTA BENE

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Je peins
Un tableau noir, très noir,
Profond,
Rien que noir, suies, brumes, encres, crasses,
Pour qu’on y voie mieux
Le contraste
Et je laisse pendue au bout d’une ficelle
Une craie blanche pour écrire
Bonjour ! Ou bien Va t’en !
Ce qui vous sert de cri, de façon d’exister,
Que vous êtes naïfs à me croire mélancolique
Une pensive statue plongée dans le regret
Résignée qui s’afflige,
Si je penche la tête et si je serre mes bras c’est
Pour serrer plus étroit ce feu que je préserve
Et même s’il me dévore
J’attends, dans ce désordre, une seule parole vraie
A lui offrir, pour qu’il éclaire le tableau
Ébloui.

 

 

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ALEXO XENIDIS


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ALEXO

 

 

LA FIN SE LEVE

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La fin se lève.
 Qui a parlé.
Moi, un inconnu, un fantôme.
Nous habitons une terre féroce où les « Droits de l’homme »
 sont au mieux notre misérable butin.
 Dans la mort qui monte, j’entends tourner les roues maléfiques qui broient
victimes et bourreaux, pêle-mêle.
Le flanc percé d’une lance longue et fourbe, l’homme saigne.
La lumière a rétréci dans notre regard
 jusqu’àépouser la dimension de la plus minuscule piécette d’argent.
La fin se lève ?
Mais  nous  n’avons  pas  encore  donné  notre  accord.
 Égarés,  déchirés d’amour, d’un désir d’amour surgi le premier jour
avec nos os, nos vertèbres, nous tentons parfois de nous redresser
hors de la bauge de fatalité et d’ennui.
Nous contemplons les étoiles glacées sans signification.
Nous questionnons la bête morte, putride, abandonnée au bord du chemin,
et le caillou muet.
Nos poings se serrent, se souvenant toujours des antiques rébellions,
des songes plus anciens que la mousse au pied des arbres.
La foi a déserté nos cœurs.
Elle a fait place à la terrifiante lucidité.
Mais la lucidité est plus amère que le plus pauvre pain.
Nous nous tenons au bord de l’aube, au bord de la nuit,
nous écoutons les voix sourdes des camarades
qui agonisent dans les prisons bâties par des mains d’hommes.
 Et nous creusons des labyrinthes pour parvenir jusqu’à eux,
dénouer les haillons, déchirer les chaînes.
Nous tendons à travers les ténèbres l’oreille des désespérés.
Le feu s’est refroidi dans nos muscles.
Devenu matière dure, infracassable,
 il nous maintient debout, irrémédiables dissidents

 

.

 



ANDRE LAUDE

 

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Sarolta-Ban

Photographie Sarolta Ban

POEMES INEDITS...Extrait

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Dur moment dans la voie
quand les jours s'obscurcissent
quand le chemin se creuse
pareil à une tombe
Où sont les jours heureux
le murmure des voix
dans le jardin discret
Les visages de ceux
qu'on aimait voir à table
Où sont les jours heureux
où on l'était soi-même
sans même le savoir
Dur moment dans la voie
quand le miroir se brise
laissant au fond de nous
mille morceaux épars
que garde la mémoire
Mais sans aucune chance
pour nous de se revoir

 

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GEORGES HALDAS

 

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auteur_inconnu

Oeuvre ?

 

ANNE MARGUERITE MILLELIRI...Extrait

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Aligner des mots comme un souffle
attise retenu respiré par la bouche
un feu entretenu sinon comment
le rallumer dans la pluie où rien
ne brûle
Les yeux brûlent -- allumer des mots
de phosphore et d'ébène
des mots noirs et rouges tapissent l'espace de l'estomac à la bouche --
une brûlure de mots --
un incendie
sous une pelletée de cendres froides.

 

.

 

 

ANNE MARGUERITE MILLELIRI

 

 

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anne

 


AGNES SCHNELL...Extrait

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Des ponts pour ceux qui partent
des ponts ou une impulsion
hors des nœuds de la nuit…

Ce que tu crois stable
n’est que province abandonnée
dévastée lapidée
sans refuges pour les crues
étranglée
tels des souvenirs serrés dans un mouchoir…

.

 

 

AGNES SCHNELL

 

 

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DEVASTATION

LE VISAGE SECRET...Extrait

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Entre deux silences, entre deux ténèbres
ils reviennent
ils ont hanté le seuil invisible
de ta conscience
et les voilà
presque sans poids, presque
effacés dans les lambeaux
de ta mémoire
comme pour donner sens
à la présence insignifiable
à l’instant sans retour
à la vraie parole des fantômes.

 

 

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ALAIN SUIED

 

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RAOUL UBAC2

Photographie Raoul Ubac

CHRISTIAN ERWIN ANDERSEN...Extrait

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“La difficulté, avec l'homme c'est de retrouver son vrai visage, celui qui gît aujourd'hui sous des milliers de masques, des vernis innombrables, derrière des myriades de soleils aveuglants ou au plus profond de la nuit la plus noire”

 

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CHRISTIAN ERWIN ANDERSEN

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Oeuvre Amédéo Modigliani

 

 

CAROLE DAWSON

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J'écris sur une peau de brume
Pour effleurer l'instant
Comme on apprivoise le vent

Un soupir
Me glisse entre les doigts
Et me ravit un peu de moi

J'erre sur le chemin
Où silence est roi
Sans bruit, je me dessine un destin

Mais je marcherai toujours avec espoir
Jusqu'aux froissements des petits matins
Pour déposer des bouquets d'aurores
Dans la paume de tes mains

Et ainsi entrevoir
Ta lumière
Cousue de bleu et d'or
Avant que ne s'effacent les mémoires
De ces jours éphémères

 

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© CAROLE  DAWSON

 

 

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ANNE MARGUERITE MILLELIRI...Extrait

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Un grand silence
en brise l'âme pousse vers l'oubli
toujours à ses mots ravalés
la douleur obtuse.
Au-delà sur l'arc bleu des glaciers
Il y a cette étincelle qui rosit l'amour
et le ciel et le froid et l'effroi.
En dérive vers le sud une voile
balbutie
Quel sera son chant neuf ?

