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Channel: EMMILA GITANA
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LES AILES DE SONGE...Extrait

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Toute pensée a des ailes de songe.

Et on soutient que la pensée est mortelle. Les ailes de songe sont-elles des ailes de cendre ?

Mais les mots chargés d’une pensée continuent à porter l’hypothèque de l’imagination ; et même s’ils subissent des transformations purement verbales, purement poétiques ; ils soulèvent des voiles dans notre esprit. La beauté des mots réside dans leurs changements dont nul ne se produit que nous ne lui fournissions une âme.

...

Or, tout le temps que ma méditation se poursuit, j’entends en moi la rumeur du style que je veux créer. La clarté de la pensée y fera plus chantante la vibration du mot et lui donnera tant de profondeur qu’on le verra revêtir les propriétés d’un miroir.

Puisque la pensée se reflète dans le miroir du langage…

 

 

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JOE BOUSQUET

 

 

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songe


GENEVIEVE CLANCY...Extrait

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...

 Il y a cette coupe de temps où l’avenir se suspend pour laisser voir le Tout. Puis le poids revient sur l’éveil nous rendant à la nostalgie.
Est-ce la présence ?
Il y a cet appel mélancolique qui monte de la beauté, écho de nos peurs à briser les attaches des rêves qui ont perdu la mémoire du vol.
Est-ce la présence ? (…)
La présence, passeur traversant les formes pour délivrer les profondeurs qu’elles retiennent… "

 

 

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GENEVIEVE CLANCY

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geneviève

 

 

ECRIRE A VUE...Extrait

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Souviens-toi des chardons que tu mangeais à cru dans
le sommeil des combes

Ta main hante l’ombre des herbes
fouille la ligne des cœurs
déjoue l’épine sous la fleur

Tu mets du mauve à tes dents

Tu regardes le fond d’épicéas tout pèse ici au pied de l’horizon

Rien ne surgit plus que la buse
confinée en sa ronde

Pour manger l’artichaut des pays par-derrière
l’artichaut vrai des jardins à climats
il faut crever la combe passer la pierre

Tu gardes comme un charbon dans l’œil
Tout bataille tu relances la vie
emportant sous ta robe les chardons de la combe

 

 

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 JACQUES MOULIN

Editions L’Atelier contemporain & Le 19

https://www.terreaciel.net/Jacques-Moulin-1147#.XSG5FeszaUk

 

 

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MONET8,

Oeuvre Claude Monet

COMME UN BRUIT DE JARDIN...Extrait

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Un sein dont l’aréole
aurait pris le dessus
Un sein ouvert comme
une outre de lait
on dirait
un lait de matin bouilli
qui ne veut plus redescendre
Un voile de lune
sur un lac de montagne
on est haut encore
mais l’œil lisse
Un sein passé au talc
téton rentréà peine îlot de brume
Un sein qui crève l’écran de sa peau brune
hisse sa neige
Un sein sans soutien
sinon celui de ma main

C’est ce marron
sorti de bogue
et que je tourne
jusqu’aux farines de mes rêves

 

 

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JACQUES MOULIN

https://www.terreaciel.net/Jacques-Moulin-1147#.XSG5FeszaUk

 

 

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MARBRE2

Oeuvre ?

ANNA MARIA CARULINA CELLI...Extrait

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Mon enfant court tout autour
Tout autour de la mer 
La mer, île des temps passés 
Que le vent a emportée 
Lorsque soufflant sur le Ciel de la marelle 
La Terre s'est renversée

Mon enfant court tout essoufflé
Tout autour d'une dune enfarinée 
Une mamelle de pain blanc 
Tiède, laiteuse et parfumée
Mariant rondeurs enneigées
A la chaleur des profondeurs

Mon enfant court autour d'un œil vert 
Tandis que dansent sur ses chevilles
Les longues herbes des pupilles 
Cils ondulants du bord de rêve
Vers les savanes translucides des eaux claires
Où le regard voit à travers
Les larmes et les sourires

Mon enfant court tout autour 
Tout autour des saisons du printemps à l'hiver
Il court à reculons
Sa chevelure se teinte d'écume et de gris fer
Et dans ses boucles écroulées 
Pavots et feuilles mortes se sont accrochés

