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Channel: EMMILA GITANA
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EDOUARD J. MAUNICK...Extrait

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comme un cri non coupable seul soleil du soleil
couleur de la cannelle de l’écorce couleur
douleur de la racine de nocturne douleur
poivre et poussière de pierre couleur de n’importe où
douleur de la dispute trop de sangs s’interpellent
la peau la peau la peau les tropiques se réveillent
aveugle dans la ville témoin aux jeux de braise
le soleil innocent exige la part du cœur

rendez-moi ma couronne ma raison première
mon royaume métis commence au point du jour
et ses orfèvreries hantent les fonds de chair
je prophétise le sang mêlé comme une langue de feu

 

 

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EDOUARD J. MAUNICK

 

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metissage2

Sur http://mamzelhybrid.canalblog.com/


TARTANG TULKOU...Extrait

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Quand nous faisons face directement à nos problèmes et les traitons à fond, nous découvrons de nouvelles façons d'être. Nous bâtissons la force et la confiance qui nous permettront de résoudre des difficultés futures. La vie devient un défi plein de sens nous conduisant à une plus grande connaissance et un plus vaste éveil de l'esprit.Nous découvrons tous que plus nous apprenons, plus nous croissons intérieurement. Plus nous relevons de défis, plus nous gagnons en force et en conscience. Quand nous vivons en accord avec le processus de changement, nous faisons quelque chose de précieux rien qu'en vivant. Il est possible voire facile de passer toute une vie en refusant de prendre la responsabilité de notre propre développement: nous ne souhaitons pas faire l'effort de changer. Or lutter contre le changement demande un effort encore plus grand. Essayer d'empêcher le changement dans notre vie, c'est comme nager à contre-courant. Cette attitude nous épuise et nous frustre jusqu'à ce qu'une impression de défaite commence à imprégner notre vie. Au lieu de cela, nous pouvons choisir de profiter de la nature transitoire de l'existence et apprendre à participer au courant dynamique de la vie, en harmonie avec le processus de changement. Changer est naturel et sain, ce n'est ni à craindre ni àéviter. En observant attentivement les changements qui ont lieu dans notre vie, nous pouvons voir que le processus est ce qui amène toutes les bonnes choses. Une fois que nous avons compris que le changement agit continuellement en nous et sur nous, nous pouvons apprendre à utiliser l'énergie du changement diriger notre vie .

 

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 LAMA TARTANG TULKOU
Maître Tibétain

 

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Sasho Kostov2,

Oeuvre Sasho Kostov

 

ARCHIVES DU SABLE ...Extrait

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Au bout de mes doigts
ces blancs oiseaux cunéiformes
mon souffle mon amour
mon désir voyageur
ces oiseaux effilant le loin
fortuits et brefs entre l'incessant
combat du feu et de la mer
ces moments d'ailes donnant ciel
à mes mots

les voici insoucieux de moi
désormais si lointains
comme les vagues et le vent
et miens oh rythmiquement miens

 

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RAYMOND FARINA

 

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RAY

NULLE MORT NE PEUT

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Pour Derek Walcott

 

 

Il y a tant de chênes à Atlanta qui gémissent encore
Des champs qui pleurent
Qui chantent aussi
Et qui impriment aux capsules du coton des torsions incroyables !

C’est ce mélange
C’est cette torsion
Ce plus insoutenable qui habille l’envol des belles et seules images !

Que la mer mieux qu’Histoire te soit douce
Qu’elle te fasse mémoire
Que l’archipel mieux que pays te fasse collier

Que ce qui se mélange
dans l’aquarelle et dans Shakespeare
dans les contes le théâtre et les livres
t’organise le trône d’écume
où tu viendras t’asseoir avec le mangot-vert des au-delà du jour.

Ô seul langage du sel à la paupière touchée
Ô rire dans l’amitié scellé
Que poésie ne tremble !
Que poésie ne passe !

Frère,
à beau dire à beau faire
nulle mort ne sait
quand ce qui reste

se maille à tout ce qui célèbre qui accueille qui embrasse
et qui noue.

En nous, nulle mort ne peut.