Parmi les herbes déjà mortes
dans le vent tranchant des dunes
ne me laisse pas mourir

si tu m'aimes.

 

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ANNE MARGUERITE MILLELIRI

 

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RAOUL UBAC

Photographie Raoul Ubac

 

DMITRI HVOROSTOVSKY , ANNA NETREBKO "Подмосковные вечера"

L'OUVERTURE DU MIROIR ET AUTRES...Extrait

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Le désespoir même s’est lassé désormais
de rejouer la partie que je perds toujours
où il m’attend sans surprise
embusqué au bord du chemin
pour m’offrir un moment sa compagnie glacée
et s’éloigne
laissant entre nous la distance de son ombre
qui porte encore mes pas jusqu’au grand vide
dans l’abîme des rêves sans lumière
que n’éloigne plus le signe précaire de l’Aube
tremblant au fond du chemin.

 

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DELPHINE POPOVIC

 

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bernard liegeois

Photographie Bernard Liégeois


J'ATTENDS TA VOIX

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J'attends ta voix
Qui rompe le silence
Je t'attends toi
Qui brise l'absence.

Dans ma solitude
Je répète ton nom
A ma lassitude
Je sais mon abandon.

Au seuil du désespoir
Je mesure ma tristesse
A l'aune de mon espoir
Je te tais ma détresse.

Toi l'enfant de ma chair
Tu m'as oubliée
Moi ta mère amère
Au désamour, condamnée.

 

 

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PALOMA GUERAN

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solitude

 

 

LE PAYS PERDU...Extrait

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Ne laisse pas le Passé
blesser de son poids mort
les ailes de l'instant
ne déchire pas le pacte
de sa page blanche
ne renie pas son envol
même si un ange
devait forcer ton passage
vers le rêve aboli.

Ne laisse pas le Passé
briser sous son poids neutre
les chances de l'instant
ne déchire pas le pacte
de son envol vivant
ne détourne pas son envol
même si un ange
devait empêcher son passage
vers le pays oublié.

 

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ALAIN SUIED

 

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Anne Wipf,

Photographie © Anne Wipf

LE BONJOUR ET L'ADIEU...Extrait

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Il y a une parole confiée au silence, que l'ombre nous transmet. Une parole d'effacement qui est parole de tendresse. Peut-être pourrions-nous aussi parler de bonté. Lavis d'ombre sans que soit raturée cette lumineuse coulée qui la contient. Mais plus proche de notre dénuement. Je crois à cette parole d'ombre. Elle n'est pas jeu de lumière ou de solitude mais ce que nous pouvons comprendre d'un dialogue qui se fait, qui se défait en nous. A chaque instant. Car nous ne pouvons comprendre que l'ombre. La brisure de l'éclat.

 

 

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PIERRE-ALBERT JOURDAN

 

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ubac6,

Photographie Raoul Ubac

MORCEAUX DE CIEL, PRESQUE RIEN...Extrait

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Un arbre et puis un arbre et puis
le froid

je ne veux plus que cet aveugle
me guide

comme on est seul
quand on marche depuis toujours

un arbre et puis
pas même un arbre, une distance

d’autres, je les aimais,
sont loin.

 

....

 

 Qu’il réveille les anges, ce cri qui ne cesse pas...

 

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CLAUDE ESTEBAN

 

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Cold_forest

UN ENFANT

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Où attend celle qui t’a mis au monde,
Comment sourit celle qui t’a bercée,
Qui a enroulé flottante une feuille
Autour de ton bourgeon,
Qui t’a jeté dans la douleur et la terre
Hors de replis de son sein,
Qui a eu le droit de te boire avec ses lèvres
Et de tenir avec ses yeux ?

Pour toi le jardin, des fruits le plus chéri, est suspendu
Aux arbres de son matin.
Ô suavité ! Ô jalousie !
Ôécume des ruisseaux blonds
Autour du vallon herbeux et du foyer radiculaire
Vers la lointaine fosse ténébreuse !
Ô filet à billes et dada
Dans un habitacle de cloches !

Comment veux-tu t’appeler : rien dans le tout
Et humain de la meute humaine,
Un sautillement pour ta balle en caoutchouc,
Une plaisanterie pour ton Dieu ?
Qu’es-tu ? Faisan doré.
Qu’es-tu ? Guêpe de fleurs.
Qu’es-tu ? Soleil pissenlit.
Qu’es-tu ? Un jeune tremble.

Ta vie est une toupie,
Elle a des bords rouges et verts,
Tu la frappes avec ton fouet
A travers cent pays riches
Jusqu’à notre rue, vieille bougonne ;
Avec des fenêtres qui s’aveuglent ;
Alors elle bondit dans la fente entre les pavés
Et elle devient immobile.

 

 

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GERTRUD KOLMAR, Rêves de bêtes 

Tradution  Fernand Cambon

 

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philomena famulok2,

Photographie Philoména Famulok

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