Il court à l'envers en regardant derrière
Les mains posées sur les rivières de ses vallées
Où qu'il court d'avant ou d'arrière
Il court vers la mer d'où il est né

Déjà au loin vacillant sur les vagues
Déjà au loin comme des points 
Oscillant sur les orbes 
Entraînées par la dernière marée
Il les voit s'en aller, quitter l'entour 
Sans espoir de retour
Les barques de bois mort

On dirait des papillons de nuit
Captifs des plis lourds d'un rideau de velours
Il pleure, mon enfant 
Il pleure sur le sort

Et toujours courant à contre, après courant
Agitant ses petites mains vaines
Vers les vies qu'on emmène
Il avance encore vers l'arène
Là, assise sur une frêle nacelle
Une ombre qui lui ressemble
Revêtue d'un drap ample
Joue du bout de ses doigts avec une hirondelle

 

 

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ANNA MARIA CARULINA CELLI

 

 

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gregg-difference

NOTRE PLANETE

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Nous avons l'immense douleur de vous faire part de la mort, ce soir, de notre ami le poète Michel Baglin, à 68 ans. Notre peine est immense.
Voici le dernier poème qu'il nous as envoyé et que nous publions dans l'anthologie du Festival Voix vives 2019 , un poème dédiéà Jackie, sa femme, vers qui toutes nos pensées se tournent ce soir. - Les éditions Bruno Doucey

 

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Tant de mêmes paysages peuplent nos regards ! 
Depuis plus d’un demi-siècle ensemble nous jouons les balanciers sur la crête des jours traversés, craignant pour l’autre, se tenant du bout des yeux, nos pieds sur la corde raide
comme nos cœurs cherchant l’équilibre, s’inventant les gestes simples de la confiance trouvant l’appui à demi-mot.
Sous la poussière retombée des années,
nos vies ont composé une planète familière
une géographie de lieux conquis et de pays inventés où nos deux enfants poussent leur chemin.
Cette terre nous est commune, 
elle nous nourrit
tandis que notre mémoire frémit 
au murmure des mêmes sources,
et l’on partage l’un et l’autre les sentiers d’alpage qui nous conduisent encore par la pensée
sur l’épaule nue de la montagne,
les ravines et les passages d’éboulis
et l’éblouissement de la mer scintillant à nos pieds. Depuis plus d’un demi-siècle l’amour 
nous a mis en route ensemble tant de fois, 
tant de fois nous a dessiné derrière l’horizon du quotidien des gares de campagne, des terminus d’utopie,
un môle, un phare, un bout de terre, une île
et les petits enfants de l’avenir. 
Des champs de lavande aussi pour baigner nos caresses, des chambres de pénombre pour enrober l’été.
Nos corps se connaissent et s’épellent du bout des doigts. Ils ont toujours crainte de se perdre
et se cherchent la nuit comme nos sourires devinés.
Ils ont toujours crainte de se perdre
pour s’être un peu perdus naguère
en des courants contraires
sans cesser de se connaître pourtant
ni de retrouver leurs formes dans le moule de nos mains. Plus d’un demi-siècle d’amitié ont arrondi nos angles, 
le miel de la complicitéétale sa douce lumière 
sur les blessures et les angoisses de nos âges.
Un printemps toujours soulève nos terres
de ses pousses neuves,
de sa verdeur de promesse.
Et le gros coton gris des ciels de novembre n’y peut rien

 

 

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MICHEL BAGLIN

 

 

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cath berne sculpture

Oeuvre ?

 

 

LETTRE DE CEDRIC MAURIN - ENSEIGNANT - A EMMANUEL MACRON

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M. Emmanuel Macron,

 

 

Je suis Cédric Maurin un rescapé de l’attentat du Bataclan et je suis un des professeurs grévistes qui a retenu notes et copies. Je les ai rendues vendredi 5 juillet après-midi et en faisant cela je suis persuadé d’avoir défendu l’honneur de notre institution.