 

 

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Patrick CHAMOISEAU

17 03 2017

 

 

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Walcott

 

RUCHES...Extrait

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Que la folie du monde se taise
Que la vie soit plus belle que la vie
Que les anges vacillent dans la mouvance du désir
Que le baiser de la jeune mariée donne au ciel
Une aurore de santal et de sel
Que dure sur la mer immense
Eternelle
La traversée des innocences

Que la noce des arbres en pollens
Donne aux insectes
La déraison des sentiments
Un chemin de terre de pommes et de miel
Dans ces rues de marbre

Villages et lumières
Enroulés autour des collines
Printemps de Toscane

S'il vous plaît
Refermez la chambre un moment

 

 

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PATRICK CHEMIN

 

 

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ilse jungbluth2

Photographie Ilse Jungbluth

VICTOR WAINWRIGHT - SAME OLD BLUES

LE LIVRE D'HEURES...Extrait

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"Car ne crois pas que ce soit vanité

si je te dis que nul ne vit sa vie"

 

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RAINER MARIA RILKE

 

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oiseau

 

 

BRUNO RUIZ...Extrait

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Un jour, il y a bien longtemps, je suis sorti de moi, de ce grand pays du silence. J’ai pris la route des mots pour embrasser l’univers avec vous, pour étreindre vos paysages, renverser des barrières, ouvrir des vannes, fleurir des jardins, crier l’inutile. Jamais je n’aurais cru semblable lumière dans vos yeux, tant de secrets dans vos enfances, de fleuves aux poèmes, d’espérance à vos genoux qui ne fléchissaient pas. Je m’approchais de vos îles sans vraiment les atteindre et je me nourrissais de vos viandes dans les poitrines du soleil. Et puis j’ai appris que tout meurt. J’ai accepté de vivre entre les mâchoires d’un étau sensible. Je me souviens aujourd’hui de ce qui nous lie à la terre et à toutes notre histoire commune. J’essaie d’oublier que j’attends. Mais de savoir que nous sommes les enfants d’une même langue partagée me rend plus que jamais vivant à l’œuvre infinie des hommes.

 

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BBRUNO RUIZ

2017

 

 

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DEEDRA LUDWIG9,

Oeuvre Deedra Ludwig


CHANSON

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Toi, à qui je ne confie pas

mes longues nuits sans repos,

Toi qui me rends si tendrement las,

me berçant comme un berceau ;

Toi qui me caches tes insomnies,

dis, si nous supportions

cette soif qui nous magnifie,

sans abandon ?

Car rappelle-toi les amants,

comme le mensonge les surprend

à l'heure des confessions.

 

Toi seule, tu fais partie de ma solitude pure.

Tu te transformes en tout : tu es ce murmure

ou ce parfum aérien.

Entre mes bras : quel abîme qui s'abreuve de pertes.

ils ne t'ont point retenue, et c'est grâce à cela, certes,

qu'à jamais je te tiens.

 

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RAINER MARIA RILKE

La traduction de ce poème est de Rainer Maria Rilke

 

 

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Joan Marti

Oeuvre Joan Marti

JEAN LAVOUE...Extrait

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Où se fera le don,
L’offrande fraternelle,
Qui brisera la coque
Où notre cœur attend ?

Nous naissons d’un oubli
Sous les branches du gel, 
D’une marche ajourée 
Dans l’eau vive du temps.

Nous allons au plus vaste,
Nous y semons le chant,
Arrimant à nos pas
Les odes du soleil,

Mais nous ne savons pas
La patience des aubes,
Nous voudrions germer
Sans visiter la nuit.

Nous ne percerons pas
La croûte des silences
Sans que le pain rompu
Nous dévoile un sillon.

Nous sommes ici-même
D’un royaume à venir
Dont le miracle s’ouvre
Au plus secret de nous.

Car nous sommes promis
À bien d’autres rivages,
À des lumières pures,
À des beautés sans nom,

À des fleuves inconnus
Surgissant de nos terres, 
À des bourgeons d’azur
Jaillis du même tronc.