Cette nuit je n’ai pas dormi, réveillé sans cesse par des sueurs froides en pensant aux élèves et aux parents qui doivent faire face au sabordage du bac 2019 que M. Blanquer a orchestré, rompant ainsi l’égalité de traitement des élèves vis-à-vis d’un examen national, et en s’asseyant sur la souveraineté des jurys de professeurs, envoyant des consignes, sans en-tête et non signées : en somme un véritable putsch administratif. Qu’une partie de l’administration et des collègues ait appliqué ces consignes me révolte car ils l’ont fait par peur des menaces que le ministre Blanquer n’a cessé de proférer à l’encontre des personnels administratifs et enseignants de l’Education nationale. Depuis quand un ministre intimide-t-il les personnels dont il a la responsabilité ? Est-ce cela l’école de la confiance voulue par M. Blanquer ? C’est en tout cas comme une véritable mise au pas, que les personnels enseignants perçoivent l’article 1 de la loi Blanquer.

Cette nuit, en effet, je n’ai pas dormi car j’ai été scandalisé et blessé par une interview télévisée pendant laquelle vous avez employé, à propos des enseignants grévistes, l’expression « prendre nos enfants et leurs familles en otages », reprenant ainsi des éléments de langage dangereux et pour le moins risqués. M. Macron, les professeurs grévistes ne sont ni des délinquants ni des terroristes ! Ce sont des personnes qui ont décidé d’exercer un droit constitutionnel, le droit de grève, pour dénoncer, d’une part, des réformes inégalitaires qui détruisent le service public qu’est l’Education nationale, d’autre part, le refus total de M. Blanquer d’ouvrir sa porte et discuter avec les personnels enseignants, et pour cause, à chaque enquête, l’écrasante majorité d’entre eux est très hostile aux réformes qui sont menées au sein de l’Education nationale. Nous avons exercé ce droit de grève, contraints et forcés par le refus de dialogue de la part de M. Blanquer : personne ne sacrifie 1/30ème de paie par journée de grève avec gaité de cœur. Nous préparons nos élèves, toute l’année pour cet examen du bac, dans des conditions de plus en plus difficiles, c’est un crève-cœur pour nous de devoir nous mobiliser (nous l’avons fait tout au long de l’année) pendant une période d’examen. C’était un appel à l’aide et un cri d’alarme.

Les mots ont un sens et même une symbolique et il est trop facile, pour des enjeux communicationnels d’essayer de braquer l’opinion contre les professeurs, souvent caricaturés comme des fainéants privilégiés ; or, comme vous avez pu le dire vous-même, les professeurs, en France, sont sous-payés et le métier est tellement peu attractif qu’en 2019, près de 1500 postes ont été non pourvus aux concours du 1er et du 2nd degré. Pour compenser cela vous ferez appel à des contractuels non formés et peu protégés, utilisés comme de véritables fusibles colmatant les failles causées par le manque d’investissement dans l’éducation. Malgré tout, dans certains départements, l’utilisation massive de contractuels ne suffira pas à pourvoir tous les postes.

L’utilisation de tels éléments de langage n’est pas anodin et est le fruit d’une double tendance dans votre politique et votre communication : la criminalisation des mouvements de contestations sociales et l’invisibilisation de ces mouvements.

Prendre les élèves en otages ? Ces mêmes élèves ont mené une contestation contre vos réformes. Ceux du lycée Arago, en mai 2018, ont été conduits en garde-à-vue (les parents étant avertis parfois 40h après le début de la garde à vue), ceux de Mantes-la-Jolie, à genoux pendant des heures, mains sur la tête ou attachées dans le dos et tête contre un mur, humiliés par les forces de l’ordre. Nous avons tous encore ces images atroces dans un coin de la tête et les professeurs stylos rouges ou grévistes retenant notes et copies se sont, par solidarité avec les élèves, photographiés dans cette même posture. Nous nous souvenons tous de collègues qui ont dû s’interposer pour protéger leurs élèves des forces de l’ordre pendant des blocus ou des manifestations.

Nous avons tous encore en mémoire aussi, cette vidéo mise en ligne, d’une professeure braquée en plein cours à Créteil et le hashtag « Pas de vague » qui a libéré la parole des enseignants, jusque là effrayés de dénoncer les anomalies internes et leur sensation d’être isolés et impuissants : écrasés par leur administration.

L’organisation du bac 2019 et la gestion de M. Blanquer face aux mouvements de contestation des professeurs n’a pas dérogéà la règle. Le 17 juin, les personnels enseignants se sont fortement mobilisés pour la grève des surveillances du bac (entre 20 et 25% de grévistes), avec le système de sur-convocation, l’emploi de personnels extérieurs, M. Blanquer a communiqué sur un chiffre de 3% de grévistes. Ce chiffre ne correspond pas au pourcentage de grévistes mais à celui de manque de personnel effectif devant les élèves : première entaille dans le fiasco orchestré qu’est celui du bac 2019. Dans mon établissement, d’ordinaire tranquille, nous étions 40% de grévistes, parce que nous n’avons pas eu les moyens nécessaires à l’application de vos réformes, mais aussi parce que d’ici 2-3 ans, nous n’aurons plus italien, ni allemand, ni latin, ni grec et que des postes vont être supprimés. Quel établissement dans le secteur proposera ces enseignements ? Aucun ! La solution sera de passer par le CNED : c’est la fin de l’école publique gratuite et de l’égalité des chances ! Elève puis étudiant boursier, j’ai fait 9 ans de latin : avec le système qui va être mis en place, je n’aurais jamais pu avoir accès à cet enseignement.

Alors oui du 2 au 4 juillet j’ai été gréviste et n’ai pas rendu les notes et copies (que je n’ai rendues que le vendredi 5 après-midi), pour protester contre tout cela. Je suis fier de ce mouvement qui s’est constitué petit à petit, depuis un an et demi. Il est venu recréer de la solidarité entre collègues enseignants, en dehors des syndicats et a été irréprochable dans ses choix et ses actions. Tout a été décidé démocratiquement en AG, nous avons été parfaitement encadrés juridiquement car les personnels enseignants, eux, sont très attachés à l’Etat de droit. Notre principale revendication : être reçus et entendus par M. Blanquer, qui n’a pas fait ce choix. Le ministre a refusé catégoriquement de nous recevoir. La suite est dramatique. M. Blanquer maintient la date des résultats du bac. Face aux très nombreux refus de jurys de statuer sur les élèves à qui il manque des notes, il a demandéà l’administration (non légitime pour cela) de compléter avec les notes, non pas du contrôle continu (qui n’existe pas, encore une fois un élément de langage qui prépare le terrain aux réformes Blanquer), mais aux moyennes présentes dans les livrets scolaires. Les conséquences de ce choix sont nombreuses et terribles et vont toutes dans le sens d’une rupture d’égalité des candidats à l’examen national du bac. C’est à se demander si ce chaos provoqué par M. Blanquer n’a pas été pensé et voulu, car la stratégie libérale est désormais bien connue : baisse des moyens alloués au service public, dénonciation de leurs dysfonctionnements causés par ces manques de moyens et donc justification de privatisations ou d’applications de mesures libérales détruisant ces mêmes services publics. De fait, les réformes Blanquer suppriment le bac national, saborder ainsi le dernier bac national n’est-il pas le meilleur moyen de justifier sa propre suppression ? La fin du bac national et l’introduction du contrôle continu, donc une notation locale, aura pour conséquence qu’un bac n’aura pas la même valeur en fonction du territoire où on le passe. Les fuites de sujets, dans un lycée privé pour le bac 2019, montre à quel point, ce bac local pourra être manipulé.

Les professeurs grévistes jetés en pâture à l’opinion publique par votre ministre, M. Blanquer, ainsi que par vous-même, ne sont pas un groupe « radicalisé» (comme on a pu trop souvent le lire ou l’entendre) aux revendications corporatistes : nous défendons la notion de service public de qualité, l’égalité des chances et un métier que nous exerçons avec passion. Nous alertons aussi sur les dégradations à venir des conditions de travail pour les professeurs, et surtout pour les élèves. Peu importe que cela puisse paraître à certains comme impopulaire ou désuet : nous saurons être pédagogiques et répéter sans cesse les affres vers lesquels vos réformes nous dirigent. Nous sommes déjà soutenus par les fédérations de parents et par les syndicats lycéens.

M. Emmanuel Macron, vous êtes censéêtre le président de toutes les Françaises et de tous les Français et à ce titre je vous demande donc publiquement des excuses pour les propos que vous avez tenus à l’égard de fonctionnaires que vous avez décrits comme des délinquants ou des terroristes. Vos propos ont pu heurter à la fois les personnels enseignants et les victimes de véritables prises d’otages, qu’elles soient des attentats ou non. Je vous demande d’arrêter de criminaliser les contestations sociales, à défaut de vouloir les entendre. Je vous demande, au nom des collègues grévistes, de toutes celles et ceux qui les soutiennent, la démission de M. Blanquer, qui dans sa gestion du bac 2019, s’est mis à dos l’écrasante majorité des personnels administratifs et éducatifs de l’Education nationale, rendant impossible la mise en place de « l’école de la confiance ».