Dans cette Absence vive,
Nous épelons le nom
Sans lettres, sans consonnes
Qui nous réconcilie,

Et sans cesse creusant
Les oraisons du vent,
Nous cherchons le passage
L’immense, l’estuaire.

Nous nous heurtons partout
À la gangue des rites, 
Nous pesons, nous comptons
Sans que la joie nous blesse,

Et pourtant nous allons
Vers notre source vive,
Vers le Souffle natif,
Vers ce vide habité,

Et nous voilà saisis
En cette attente nue
Par l’instant sans boussole, 
Ce Présent qui surgit.

 

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JEAN LAVOUE

13 mars 2018

www.enfancedesarbres.com

 

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emmila

 

PREAMBULE

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J'ai eu envie de plonger dans l'espace changeant de la mémoire. L'élément déclencheur, ce fut le retour imprévu dans la région non pas de mon enfance mais de mes origines, ou plutôt d'une partie de mes origines. C'est un lieu à la fois connu de moi car je l'ai expérimenté et j'y ai des souvenirs mais c'est également un lieu raconté par les miens, et ce de tant de manières différentes qu'il m'arrive d'avoir la sensation d'une vision multiple, à la fois précise et brouillée. Les époques s'entremêlent, les personnages et les événements également. Il y a aussi de grandes plages de silence. Au bout du compte, ce qui ressemble à mon histoire ne m'appartient pas tant que cela. Elle implique les acteurs d'un récit demeuré fragmentaire car si l'histoire commence dans l'un des plis du temps où je figure, instant I d'où part ma pensée, qu'en est-il du temps d'avant ? Il me faut collecter les souvenirs des uns et des autres, mettre bout à bout les bribes et, quand manque le lien, inventer et supposer pour recréer la trame et fabriquer de toutes pièces les fines lamelles de l'éventail troué.
Étrange promenade en vérité. Elle croise l'autoroute de la grande Histoire, croqueuse d'hommes et de femmes, mais aussi des sentiers surprenants auxquels on ne prête pas attention, qui partent à gauche, à droite, et que j'ai ignorés jusque là parce que j'allais si vite… A peine les avais-je remarqués que je les avais oubliés, concentrée sur l'avancée de ma propre existence, bercée par le ronronnement de mon seul moteur. Maintenant, stylo en main, je m'arrête. Je zigzague, je vais à pied dans ces sauvagines redevenues presque invisibles tant la trace en est aujourd'hui ténue. L'empreinte des gens est peu de chose et pourtant ! Ce sont ces infinités de presque rien, ces petits pas dans la poussière du temps qui ont façonné ce présent objet de toutes nos attentions.
Je ne retrouverai pas les traces perdues des lointains ancêtres. Ni Cro-Magnon, ni romains, ni goths, aucun issus de ces anciennes tribus venues buter sur les limites occidentales de l'Europe. J'ignore à jamais ce qu'ils furent. Tous et toutes ont tissé le temps jusqu'au premier fil de la trame connue, intime, vécue par mes ancêtres proches et racontée. Avec les premières maille de ce canevas-là débute le conte premier, celui qui réjouit les enfants parce qu'il semble à la fois si exotique qu'il en est presque inconcevable, et si vrai par la voix qui le rapporte, réelle et aimée et attendue. C'est là que tout commence. "Tu ne peux pas savoir parce que tu n'étais pas née, mais quand j'étais petite, mon père, ma mère…" Ainsi en va-t-il de chacun.
Je mets quelques mots sur quelques visages, les moins éloignés de moi – même si beaucoup se sont déjà tus. Chaque mort engloutit des visages, tout un vivier d'histoires. A partir de ce qui reste, à partir du relevé des voies suivies avant juste avant nos premiers pas, nous bricolons notre propre légende sans réaliser combien elle-même nous fabrique et nous dirige. J'ai choisi de retrouver ces fragments, de leur donner un sens et, quand ils font défaut, de les relier avec le fil de l'imagination et du cœur. C'est un voyage dont j'ignore la durée ni la distance à parcourir mais, comme tout voyage, au fond, c'est avant tout un récit et j'en suis le scribe.
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LEILA ZHOUR
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DEEDRA LUDWIG8 ,