Nous, professeurs grévistes, vous demandons enfin, l’ouverture de nouvelles négociations autour des réformes nécessaires à notre système éducatif ; négociations sans lesquelles il ne peut y avoir un apaisement de la situation et une rentrée de septembre 2019 sereine.

Veuillez recevoir M. Emmanuel Macron, l’expression d’un enseignant amoureux de son métier et inquiet de l’avenir de cette belle institution, l’Education Nationale, creuset du savoir et du vivre ensemble.

Merci de partager cette lettre !!!

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CEDRIC MAURIN

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macron-blanquer-ecole-pas-vague2

RESPIRE

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 Approche-toi petit, écoute-moi gamin,
Je vais te raconter l'histoire de l'être humain
Au début y avait rien au début c'était bien
La nature avançait y avait pas de chemin
Puis l'homme a débarqué avec ses gros souliers
Des coups de pieds dans la gueule pour se faire respecter
Des routes à sens unique il s'est mis à tracer
Les flèches dans la plaine se sont multipliées
Et tous les éléments se sont vus maîtrisés
En deux temps trois mouvements l'histoire était pliée
C'est pas demain la veille qu'on fera marche arrière
On a même commencéà polluer le désert
Il faut que tu respires, et ça c'est rien de le dire
Tu vas pas mourir de rire, et c'est pas rien de le dire
D'ici quelques années on aura bouffé la feuille
Et tes petits-enfants ils n'auront plus qu'un œil
En plein milieu du front ils te demanderont
Pourquoi toi t'en as deux tu passeras pour un con
Ils te diront comment t'as pu laisser faire ça
T'auras beau te défendre leur expliquer tout bas
C'est pas ma faute à moi, c'est la faute aux anciens
Mais y aura plus personne pour te laver les mains
Tu leur raconteras l'époque où tu pouvais
Manger des fruits dans l'herbe allongé dans les prés
Y avait des animaux partout dans la forêt,
Au début du printemps, les oiseaux revenaient
Il faut que tu respires, et ça c'est rien de le dire
Tu vas pas mourir de rire, et c'est pas rien de le dire
Il faut que tu respires, c'est demain que tout empire
Tu vas pas mourir de rire, et c'est pas rien de le dire
Le pire dans cette histoire c'est qu'on est des esclaves
Quelque part assassin, ici bien incapable
De regarder les arbres sans se sentir coupable
A moitié défroqués, cent pour cent misérables
Alors voilà petit, l'histoire de l'être humain
C'est pas joli joli, et je connais pas la fin
T'es pas né dans un chou mais plutôt dans un trou
Qu'on remplit tous les jours comme une fosse à purin

 

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MICKEY 3D

 

 

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IMPERTINENCES

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Dans mes yeux 
Le sucre et la citronnelle 
Le lien entre les hommes
Ton regard si bleu
Les énigmes et les chrysalides 
Pour l'océan et le grand large
Les résonances 
Et les baisers
Tes paroles qui bruissent
Très vite
Le vent 
Ta peau encore
Ce caractère charnel
Mon effraction.

 

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ISABELLE BRECHET BRANDY

 

 

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Caillebotte - Trouville

Oeuvre Gustave Caillebotte

UN TOUT PETIT POEME

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Je n’ai à t’offrir qu’un tout petit poème
Fait avec les haillons de la vie
Les boutures ratées de la chance
Les miettes du bonheur
C’est un petit poème errant à la dérive
Balloté par les vagues de l’espoir
Torturé par les vents de l’amour
Un poème en chien
Un poème de rien
Un poème vagabond
Sans prétention
Sans considération
Un poème qui aboie par la queue
Autant dire un poème marron
Un poème mendiant les mots dans les poubelles
Poème à quatre pattes
Que nul rêve n’a pu apprivoiser
Et qui va tout seul
De déboires en déboires
Allumer les étoiles
Gouverner la rosée
Bâtir le temple du monde 
Un tout petit poème
Serpent de mer
Oiseau du paradis
Que chevauche la liberté
A l’heure insolente de l’amour

 

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ERNEST PEPIN
Faugas
Le Samedi 6 juillet 2019

 

 

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UN TOUT PETIT POEME

JOHNNY CLEGG...HOMMAGE

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johnny_clegg

" KING OF TIME "

Son dernier ALBUM 2017, remarquable, puissant,  dont  " Colour of My Skin ", un chant magnifique ( Feat. Angélique KIDJO ),  Witness, etc 

 

 

OUI 

"  ONE ( HU ) MAN ONE VOTE " 

 

UNE VOIX FACE A L'APARTHEID 

 

Une énergie qui témoignait d'une Foi inébranlable  !  Un immense Artiste, un visionnaire nous quitte ... Danseur exceptionnel, un charisme fascinant qui parlait aux nations. JOHNNY  CLEGG était un Passeur qui vivait en groupe  un Art ancestral, le Chant, la Danse, la Culture SUD-AFRICAINE 

 

Une bien triste nouvelle, ce jour, vient enténébrer les horizons de la paix, le long  chemin vers la Liberté que  Nelson MANDELA avait décidé de  prendre,  de suivre à toujours, jusqu'à la délivrance.

Il se préparait  à partir, à quitter  ce monde, ses dernières  interviews  sont poignantes, si profondes ...

ASIMBONANGA

résonne dans notre souvenance et nous émeut, aux larmes  ! Un chant  porté au coeur de l'engagement politique, dans un contexte  terrible, pendant les  heures, les jours sombres de la politique  d'apartheid de l'époque, des années 80. Un chant abeuvant les racines de tout un Peuple ! 

Quel homme, quels messages, quelle foi partageait - il entre les races, les peuples... Nous le vîmes, un soir, au grand Festival de St-Florent, à l'orée du Cap Corse, pour le dixième anniversaire du Festival PORTO LATINO. Un concert  fabuleux ! 

 

 

ASIMBONANGA 

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UN GRAND MOMENT, LE CHANT TRANSCENDE et, MADIBA

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Asimbonanga

 

Une soirée inoubliable, des chants, des choeurs, une rythmique, une ferveur  hors du commun ;  il emporta, avec tous les siens présents sur scène, un public nombreux et conquis.

Il se savait en sursis, le confiait lors d'un récent entretien, alors qu'il présentait son dernier album. Musique  du monde  ? Nous ne dirions pas cela mais rencontre de deux cultures et deux histoires, allant désormais l'amble, après des décennies de déchirements et d'affrontements. Une musique engagée, oscillant entre les genres modernes et l'héritage Sud-Africain originel. Un mélange fascinant, forçant à la fois le respect et les desseins pacifiques d'une cohabitation prodigue, apaisée, apaisante ! 

Nous avons choisi de présenter  deux titres qui le définissent et circonscrivent  les pôles de  son oeuvre musicale édifiante, chaleureuse, festive, emplie d'espérance.

Il aura cheminé aux côtés des grands de ce monde investis pour la paix, la liberté, la dignité ; il nous manquera, beaucoup, comme manquent  à l'appel les hommes de bonnes volontés adoubant leurs publics et, bien au-delà,  qui honorent  les rôles  qu'ils ont à jouer, leurs missions hautement réconciliatrices.

Nelson MANDELA l'avait bien compris qui un soir  vint, par surprise, engager sur scène ces pas de danses mémorables, des images qui émurent tant de populations, tant de NATIONS. Oui, la planète souffla, enfin libérée  du terrible fléau de l'ostracisme, de l'exclusion, le l'apartheid Sud-Africain.

 

VOICI ONE MAN ONE VOTE 

ASIMBONANGA

Guises d'adieu, d'au-revoir au grand artiste,  au  " Zoulou Blanc " qui n'est plus de ce temps et qui est parti, comme MADIBA,  

GEOFFREY ORYEMA,  RACHID TAHA, NILDA FERNANDEZ, ARETHA FRANKLIN  et TANT D'AUTRES 

 

 

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JOHNNY_CLEGG_

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Remerciements à Marin pour son hommage sur le site Corsica GO56

http://marin56.canalblog.com/archives/2019/07/16/37504059.html

LES VRAIES RICHESSES...Extrait

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"On a dû te dire qu'il fallait réussir dans la vie;

moi je te dis qu'il faut vivre, c'est la plus grande réussite du monde.