Oeuvre Deedra Ludwig

GUISANE...Extrait

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Pose ta vie un moment près des iris sauvages du marais. Demeure un instant dans le secret des arbres. Ne demande rien. N’attends rien. La patience de la terre est infinie. C’est un long murmure depuis la nuit des temps. Ta vie est une éternité. Ne passe pas à côté. Parfois la lenteur. Parfois la précision du mot et l’humilité du chant. Parfois le vent du soleil. Parfois tout en haut des cimes de l’imaginaire. Parfois dans l’abîme du trop et des impasses de la pensée obsédante. Ton petit caillou, pose-le sur ton cœur. Respire. Ta vie est une éternité. Ne passe pas à côté.

 

 

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© PATRICK CHEMIN

(2013)


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iris-japonica

 

 

 

SEUL UN CALICE

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Seul un calice rempli de larmes
a l’éloquence du discours
quand il parle de la grandeur humaine.

 

Qui donc encore a conscience
de l'opulence indécente
quand des enfants meurent de faim?

 

Je sais que "beauté" est un mot païen
qui se décline en cris de cœur.

 

Je viens de la lumière intérieure du verbe et des choses.
Je viens d’une lumière originelle
que la matière cache
à l’insignifiance de l’œil humain.

 

Je viens de la lumière matrice
qui articule l’atome pour donner la vie.
Je viens d’un seigneur de sang lointain.
Je viens de mes pères et du chemin.

 

Je sais l’impertinence de la conscience
dans un monde de calcul.
Je sais l’indispensable mutation
et le retour à la lumière.

 

Je sais que la Beauté
est toujours une prière.

 

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JEAN-MICHEL SANANES

 

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LUMIERE

 

RETROUVONS-NOUS...

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Retrouvons-nous un peu 
comme au temps des badamiers
d'avant le grand départ
vers l'autre monde

Lorsque que nous vivions nos rêves 
ou de jeunes rêves
de piroguiers    de mangroves habitées 
qui  abreuvaient 
les racines du ciel

Retrouvons-nous encore
comme du temps où nous pensions 
alliance  accord effleurant ainsi prématurément 
et sans faillir les rivages vierges de Sagesse

Avant que ne brise   sans frein
au coeur de l'âme 
l'arbitraire et ses lames 
dont le morfil sitôt blessait le destin en allé

Dans le Ponant vague 
un songe océan   une esquisse 
pour un petit voilier et son île 
que la mer berce encore

A bord    on y caressait l'espoir 
de ces noces originelles touchant 
au plus intime de la beauté
et de l'amour de la terre

Nous avions le monde
à portée de la main 
comme le marin      ses ciels infinis 
La goutte d'eau n'abrite-t-elle pas l'océan

On ne revient pas du temps passé 
à le perdre      comme de ses geôles 
Mais d'en raconter l'histoire
au présent     de loin     en courant à sa rencontre

 

 

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CRISTIAN GEORGES CAMPAGNAC

 

 

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PLAGE LIBREVILLE

J'AI TOUJOURS....

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J’ai toujours ton cœur avec moi
Je le garde dans mon cœur
Sans lui, jamais je ne suis
Là où je vais, tu vas ma chère
Et tout ce que je fais par moi-même,
Est ton fait, ma chérie.
Je ne crains pas le destin
Car tu es à jamais le mien, ma douce.
Je ne veux pas d’autre monde
Car, ma magnifique,
Tu es mon monde, en vrai.
C’est le secret profond que nul ne connaît.
C’est la racine de la racine,
Le bourgeon du bourgeon
Et le ciel du ciel d’un arbre appelé Vie
Qui croît plus haut que l’âme ne saurait l’espérer
Ou l’esprit le cacher.
C’est la merveille qui maintient les étoiles éparses.
Je garde ton cœur, je l’ai dans mon cœur.

 

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E. E. CUMMINGS

 

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COEUR


CITADELLE...Extrait

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« Comme l’homme doit baigner dans l’air, comme la carpe doit baigner dans l’eau, l’arbre doit baigner dans la clarté. Car planté dans la terre par ses racines, planté dans les astres par ses branchages, il est le chemin de l’échange entre les étoiles et nous. »

 

 

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ANTOINE DE SAINT-EXUPERY

 

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ARBRE 2

 

AURORE INHUMABLE

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Parfois grâce plus lente un pan de vie soufferte est là tremblant que tu ne rejoins plus. Dans ce relâchement du ciel désert le temps désespérant et pur explose à travers feux et pierres. Une mélancolie travaille en pourrissement le silence à l’aurore inhumable. Et toi ma très proche pensée de blancheur en ton parfum de lait durci au jour d’été poudre de chaux coquille concassée dans cette gorge quelle fatigue de quel amour m’es-tu ? Rien que seul et me taisant me dis-je Dieu jamais ne me retrouvera. Plus de terribles ferveurs et d’éblouissements fous au fond de mon sommeil. Ici veillent de grands ennemis brûlants sur le ceinturement abrupt des empires. Insoutenable éclat de nos murs mêmes dans la craie. Et quelque part qui ne peut plus être pleurée l’immense larme bleue l’ombre apeurée liquide et cette sphère aux fins cristaux de neige épuisant en des orbes infinis la force de son roulement. Ce sont dans une chambre verte au torrent accrochée les denses murmures de la folie. Je dis la mort m’appelle. Une sombre puissance m’arrachera de ce profond de toi. Un signe noir déjà me porte au cri. Avais-je peur anciennement quand l’idée d’une paix caverneuse engouffrait son abîme soudain en moi ? Non je te voyais et tenais comme une sauvagerie d’anges à ce pic éclairant l’aplomb triste du lac éteint. Pourtant chaque jour plus faisant moi je foule de nouveau l’abord de cette solitude qui me ressemble. A l’orée les formes sont rappelées dans le congé blanchâtre des vergers chaotiques. Au centre inhabitable un visage roide emmêle nos sourires perdus. Et par-delà tout cet empilement feuillu de la forêt tardive une nuit frissonnante d’étoiles et de mots. Un monde recommencé comme journée de sable devant la source. Une âme offerte aride où n’est plus ce souci de vivre et de revivre.

 

 

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JEAN-PHILIPPE SALABREUIL

 

 

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Tejo Verstappen

Oeuvre Tejo Verstappen

 

LE RÊVE DE GRAMSCI...Extrait

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Perdre notion de la douceur

de l'amande écale éclatée

Perdre notion de ce lexique

où se prirent tous mes oiseaux

quand faseillaient les feuilles

quand chaque arbre était singulier

dans sa façon de ciseler

l'espace & sasser la lumière

Oh les mots de ma préhistoire

Oh cette cécité

loin du livre initial

J'ai laissé

tous mes gestes dans la conscience

d'hommes maigres & secs de pauvres

traversant le plus clair des jours

pour échanger des grains des mots

ou pour prendre le thé le temps

de ne rien dire écouter l'eau

murmurer son désir de menthe

Nos nuits étaient de chiens lâchés

dans les étoiles les présages

d'errances de fous de voleurs

Nous étions autour de ta voix

C'était comme dans un jardin

de merveilles dont fleurissait

notre silence en faim de conte

 

 

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RAYMOND FARINA

Editions J.M. Laffont

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cup of tea

RICHARD BONA - SCENES FROM MY LIFE

POURQUOI LES BÊTES MEURENT-ELLES ?

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Pourquoi les bêtes meurent-elles comme les enfants ?

Pourquoi mourons-nous en elles ?

Est-ce par la loi d’un dieu, sous le poids de son

pas sur les choses ?

Pourquoi ne distinguons-nous pas les mots ?

Pourquoi cette pitié ou cette loi

ne sauvent-elles pas ?

Pourquoi mourons-nous dans les fleurs

dans la lumière du jour nécessaire ?

C’est ainsi que je sors dans la lumière pour me

soustraire aux ombres où j’écris.

tels seront la reddition, le temps :

la destruction de tout style

la lumière frontale qui nous brûlera tous.

 

 

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SEBASTIANO AGLIECO

Traduction Jean Portante

 

 

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animaux

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