On t'a dit: "Avec ce que tu sais, tu gagneras de l'argent."

Moi je te dis: "Avec ce que tu sais tu gagneras des joies."

C'est beaucoup mieux. Tout le monde se rue sur l'argent. Il n'y a plus de place au tas des batailleurs. De temps en temps un d'eux sort de la mêlée, blême, titubant, sentant déjà le cadavre, le regard pareil à la froide clarté de la lune, les mains pleines d'or mais n'ayant plus force et qualité pour vivre; et la vie le rejette. Du côté des joies, nul ne se presse; elles sont libres dans le monde, seules à mener leurs jeux féeriques sur l'asphodèle et le serpolet des clairières solitaires."

 

 

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JEAN GIONO

 

 

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LAURETTE PEYRAUBE8,

Photographie Laurette Peyraube

 

 

 

L'OBSCUR VERTIGE DES VIVANTS...Extrait

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"La science n'étouffe pas le chant de l'océan dans les coquillages.Savoir qu'on y entend les vibrations de sa propre oreille ne réfute pas les vagues qui roulent en nous leur nostalgie. Les chiffres forent des puits comme les mots écoutent le monde : dans la fascination de sa beauté.
Ainsi, révélée ronde, la Terre enfanta encore des aventuriers au coeur plus vaste, à qui le vertige continua de fouetter le sang.
Le réel ne condamne pas la poésie. Il l'appelle, comme le vent la voile lui donnant force, le savant la formule qui creuse l'infini, notre mémoire des coquillages pour désirer le mer vivante."

 

 

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MICHEL BAGLIN

 

 

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dora maar3

Oeuvre Dora Maar

LES OISEAUX PERDUS

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 Merci Ananda...

 

Le matin compte ses oiseaux

Et ne retrouve pas son compte

 

Il manque aujourd'hui trois moineaux

Un pinson et quatre colombes

 

Ils ont volé si haut, la nuit,

Volé si haut, les étourdis,

 

Qu'à l'aube ils n'ont plus trouvé trace

De notre terre dans l'espace.

 

Pourvu qu'une étoile filante

Les prenne sur sa queue brillante

 

 

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MAURICE CARÊME

 

 

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OISEAUX2

Oeuvre  Stephanie Pui-Mun Law

L'HOMME DE BEL ABBES

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La mort,

c'est ce chat qui m'attend

dans une rue de Sidi-Bel-Abbès

pour me dire que les fleurs étranglées

ont écrit des zéros

 

La mort,

c'est cette belle vitriolée

par l'Amour, par le Temps,

par les crèves et les chemins de détresse

jouant aux dames derrière le carreau

 

La mort,

c'est se revoir sur un banc au collège

chez les marchands de mensonge

avec son copain qu'est devenu un autre

 

La mort,

c'est ce marchand d'étoiles

sorti d'un manège

qui joue de la déchirure mémoire

et de la gomme à songes

 

La mort,

c'est quand on n'est même plus un autre.

 

La mort,

c'est ce chat qui m'attend

dans une rue de Sidi-Bel-Abbès

 

 

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JEAN-MICHEL SANANES

 

 

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ODILON REDON15,

Oeuvre Odilon Redon

 


ENCORE, VOLE

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C'est un matin de fronde. Tais-toi mes mots, ne te perds pas aux encensoirs, aux critiques, aux chemins balisés. N'oublie pas la traverse. Ne te pends pas aux ramilles d'hiver quand le regain t'invite sur la page d'à côté. Ne t'oublie pas aux pas lourds quand tes akènes trépignent d'envol. Tais-toi mes mots si tu rapièces un consensus quand l'unique de toi est affranchi depuis longtemps. Si tu t'ignores quand tu dédales aux lacis d'agitations certifiées. Ne te souviens-tu plus des sillages d'outardes qui te semblaient si proches, des feux de feuilles aux jardins partagés, du tulle de la joie quand tu savais les anges de mémoire ? Tais-toi mes mots si ta voix s'alourdit, si les ombres t'emmuraillent, si tu casses comme du petit bois, si tu as besoin de clés. Tais-toi si dire se résoud à remâcher. Se résoud à ressembler. Souviens-toi mes mots, le soleil dans tes paumes, la phrase qui s'embrase. Le temps qui s'écrit sans que tu le comprennes. Le mystère qui chante aux paroles d'oiseaux. Encore, vole. Le reste est sans importance.

 

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ILE ENIGER

 

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STEPHANIE PUI-MUN LAW2

 Oeuvre Stéphanie Pui-Mun Law

 

HOMMAGE AUX DISPARUS DU CINEMA

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C'est un temps de rien,
C'est votre voix, Monsieur Marielle,
qui à jamais retentit
sur ce chemin d'absence où les heures se perdent.
C’est un temps de rien, un temps de tout.
C'est votre rire, Monsieur Rochefort, qui s'égare dans des nuits d'océan.
C'est la présence indistincte d’un oiseau blessé
et le jour qui revient sur la pointe des rêves.
C’est un chandail de brumes oublié Hôtel du Nord
et Arletty qui traverse le cri d’un amour,
c’est une gueule d'atmosphère qui s’éloigne sur la pointe des pieds.
C’est le rire des oubliés qui claque à contre silence,
Raimu qui "nous fend le cœur",
la nostalgie qui cherche ses mémoires au royaume des disparus.
C'est une dernière larme au rebours d’une montre arrêtée.
C'est encore entendre Jean Gabin dire "T'as d' beaux yeux tu sais"
et ne rien oublier du regard de Michèle Morgan.
C'est à l’encre du rêve et du cauchemar,
ce Vieux fusil, aux mains de Philippe Noiret.
C'est revoir Michel Simon dans Le vieil homme et l'enfant.
C'est Casque d'or aux bras de Serge Reggiani.
À l’heure où le jour s'assombrit,
c’est la nuit qui tombe sur les rires du matin,
Bourvil et Galabru dans leur dernière tirade,
Jean Cocteau et Jean Marais à la Victorine,
Annie Girardot qui retrouverait la mémoire,
Anémone sur Le grand chemin,
Agnès Varda surfant sur la dernière vague,
et la voix de Sacha Guitry qui nous conte Paris.
C’est un temps de tout, un temps de rien,
une vieille nostalgie oubliée Quai des Brumes.
C'est une muraille de mots
que le silence enferme.

 

 

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 JEAN-MICEL SANANES

 

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pelicula de-cine

 

 

POEMES A LOU...JEAN-LOUIS ET MARIE TRINTIGNANT

LE PROPHETE...Extrait

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Tu dis souvent, « Je donnerais volontiers, mais seulement à qui le mérite. »
Les arbres de ton verger ne parlent pas ainsi, ni les troupeaux de ton pâturage.
Ils donnent pour pouvoir vivre : car ne pas donner, c’est périr.
Qui mérite de recevoir ses jours et ses nuits sûrement mérite tout ce qui viendrait de toi.
Et qui a mérité de boire à l’océan de la vie mérite de voir sa coupe remplie par ton petit ruisseau.
Et quel désert serait plus grand que celui qui se trouve en le courage et la confiance, non – la charité, de recevoir ?
Et qui es-tu pour que les êtres humains dussent déchirer leur sein et dévoiler leur fierté, pour voir leur fortune à nu et leur fierté sans les atours de la pudeur ?
Vérifie d’abord que toi-même tu mérites mérites de donner, et d’être un instrument du don.
Car en vérité c’est la vie qui donne à la vie – alors que toi, qui prétend être ce qui donne, n’est rien de plus qu’un témoin.

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KHALIL GIBRAN

 Traduction/adaptation Aédàn (2019)

 

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nature2

LA PETITE LAMPE

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J'allume à ma fenêtre une petite lampe,
Une petite lampe bleue comme mon cœur,
Afin que tous les mots qui trainent dans la nuit

- les mots perdus, les mots blessés,
les mots ivres de clair de lune,
les mots amoureux de la brume,
les bons mots, les mauvais mots,
les petits et les gros mots,
les mots qui voient, qui rampent,
les mots qui luisent,
les mots qui chantent,
les obscurs,
les délaissés -

Afin que tous les mots de la nuit
Sachent qu'il y a ici, au bord du ciel,
La maison d'un poète
Qui est prêt à les accueillir
Pour les bercer, les réchauffer,
Les serrer contre son cœur.

 

 

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JEAN JOUBERT

 

 

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MAISON

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